Milwaukee: Bilan d’une équipe qui se cherche

Le 05 mai 2013 à 17:11 par Ludo

Cela fait maintenant plus d’un an que les Bucks ont commencé leur processus de reconstruction. Absents des Playoffs depuis 2010 et un joli premier tour en 7 matches face aux Hawks, c’est en Février 2012 que débute le chantier. Andrew Bogut, le pivot Australien choisi en 1ère position de la draft 2005 par Milwaukee est envoyé aux Warriors contre le fantasque Monta Ellis. Le coup est osé, associé l’arrière de Golden State avec l’individualiste Brandon Jennings est risqué, mais intelligent aussi. Bogut et souvent blessé et un tel backcourt peut apporter en permanence une certaine fougue et improvisation qui peut s’avérer payante. Cette saison fut la première où le duo fut ensemble toute l’année. Retour sur une campagne mouvementée.

Le changement de coach

Alors que l’équipe du Wisconsin enregistre un bilan de 16 victoires pour 16 défaites et qu’elle est encore totalement en lice pour une qualification en Playoffs, les dirigeants décident de se séparer de Scott Skiles, alors à la tête de l’équipe depuis 5 ans. Son bilan fut donc de 162 victoires pour 182 défaites. Coach à la forte réputation défensive, il semblerait que le front office reprochait à son tacticien de ne pas réussir à exploiter tout le potentiel offensif de son duo d’arrières.

C’est Jim Boylan qui prend sa place. Assistant de Skiles depuis 2008, c’est sa première expérience en tant que coach principal. Annoncé en tant qu’intérimaire il n’y a qu’une infime petite chance qu’il soit reconduit. Seuls les résultats en Playoffs pourront plaider en sa faveur. Il lui reste donc 50 matches pour faire ses preuves.

La venue de JJ Redick

En grand manque de scoreur régulier, les Bucks profitent du dernier jour avant la deadline des transferts pour enrôler le sixième homme du Magic. Ainsi JJ Redick arrive à Milwaukee accompagné de Ish Smith et Gustavo AyonBeno Udrih, Doron Lamb et Tobias Harris font le chemin inverse.

Là encore, un échec de la part de la franchise. Auteur de l’une de ses meilleures saisons à Orlando avant son transfert, Redick va passer de plus de 15 points (45% aux tirs dont 39% à 3 points), 2,4 rebonds et 4,4 passes en un peu plus de 30 minutes à 12 points (40% aux tirs dont 31% à 3 points), 1,9 rebonds et 2,7 passes en 29 minutes. Avec un temps de jeu similaire, ses stats fondent et son adresse avec. Alors oui, l’arrière a de nouveaux coéquipiers, une nouvelle organisation et des systèmes qui ne sont pas les mêmes, mais il est clair que Jim Boylan ne parvient pas à utiliser au mieux sa gâchette.

Pire encore, en Playoffs son rôle sera pratiquement diminuer par deux. Cantonner à 17 petites minutes par matches face au Heat, Redick ne marquera pas la série de son empreinte. 7,3 points, 0,8 rebond, 1,3 passes. Pas sûr que son rôle le pousse à vouloir resigner, lui qui est agent libre non restrictif en Juillet.

Bilan comptable

En dépit de ces deux changements majeurs, les Bucks finissent la saison avec 38 victoires pour 44 défaites. Il se place même à la 8ème place à l’Est, synonyme de qualification en Playoffs.
Jim Boylan a donc rempli une partie de sa mission. Son bilan avant les playoffs est donc de 22 victoires et 28 défaites. Pas catastrophique non plus au vu des différents changements opérés par la franchise.

En Playoffs, face à Miami il n’y a aucune surprise. La série est pliée en 4 matches seulement. C’était prévisible, et pourtant les Bucks n’ont pas faibli. Ils se sont battus jusqu’au bout et n’ont pas démérité face aux champions en titre et favoris pour leur propre succession.

Récap Game 1
Récap Game 2
Récap Game 3
Récap Game 4

La surprise de la saison

Larry Sanders est sans aucun doute la bonne nouvelle des Bucks. Alors que l’été dernier il a réalisé une Summer League en demi teinte, les dirigeants ne savaient pas vraiment à quoi s’attendre avec leur intérieur. Mais le training camp sera libérateur pour le jeune joueur. La saison lancée, il s’affirme au fil des jours comme une pièce maîtresse. Le 30 Novembre face aux Wolves, il égalise le record de Kareem Abdul-Jabbar avec 10 contres. En outre, il effectue un triple-double puisqu’il compile aussi 10 points et 12 rebonds. 

Dans une victoire face à Boston, il termine avec 20 rebonds. Est en tête de la ligue pendant une grande partie de la saison aux contres, avant de finalement terminer second derrière Serge Ibaka.

Alors même s’il a une tendance encore trop importante à prendre des fautes très rapidement, à montrer son émotion ce qui lui vaut de nombreuses fautes techniques, c’est une véritable satisfaction pour Milwaukee. Sanders a terminé 3ème aux votes pour le titre de MIP et 7ème pour celui de défenseur de l’année.

Et maintenant ?

Le plus dur arrive pour les dirigeants des Bucks. En effet, Brandon Jennings, Samuel Dalembert, JJ Redick, Mike Dunleavy, Joel Przybilla et Marquis Daniels sont tous agents libres. Sauf JenningsMilwaukee peut s’aligner sur n’importe quelle offre, tous les autres peuvent signer où bon leur semble.

Monta Ellis quant à lui a une player option. Il peut ainsi l’activer et rester l’an prochain pour 11 millions de dollars ou tout simplement devenir lui aussi agent libre pour signer un contrat longue durée.

Jim Boylan, comme c’était à prévoir, n’a pas été conservé. Entre lui et Brandon Jennings ce n’était pas l’amour fou. Dans l’espoir de conserver leur meneur, les dirigeants ont donc fait le premier pas.

Aujourd’hui, le GM John Hammond a certaines priorités.

  • Trouver un nouveau coach
  • S’occuper des principaux agents libres (Jennings, Ellis, Redick)
  • Sélectionner le bon joueur avec leur 15ème choix lors de la future draft
  •  Instaurer enfin une bonne cohésion de groupe.

Alors même si cette équipe donne l’impression de stagner depuis quelques temps, elle a au moins le mérite de tenter des choses pour s’améliorer. Des transferts, changements de coaches en sont les principales. Contrairement à d’autres, le tanking ne semble pas faire partie de la politique de la franchise. Et c’est tant mieux !