Domantas Sabonis – De’Aaron Fox – DeMar DeRozan, un Big 3 complémentaire aux Sacramento Kings ?

Le 07 oct. 2024 à 14:12 par Thibault Mairesse

Sacramento Kings 14 mars 2024
Source image : YouTube

Si du côté des Sacramento Kings, l’arrivée de DeMar DeRozan doit permettre de construire une attaque rudement efficace, est-ce que, dans les faits, ce trio est complémentaire ? Pas certain.

DeMar DeRozan : la pièce manquante ?

  • Une attaque fluidifiée

Recrue phare de l’intersaison, DeMar DeRozan vient avec une mission : faire passer un tour de Playoffs à Sacramento. Il faut dire que les Kings n’ont pas dépassé le first round depuis 2004. Pour un rappel, en 2004, la Grèce était championne d’Europe en titre, Spider-Man 2 dominait le box-office et World of Warcraft venait tout juste de sortir. Autant vous dire que ça fait un bail que les Kings n’ont pas foulé un parquet en mai.

DeMar DeRozan arrive pour permettre aux Kings de passer ce cap. D’autant plus, qu’il devrait se fondre sans aucune difficulté dans le collectif de SacTown. Il débarque pour former un Big 3 avec De’Aaron Fox et Domantas Sabonis, et, sur le papier, ce trio a tout pour fonctionner.

Deebo arrive dans une attaque qui fonctionnait déjà, une attaque menée par le Renard des Kings. L’ex-joueur des Bulls va pouvoir l’alléger de son rôle de playmaker pour pouvoir prendre la relève par moment. Lui qui tournait à 5 passes de moyenne la saison dernière va fluidifier l’attaque de Sacramento plus qu’elle ne l’est déjà. Avec deux sacrés passeurs autour de lui, Domantas Sabonis va se régaler. S’il risque de devenir troisième option de cette équipe, Domas devient automatiquement l’un des voire la meilleure troisième option de toute la Ligue. Des espaces devraient se libérer, à lui d’en profiter. Sur le plan purement organisationnel de l’attaque, les DDD sont complémentaires.

  • Le déclin du spacing

Mais, parce qu’il y a un mais et il est de taille, DeRozan n’est pas un pistolero derrière l’arc. Son jeu se base sur le mi-distance et dès qu’il faut tirer derrière de loin, c’est panique à bord sauf quand il faut mettre des buzzer beaters. C’est ici que ça peut coincer pour les Kings. L’arrivée de DeMar contraint Mike Brown à revoir son attaque et particulièrement le rôle de De’Aaron Fox. La saison dernière, il était le principal ball-handler de Sacramento. De fait, il n’avait pas trop à se soucier de ce qu’il faisait le temps où il n’avait pas le ballon. Là, il va devoir y penser et être létal à 3-points parce que l’arrivée du numéro 11 et le départ de Harrison Barnes met un coup d’arrêt terrible au spacing des Kings qui n’était déjà pas fameux (16ème de la Ligue la saison dernière avec 36 % de réussite). Avec un De’Aaron Fox qui tirait à 37 % la saison dernière, s’il n’a pas fait des progrès dans ce secteur-là du jeu, Sacramento peut rapidement avoir des problèmes parce que des munitions à 3-points, le meneur va en avoir.

Des fins de matchs plus sereines

Là où DeMar DeRozan soulage les Kings, c’est dans les fins de match. De’Aaron Fox est un joueur très clutch, Domantas Sabonis a aussi eu ses périodes, mais là Sacramento accueille un véritable tueur de fin de match. Elle est clairement là, la plus-value de DMDR, la Beam Team peut scorer de n’importe où, n’importe quand. En fin de match, le danger peut venir de la mène, de l’aile, mais aussi de l’intérieur. Bon courage pour défendre là-dessus parce qu’il n’y a pas beaucoup d’équipes qui ont les armes nécessaires.

Normalement (parce qu’avec les Sacramento Kings rien n’est jamais normal), cette saison, SacTown ne devrait pas laisser filer des matchs face à des équipes plus faibles comme on a pu le voir par le passé.

La défense ça dit quoi ?

Si on devait choisir un domaine où les DDD sont bien complémentaires, c’est en défense ou du moins leur absence de défense. Il faut dire que même s’il a fait des efforts, De’Aaron Fox n’est pas parmi les meilleurs à son poste, Domantas Sabonis cache ses faiblesses défensives avec ses moissons aux rebonds et DeMar DeRozan se rapproche plus de la passoire que du défenseur élite. C’est ici que ce recrutement interroge. Pourquoi avoir choisi de recruter un excellent attaquant sans combler l’un des principaux besoins de l’équipe ? La réponse est plutôt simple. À l’instar d’Indiana, Sacramento envoie un message simple : tout miser sur l’attaque. Après tout, le but du basket est bien de mettre plus de paniers que son adversaire. Cependant, est-ce une bonne stratégie dans la jungle de la conférence Ouest ?

Un Big 3 complémentaire pour jouer le titre ?

Avec l’arrivée de DeMar DeRozan, Sacramento fait all-in pour jouer le titre, mais est-ce vraiment possible ? Avant même de parler de titre, il faut déjà envisager de passer un tour de Playoffs. Même ça, ce n’est pas acquis pour SacTown. En réalité, ce néo-big 3 n’a de big que le nom. Alors oui, l’équipe est meilleure parce qu’elle a récupéré un joueur qui tourne à 25 points par match qui va évoluer avec un excellent passeur et un très bon rebondeur, mais mis en perspective face à la concurrence, ça peut vite devenir compliqué. Est-ce que les Kings peuvent se sortir de la pression défensive des Wolves ou du Thunder ? Pas certain. Est-ce que les Kings peuvent défendre sur le duo Davis – LeBron ? Pas plus hier qu’aujourd’hui. Est-ce que les Kings peuvent rivaliser avec la nouvelle triplette offensive de Dallas ? Pas vraiment. En soit, le nouveau trio de Sacramento est intéressant même prometteur, mais il reste un cran en dessous de la concurrence. Si le Beam sera allumé certainement un bon nombre de fois en saison régulière, il n’est pas certain de le voir fendre les cieux californiens en Playoffs.

Si le nouveau Big 3 des Sacramento Kings peut parfaitement évoluer ensemble, il présente un sérieux nombre de lacunes et d’inquiétudes qui ne devrait pas lui permettre de renverser ses adversaires au printemps. Sauf miracle, les Kings ne rejoueront pas en mai cette saison.


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