Playoffs Revival: Magic Johnson domine à tous les postes

Le 24 févr. 2014 à 22:10 par David Carroz

Playoffs revival Magic Johnson
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde plus que d’un oeil discret ces rencontres sans véritable enjeu. Entre les joueurs mis au repos, les coaches qui testent des rotations et les équipes qui tankent, difficile de vibrer avec intensité. Pour vous aider à patienter, petits retours sur les grands moments de l’histoire des playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs. 

Finales NBA de 1980. Alors que les Lakers et les Sixers sont très proches, c’est un rookie de 20 piges qui va faire la différence. Lors du Game 6 de cette série, le jeune Earvin Johnson va illuminer la rencontre en débutant pivot à la place de la star Kareem Abdul-Jabbar avant d’évoluer aux cinq postes durant la rencontre. Vous avez dit Magic ?

Le contexte – le rookie doit remplacer la star

En 1979, les Lakers n’ont plus remporté de titre depuis 1972. Les départs de Jerry West et Wilt Chamberlain n’ont pas forcément été compensés, malgré l’arrivée de Kareem Abdul-Jabbar. Lors de la draft, ils disposent du premier choix (suite à un échange avec les Jazz). Ils prennent alors le meneur Magic Johnson. Ils dominent la conférence Ouest (60-22) grâce à l’impact de leur rookie et la grande saison régulière de leur pivot star (MVP de la saison régulière). Et si Larry Bird est élu Rookie of the Year, Johnson n’est pas en reste, ce qu’il va prouver par la suite. Dispensés de premier tour (à l’époque, 6 équipes de chaque conférence sont qualifiées, les deux meilleurs ne rentrant dans le tableau qu’à partir des demi finales de conf’), ils éliminent les Suns puis les SuperSonics en 5 manches chaque fois. Ils retrouvent donc les sommets et atteignent la dernière marche pour la première fois depuis 1973. À l’Est, Boston finit la saison régulière avec le meilleur bilan de la ligue (61-21) mais se font sortir en finale de conférence par les Sixers (59-23) de Julius Erving. Après avoir perdu les Finales de 1977 face aux Blazers, c’est leur deuxième séjour à ce stade de la compétition en 4 ans.

Le premier match est remporté à L.A. par les Lakers avant que Philly reprenne l’avantage du terrain. Avantage de courte durée puisque Los Angles gagne le Game 3 dans la Cité de l’Amour fraternel. Les Sixers égalisent avant de retourner en Californie. Lors du cinquième match, Kareem Abdul-Jabbar, meilleur marqueur de la série, se tord la cheville en marchant sur le pied de Lionel Hollins. Retour aux vestiaires pour le pivot alors qu’il portait son équipe. Malgré la douleur, il revient sur le parquet, score 14 points (pour un total de 40 ce soir là) et donne la victoire aux Lakers. Mais le doute subsiste quant à sa participation pour les prochains matchs. Annoncé forfait pour le Game 6, les Sixers pensent au bluff de la part de leurs adversaires.

“Je ne croirais pas qu’il ne joue pas tant que leur avion n’aura pas atterri sans qu’il soit dedans.” – Billy Cunningham, coach des Sixers.

La performance – Magic Johnson en mode baby Karrem Abdul-Jabbar

C’est pourtant bien sans leur meilleur joueur que les Lakers se déplacent à Philly. Les observateurs s’attendent à ce qu’ils laissent filer le match, ou du moins qu’ils préfèrent miser sur le Game 7 avec un retour à Los Angeles et l’apport d’un Kareem Abdul-Jabbar, même diminué. Pour ce match, Paul Westhead décide d’aligner Magic Johnson au poste de pivot.

“N’ayez pas peur, E.J est là.” – Magic Johnson s’adressant à ses coéquipiers en apprenant la nouvelle.

Jusqu’au tip-off, les Sixers et leurs fans s’attendent toujours à voir Abdul-Jabbar faire son apparition. Et lorsque Magic Johnson prend place pour l’entre-deux, son adversaire Caldwell Jones n’y croit toujours pas.

“C’est une blague, non?” déclare-t-il au rookie des Lakers.

Peu habitué à cette position, Magic ne sait même pas quel pied mettre dans le cercle pour sauter et perd l’engagement. Mais la blague ne les fera pas rire très longtemps. La confiance de Magic Johnson est contagieuse et il réalise une des plus grandes performances de l’histoire des Playoffs. En évoluant sur tous les postes au cours de la rencontre, il domine ses différents adversaires et termine avec des stats exceptionnelles : 42 points (meilleur marqueur), 15 rebonds (meilleur rebondeur), 7 passes, 3 interceptions et un contre, avec un magnifique 14/14 aux lancers francs pour une victoire 123-107 des Lakers. Il se permet même un sky hook, le move favori du titulaire habituel resté à LA. Une telle performance éclipse même celle de son coéquipier Jamaal Wilkes, pourtant auteur de 37 points (25 en deuxième mi temps) et 10 rebonds.

Le titre est pour LA, et Magic est élu MVP. Sur la série il tourne à 21,5 points, 11,2 rebonds, 8,7 assistes et 2,7 steaks, en shootant à 57%. Facile.

“Celui-ci est pour toi, Big Fella!” – Magic Johnson s’adressant à Kareem Abdul-Jabbar lors de l’interview d’après match. Avec déjà ce sourire légendaire.

La suite – d’autres titres suivront, mais plus tard

Avec un Magic Johnson absent 45 matchs la saison suivante, les Lakers ne parviennent pas à conserver leur titre Westhead en fait les frais et est remplacé par Pat Riley (au début de la saison suivante). Il les mènera au titre dès sa première saison, et trois autres fois dans la décennie.

Les Sixers perdent en finale de conférence face aux Celtics (futurs champions) en 1981, avant de retrouver les Lakers en 1982 et 1983. Pour deux nouvelles défaites. Puis une dernière fois presque 20 ans plus tard sous l’impulsion d’Allen Iverson. Pour le même résultat.