Le Charlotte Coliseum : première ruche officielle des Hornets

A chaque salle NBA son âme, ses anecdotes et ses bannières accrochées au plafond. Toutes les arènes sont uniques et leurs couloirs cachent bien souvent des secrets qui révèlent leur histoire et leur personnalité. Direction la Caroline du Nord et plus particulièrement Charlotte, pour une visite guidée du Charlotte Coliseum qui accueillait les Hornets de 1988 à 2002 et lors de la saison 2004-05.

La fiche

  • Nom actuel : Charlotte Coliseum
  • Adresse : 100 Paul Buck Boulevard
  • Ville : Charlotte, Caroline du Nord
  • Date d’ouverture : 11 août 1988
  • Date de fermeture : 26 octobre 2005
  • Démolition : 3 juin 2007
  • Capacité : 24 042 personnes
  • Propriétaire : ville de Charlotte
  • Surnom : The Hive
  • Successeur : Spectrum Center depuis 2005

Histoire

Le Charlotte Coliseum est une ancienne salle omnisport installée sur Paul Buck Boulevard au sud-ouest de la ville de Charlotte. Construit en 1988 par les architectes d’Odell Assoicates pour un coût de 52 millions de dollars, l’édifice sert de domicile au Rage (football indoor) entre 1992 et 1996, aux Cobras (football indoor) de 2003 à 2004, au Sting (WNBA) entre 1997 et 2005 et aux Bobcats de 2004 à 2005. Mais le parquet a d’abord accueilli les 49ers (club omnisport universitaire) de 1988 à 1993 et les Hornets de 1988 à 2002 donc. Pour la petite anecdote, peu avant l’ouverture du Coliseum, le tableau d’affichage d’une valeur de plusieurs millions de dollars s’effondra sur le sol, ce qui endommagea le parquet.

Pour le premier match dans cette enceinte, le 4 novembre 1988, les Hornets se sont fait écraser par les Cavaliers avec 40 points d’écarts, 133 à 93 après les quatre périodes. Ron Harper, Mark Price et Brad Daugherty déroulaient l’attaque alors que les pauvres Kurt Rambis, Muggsy Bogues et Rex Chapman ont juste pu assister à ce triste spectacle. Dans cette nouvelle arène, les fans possédaient 24 042 places assises, soi la plus grande capacité de la Ligue à ce moment et assister à un match coûtait en moyenne 14 dollars avec des prix allant aux alentours des 40 dollars pour des places en “lower” au début des années 1990. Au niveau du parquet, il était très… original. La raquette était bicolore avec du vert pétrole et du bleu, le rond central contenait le frelon connu de tous, entouré d’un cercle de la même teinte de vert. Des deux côtés du terrain, on peut lire l’inscription “HORNETS” précédée par le logo de la franchise.

Etant une enceinte multifonctions, l’enceinte accueillait des concerts lorsque les sportifs étaient de repos. Point cinématographique, c’est sur ce parquet que sont les joués les matchs de la Tech University dans He Got Game et apparaît également dans le film Juwanna Mann, films que l’on conseille si vous ne connaissez pas. Au niveau du panier-ballon, la salle accueillera le Final Four NCAA des hommes en 1994 ainsi que celui des femmes en 1996. C’est aussi ce parquet qui verra le All-Star Game 1991 où Charles Barkley sera élu meilleur joueur de la rencontre. Concernant les records, Glen Rice scora le plus de points le 6 mars 1997 contre les Celtics avec 48 unités, Larry Johnson goba 23 rebonds contre les Wolves le 10 mars 1992 alors que son coéquipier Muggsy Bogues distillera 19 passes décisives à deux reprises, le 24 novembre 1993 contre les Lakers et le 18 février 1994 contre les Bucks.

Meilleur souvenir au Charlotte Coliseum

Parmi les bons moments connus dans la salle de Caroline du Nord, il y a ce match de Playoffs lors du premier tour de 1993 face aux Celtics. Le squad du Massachusetts a l’avantage du terrain en ayant fini quatrième mais lâchera le Game 2 au Garden, retour alors à Charlotte pour deux matchs qui s’annoncent serrés. Pourtant, le troisième acte sera dominé de long en large par Larry Johnson et Dell Curry, auteur de 27 points à 12/17 aux tirs et une victoire de 30 points sur des Celtics vieillissants. Aux abords du quatrième match qui s’annonce décisif pour la suite de la série, Boston doit gagner pour rester en vie et les Hornets ne veulent pas prendre le risque de retourner au Garden. Pas de problème pour papa Mourning, auteur de 33 points, 7 rebonds et 6 contres ainsi que le game-winner, shoot assurant le match et donc, la série. Lynché dans la raquette tout le match, il ne tremble pas sur la ligne en inscrivant 15 de ses 18 tentatives puis, alors qu’il ne reste que 3,3 secondes au chrono, une erreur de switch dans la défense laisse Zo tout seul en tête de raquette. Il reçoit la balle sur une remise en jeu ligne de fond, step-side sur la droite et dégaine. FICELLE ! Le pivot s’écroule au sol, les quatre fers en l’air, serrant les poings vers le plafond du Coliseum, il l’a fait, ils l’ont fait. Pour leur première participation en Playoffs ils auront réussi à passer le premier tour en quatre matchs, victoire 3 à 1. Les fans sont fous de joie, mais cela n’empêchera pas un violent retour à la réalité au tour suivant contre les Knicks, leader de la Conférence. Ils s’inclineront 4 victoires à 1, Tonton Patoche était trop fort. Peu importe, les supporters sont ravis de leur première participation à la postseason, ils aiment voir l’équipe jouer, en témoigne les 371 matchs consécutifs à guichet fermé.

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Pire souvenir au Charlotte Coliseum

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, le propriétaire George Shinn décida de déménager à la Nouvelle-Orléans en 2002 à cause de la baisse de fréquentation des matchs des Hornets. C’est en mai 2002 que l’annonce est officielle, les fans peuvent jeter, brûler ou vendre aux enchères leurs souvenirs. Le proprio n’aura pas eu du flair puisque l’affluence lors de la première année en Louisiane était tout simplement la pire de la Ligue, seum international pour les Charlotteans qui sombrent dans une ville sans basket. Mais comme dirait Koba La D, qui voilà-je en 2004 ? Une nouvelle franchise en ville ? Retour sous un surnom claqué au sol, les Bobcats prennent la place des Hornets, nouvelle arrivante dans la NBA liée à la Draft d’expansion. Passer de Baron Davis, Stacey Augmon et Jamal Mashburn à Emeka Okafor et Gerald Wallace forcément, ça ne fait pas du bien. Les fans n’ont pas dû fortement apprécier les matchs car ils sont l’une des trois pires affluences lors de la première saison, tendance qui ira en s’améliorant mais franchement, quelle idée de ramener ça à Charlotte, certains ont dû frôler la crise cardiaque. Fini les belles années des Hornets en Caroline du Nord, les supporters des Frelons doivent s’asseoir et boire un grand verre d’eau avant de mater un match des Bobcats car c’était vraiment moche à voir. Heureusement que Michael Jordan fera revenir les vraies couleurs en ville au début des années 2010…

Maillots retirés au plafond du Charlotte Coliseum

  • #13 : Bobby Phills, le 9 février 2000

Palmarès au Charlotte Coliseum

  • Meilleur bilan : 54-28 (1997)
  • Pire bilan : 19-63 (1990)

La suite

Depuis 2005, la ville s’est munie d’une nouvelle salle, la Time Warner Cable Arena, aussi appelé le Spectrum Center. Le Coliseum ferma alors ses portes avant de vendre la propriété, le bâtiment fut détruit par implosion le 3 juin 2007. Depuis un quartier multifonction s’est construit par-dessus, City Park, composé de maisons, appartements, hôtels et restaurants. Une plaque honorifique est placée devant l’entrée du lieu mentionnant le nom du Charlotte Coliseum.

Personne n’est monté au plafond du Coliseum pour ses performances en raison du peu de temps passé dans l’arène, on attend toujours les prochaines cérémonies dans la salle actuelle, le Spectrum Center où Kemba devrait y figurer sans problème à la fin de sa carrière.

Source image : YouTube