[Debrief] Game 5 : Ginobili ne meurt jamais, les Spurs au sommet
Le 17 juin 2013 à 05:20 par Benoît Carlier
Dès le début, ce match sentait la poudre. À deux partout, la victoire représentait une option non-négligeable sur le titre. Et pour l’événement, coach Pop avait prévu les choses en grand. Pour la première fois de la saison, il titularisait Manu Ginobili au détriment de Tiago Splitter. Pourtant peu en vue depuis le début de ces Finales, l’Argentin allait rapidement conforter Popovich dans son choix. Les Spurs quittent définitivement le Texas, la victoire en poche (114-104) et ne sont plus désormais qu’à une marche du titre.
Gregg Popovich est un grand coach, il l’a encore prouvé hier en alignant Manu Ginobili d’entrée pour la première fois de la saison, et ce, en Finales NBA. Une situation inédite depuis Marcus Camby en 1999. Et l’Argentin allait tout de suite rassurer l’homme qui lui a offert sa confiance. Il débutait la rencontre par deux shoots convertis, des lancers-francs et trois passes lasers en moins de quatre minutes. En ce début de rencontre, le rythme est soutenu et les Spurs creusent un premier écart sur un jeu de va et vient incessant. De son côté, Danny Green (24 points, 6 rebonds) lance tranquillement sa soirée par un premier tir primé pour confirmer l’avantage texan. Impressionnant d’adresse depuis le début de ces Finales, il ne s’arrêtera pas là. Mais Miami reste dans le match grâce à un « Flash » retrouvé depuis le Game 4. Dwayne Wade rentre dans le trafic et assure au scoring tout comme LeBron James. En fin de premier quart-temps, le Heat finit par payer son manque de créativité et ses isolations à outrance face à une équipe de San Antonio qui semble en mission. Sobres et efficaces, les Spurs alignent douze points de rang pour mener 32-19 au terme des 12 premières minutes, s’achevant sur un trois points à la sirène de Leonard. Sur le banc, Popovich annonce ; « C’est un match de grand garçon. Il faut répondre physiquement ».
Heat : un Big Three trop seul
Les hommes en blanc n’avaient pas besoin de ce message pour redoubler d’énergie à l’entame de la deuxième période. Sans Parker, ni Duncan, les Spurs continuent de dégager une aura de sérénité incroyable. Alors que 7 de ses 14 tentatives ont été contrées depuis le début des Finales, Tiago Splitter se remettait en confiance pour enfoncer le ballon dans le cercle, au dessus de Chris Bosh. Commençait alors un concours de tirs longue distance. Enclenchée par Battier pour Miami, une véritable pluie de trois-points allait s’abattre sur l’AT&T Center. Danny Green, auteur de 19 bombes sur les quatre premiers matches allait passer un nouveau stade dans son insolente réussite. Après 17 minutes et trois “ficelles”, il égalait le record de 3-points réussis en Finales, détenu jusqu’alors par … Ray Allen avec 22 réalisations en 2008 face aux Lakers. Sur le troisième, il est défendu, comme un symbole, par l’ancien Celtic. Mais le Heat n’abdiquait pas malgré ces coups de marteau et l’énorme défense de Leonard et Boris Diaw. Ray Allen se rebellait et réalisait un 3+1 au nez et à la barbe de Tony Parker duquel il était allé cherché la jambe pour provoquer le coup de sifflet. 40-47, Miami contient des Spurs pourtant en réussite totale. Juste avant la pause, c’est Ginobili, encore lui, qui s’offre trois lancers pour garder le Heat à distance (61-52).
À la mi-temps, le Big Three floridien répond présent avec 40 points et comble les lacunes de Mario Chalmers et Mike Miller, peu en verves dans cette rencontre. Un problème qui oblige toutefois LeBron James à assurer tous les rôles, de la mène à l’intérieur, lui faisant parfois oublier le collectif. Il termine le premier acte à la tête du scoring avec 16 points mais une seule petite passe et pas un rebond.
El Manu, un record et Parker « MVP »
À la reprise, Miami conservait ses intentions en débutant par un 7-0 cinglant impulsé par King James (auteur de 25 points, 8 passes et 6 rebonds). Mais la 27ème minute prennait des proportions historiques lorsque Danny Green devenait officiellement le seul détenteur du record de 3-points dans une série finale avec 23 unités. Le Heat luttait alors pour survivre et avait l’opportunité de revenir grâce à son jeu de transition. Bien dans le rythme, Dwayne Wade portait le Heat pour revenir à 4 longueurs des Texans, obligeant coach Pop a réclamer un temps-mort (75-71). Mais, une fois encore, Green était au four et au moulin et venait gêner les offenses floridiennes avant que Gino ne s’occupe de la fin de période. Sous les ovations, il orchestrait l’attaque des Spurs entre lay-ups décisifs et extra-passes. El Manu avait enfin retrouvé son niveau, au meilleur des moments pour lui. Avant d’aborder la dernière période, le Heat se voyait donc, de nouveau relégué à 12 points (87-75).
« Quand Manu joue comme Manu Ginobili, nous sommes une bien meilleure équipe de basket » se félicitait Gregg Popovich. L’Argentin valait 24 points, 10 passes et 2 rebonds hier.
Miami avait laissé passer sa chance. Tim Duncan (17 points, 12 rebonds) donnait alors de l’air aux siens en concluant une série de 19-1 pour les Spurs (94-75). De l’autre côté du terrain, c’est notre Babac national qui désinhibait le MVP himself en le contenant à 4 points (1/6 au tir). Le plus dur était fait pour Tony Parker et ses hommes. Envoyé sur la ligne, le meneur ne tremblait pas sous les « MVP » du public. À 2’30 du terme, Ray Allen allait faire naître un mince espoir chez le champion en titre, en ramenant le score à 109-100 grâce à trois pertes de balles consécutives des locaux. Mais Danny Green, toujours lui, allait avoir raison des Floridiens à une minute du buzzer final par un énième 3-points, son sixième hier. Les Texans finissent par l’emporter 114-104 au terme d’un match maîtrisé dans l’ensemble.
Le Heat aura eu sa chance hier, mais n’a su accélérer au moment opportun. La victoire des Spurs semble méritée et les place dans les meilleures conditions possibles avant de se déplacer à Miami pour avoir deux opportunités de remporter le titre suprême. La distinction de MVP des Finales reste, elle, totalement indécise. Danny Green offre une concurrence inattendue à Tony Parker côté Spurs, à moins que Miami ne décroche finalement la bague et permette à LeBron James de remporter un deuxième Bill Russel Award.
Le chiffre
Danny Green a converti 52 tirs primés depuis le début des PlayOffs (en 19 rencontres). Il n’est plus qu’à 6 unités du record de Reggie Miller établi en 2000 (58 trois-points en 22 matches).
« J’ai été chanceux » relativisait Green après le match. Modeste, le joueur passé par la case D-League et revenu évoluer en Europe pendant le lock-out présente vraiment des qualités exceptionnelles.
La conf’
« Le plus important est le Game 6 et nous ne pouvons déjà nous inquiéter du Game 7. Nous avons à gagner un Game 6, sur notre parquet », déclarait un LeBron James, incapable de sublimer ses coéquipiers hier soir.
« Nous n’avons plus besoin que d’un succès », résumait Tim Duncan. « Je pense que tout le monde le souhaite plus que jamais ».
Highlights
Le calendrier
Match 1 : Jeudi 6 Juin, San Antonio @ Miami : Victoire des Spurs 92 à 88.
Match 2 : Dimanche 9 Juin, San Antonio @ Miami : Victoire du Heat 103 à 84.
Match 3 : Mardi 11 Juin, Miami @ San Antonio : Victoire des Spurs 113 à 77.
Match 4 : Jeudi 13 Juin, Miami @ San Antonio : Victoire du Heat 109 à 93.
Match 5 : Dimanche 16 Juin, Miami @ San Antonio : Victoire des Spurs 114 à 104.
Match 6 : Mardi 18 Juin, San Antonio @ Miami à 3 heures.
Match 7* : Jeudi 20 Juin, San Antonio @ Miami à 3 heures.
* Si nécessaire
Source : Miami Herald