Retour sur le Game 1 : version Spurs, un hold-up à l’expérience texane

Le 08 juin 2013 à 08:02 par Bastien Fontanieu

Retour en deux parties sur le Game 1 des Finales remporté par les Spurs 92 à 88 ce Jeudi. On continue avec le pôle du Texas, sur un petit nuage après avoir arraché cette victoire inespérée sur le parquet du champion en titre. Un coup de tonnerre spectaculaire qui rapproche un peu plus Tim Duncan de sa cinquième bague.

Sur le papier, tout était fait pour que Gregg Popovich et ses soldats se prennent une belle claque de la réalité à Miami. Des statistiques à l’intensité physique en passant par l’agressivité déployée, l’avantage était nettement plus côté Heat que Spurs. Comment expliquer un tel retournement de situation ? Comment comprendre les deux versions présentes à Miami ce Jeudi, en première puis en seconde mi-temps ?

Un diesel qui chauffe très lentement

Les 24 premières minutes de jeu des Spurs ont proposé un mix de sérieux, de vieillesse, d’inexpérience, de contradictions comme nous venons d’écrire, et de sursaut d’orgueil à rendre fou le moindre coach slave de plus de 50 ans. Les texans, reposés depuis environ deux mois et demi après avoir sweepé les Grizzlies en Finale de Conférence, se ramenaient en Floride avec pour obligation de jouer au moins plus intensément que le champion. Il n’en fût rien : agressés continuellement par Dwyane Wade et Norris Cole bien conscients du repli défensif en mode trottinette des visiteurs, San Antonio se créait quelques frayeurs en comptant jusqu’à neuf points de retard, forçant coach Pop à prendre des temps-morts réguliers pour éviter une avalanche dont sont tout à fait capables LeBron James et compagnie.

Mais plus que de vieilles histoires de chauffage intense apporté par Mike Miller en première intention et Ray Allen en dédicace à Kevin Garnett, c’est surtout l’absence de rythme et de repères chez ces Spurs pourtant si habitués aux grands rendez-vous qui a donné le goutte aux fans des noirs et blancs. En effet, avec un Tim Duncan perdu dans la raquette pour commencer et un Tony Parker un brin discret, le challenger se tirait une balle dans son propre pied pour commencer la série. Pas la meilleure des idées face à Miami qui a tendance à tout écraser sur son passage en Floride, et qui part en mission pour faire taire les grandes bouches qui oseraient se poser sur leur route.

Il aura cependant fallu un peu plus d’agressivité apporté par Manu Ginobili en sortie de banc et un Duncan possédé dans le second quart-temps pour recoller au score, agrémenté de quelques miracles ici et là. Avantage Heat à la pause, une forte odeur de gifle émane du vestiaire texan et on se demande si l’attaque si disciplinée des Spurs pourra trouver des solutions face à la défense des hôtes. Mieux encore, le discours d’or et d’argent distribué par coach Pop en Septembre dernier, prônant les valeurs défensives qui ont rapporté 4 titres aux texans, disparaissait dans cette première mi-temps laissant le Heat marquer 50 points sur jeu rapide.

Le réveil inespéré du champion

Quels que soient les mots utilisés par l’homme balafré à la tête des Spurs depuis plus de 15 ans, il devrait les noter et les garder pour les générations futures. Nettement plus intensifs, engagés, défensifs et disciplinés, les visiteurs se posent à de nombreuses reprises à un petit point du Heat en sortie de pause, mais n’arrivent décidément pas à prendre l’avantage. Un stop, un tir manqué, Miami marque. Un trois points, un stop, une balle perdue. Le petit ping-pong de la malchance semble coûter cher aux texans, qui devront de toute évidence payer le prix de leur non-réussite en fin de match… Ou pas.

Le quatrième quart débute, et les Spurs atteignent alors le nirvana du basket. Implacables en défense, ils asphyxient LeBron James et Dwyane Wade, qui n’ont pour solution que de donner la balle à un Chris Bosh soudainement reconvertit en Andrea Bargnani. L’intérieur du Heat respecte totalement le plan de jeu des visiteurs, qui préfèrent le voir jouer à Bomberman de loin plutôt que de laisser ses copains attaquer la peinture. Sur deux lancers de Tony Parker, l’avantage repasse dans le camp de San Antonio, huit minutes à jouer, balle au centre, concours de gros paquet.

Le tricolore, trop discret et différent de ses Finales face à Memphis et surtout Cleveland en 2007, se branche sur la prise Longoria et décide de prendre le match à son compte. Jumpers en décalage à gauche, patience en exécution demi-terrain et spin-move dévastateur sur un Norris Cole aux Urgences depuis l’incident : TP éclabousse l’American Airlines Arena de sa french class et offre même à ses Spurs la possibilité de conserver son avantage avec quelques secondes à jouer. Le reste, tout le monde connait l’histoire. L’image ci-dessous pourrait vite devenir un poster dans toutes les chambres des enfants du Sud du Texas, voir des cinq coins de l’hexagone, sorte de moment suspendu dans le temps où Parker lâche le tir de sa carrière avec la planche, sous un LeBron James ahurit de se faire avoir par plus petit que soi. +4 Spurs, temps-mort Heat, ball game.


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