Playoffs Revival : le sommet de la rivalité Bulls-Knicks se passe sans Michael Jordan

Le 03 mars 2014 à 19:42 par David Carroz

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Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde plus que d’un oeil discret ces rencontres sans véritable enjeu. Entre les joueurs mis au repos, les coaches qui testent des rotations et les équipes qui tankent, difficile de vibrer avec intensité. Pour vous aider à patienter, petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs.

Aujourd’hui on active le mode vieux con. Du style, la NBA c’était mieux avant. Quand de vraies rivalités existaient et qu’elles étaient exacerbées en Playoffs. Parce que oui, quand je regarde un match maintenant, les coups de sifflets des arbitres au moindre petit contact me rendent fou. Alors que dans les nineties je suis tombé amoureux de la Conférence Est à travers les luttes acharnées et sans merci Pistons-Bulls, Knicks-Bulls ou Knicks-Heat. Ce sont ces combats, autant que les actions d’éclats, qui ont contribué à l’explosion de la NBA dans le monde entier. Et la rivalité entre New York et Chicago, deux des plus grandes villes US était une opération de com’ exceptionnelle pour la ligue, même si cela doit froisser David Stern. Quand Bulls et Knicks se rencontraient, il se passait toujours quelque chose de mémorable.

Le contexte – un contentieux qui dure

La première rencontre entre les deux équipes a lieu en 1981. Chicago, alors coaché par Jerry Sloan, s’impose en deux manches au premier tour de la post season (meilleur des trois matchs à cette époque). Mais c’est plus tard que la rivalité va naitre, après les drafts 84 et 85 qui voient Michael Jordan rejoindre les Bulls et Patrick Ewing les Knicks. Les deux stars sont en place, et elles vont s’affronter régulièrement durant des années. En 1989, ils se retrouvent pour la seconde fois en Playoffs. Les Knicks ont fini second de la conférence Est et champions de l’Atlantic Division quand les Bulls sont eux sixièmes. Cela ne les empêche pas de faire mordre la poussière à NY en six matchs, 4-2 pour Windy City. La rivalité Bulls-Knicks peut commencer. En 1991, les Bulls éliminent les Knicks 3-0 au premier tour des Playoffs, en route pour leur premier titre. L’année suivante, Pat Riley a pris place sur le banc new-yorkais et les pensionnaires de Big Apple s’appuient de plus en plus sur leur physique et la défense. Ils remplacent tranquillement les Celtics et les Pistons dans les “cœurs” des fans du Chicago Stadium. Lors de la rencontre entre les deux franchises en demi finale de conférence, la tension monte encore d’un cran, avec de nombreux accrochages avec comme protagonistes Michael Jordan, Xavier McDaniel, Scottie Pippen et Greg Anthony. En chemin pour leur back-to-back, les Bulls s’en sortent en étant poussés au Game 7. Si la parenthèse olympique avec la Dream Team, où Jordan et Pippen évoluent avec Ewing, calme un peu les esprits, les Knicks ne comptent pas rester les faire-valoir de Chicago ad vitam eternam. Ils terminent même devant leurs rivaux au terme de la saison régulière 1992-93, et espèrent profiter de cet avantage du terrain pour éliminer les Bulls. Ils remportent d’ailleurs les deux premiers matchs de la série au Madison Square Garden, avec en prime le fameux dunk de Starks sur Horance Grant et Michael Jordan en fin du Game 2.

Mais cela n’impressionne pas les Bulls outre mesure puisqu’ils s’imposent lors des quatre matchs suivants et accèdent donc pour la troisième fois consécutive aux Finales NBA. Qu’ils remporteront.

La série – pas de MJ mais pas de baisse d’intensité

Mais étonnamment, c’est lors de la pause baseball de Michael Jordan que la rivalité Bulls-Knicks va atteindre son paroxysme et définitivement entrer dans l’histoire. Car au cours de cette série en sept matchs pour les demi-finales de la Conférence Est 1994, les événements marquants vont s’enchaîner. Les Knicks viennent de finir deuxièmes à l’Est, avec 57 victoires pour 25 défaites. Les Bulls ne sont pas en reste (55-27), emmenés par un Scottie Pippen  étincelant cette saison (troisième au vote pour le titre de MVP, derrière Olajuwon et Robinson) et par le nouveau venu Toni Kukoc. Deux bilans proches, une demi-finale de Conférence pour départager ce petit monde. Les Knicks remportent les deux premiers matchs au MSG, comme l’année précédente. Mais lors du Game 3, la série rentre dans une nouvelle dimension. Au cours de ce match, les tensions entre les deux équipes aboutissent à une bagarre générale, après que JoJo English et Derek Harper aient décidé que des échanges de mots n’étaient pas suffisants, et qu’il fallait passer à la soupe de phalanges.

De quoi remplir les poches d’un David Stern présent lors de l’incident. Mais ce n’est pas tout pour ce match. Alors que Patrick Ewing égalise pour les Knicks (102 partout) à 1,8 seconde de la fin, Phil Jackson prend un temps mort et choisit un système pour mettre le panier de la gagne. Le dernier tir est pour Toni Kukoc. Scottie Pippen le prend mal, échange des mots avec son coach et ne retourne pas sur le parquet. Le Croate réussit son tir et donne la victoire aux Bulls.

Cet épisode est un gros point noir dans la carrière de Scottie Pippen. Avec la survie de son équipe en jeu, son comportement individualiste n’a pas été compris. Mais au final les Bulls se relancent. Ils remportent ensuite le Game 4 à la maison pour revenir à égalité avec New York. Retour au Madison Square Garden et place à une nouvelle controverse. À quelques secondes de la fin du match, les Bulls mènent 86 à 85. Hubert Davis prend un tir et Scottie Pippen sort en retard pour défendre. Il touche légèrement la main du New Yorkais, après le shot. Peu importe pour l’arbitre qui siffle et offre deux lancers aux Knicks, malgré les protestations de Phil Jackson et de ses joueurs. Lancers convertis, ce qui permet à la franchise de Big Apple de virer en tête dans cette série.

En recevant les Knicks pour le Game 6, les Bulls sont remontés. Ils vont d’ailleurs remporter ce match de 14 points. La rencontre est marquée par un poster violent de Pippen sur Patrick Ewing. Après un contre d’Horace Grant, Scottie se retrouve à conclure le fastbreak. Alors qu’il monte au dunk, Pat Ewing saute pour le contrer… le reste se passe de commentaire… attention, les images suivantes peuvent choquer les âmes les plus sensibles.

L’ex lieutenant de Jordan laisse exploser toute sa frustration après la défaite du Game 5 et montre tout le dédain que les deux franchises se vouaient. Alors certes, il prendra une technique, mais réussir un tel geste et aller dire à Spike Lee de retourner poser son petit cul sur son siège valaient bien cette sanction. Malheureusement pour Chicago, l’aventure s’arrêtera lors du Game 7. Mais l’honneur est sauf, puisque tout le monde avait misé sur leur effondrement avec le départ à la retraite de Michael Jordan, et qu’au final, leur bilan en saison régulière est équivalent à celui de la saison précédente (55 victoires au lieu de 57) et qu’ils ont poussé les Knicks favoris à l’Est dans leurs derniers retranchements. Phil Jackson reconnaîtra d’ailleurs plus tard que cette équipe a été sa préférée à coacher.

La suite – le cauchemar de Starks, le retour de Jordan

Comme nous l’avons déjà vu au cours des Playoffs Revival, les Knicks échoueront en finale face aux Rockets. Les Bulls de leur côté verront leur équipe s’affaiblir encore avec le départ d’Horace Grant (entre autre) lors de l’été 1994. Mais en 1995, Jordan reviendra, suivi ensuite par l’arrivée de Dennis Rodman. Pour un nouveau threepeat.