JO Paris 2024 : Nicolas Batum s’en va sur une médaille d’argent olympique, à jamais une légende des Bleus

Le 11 août 2024 à 01:36 par Robin Wolff

Nicolas Batum France 10 août 2024
Source image : FIBA

Nicolas Batum vient de disputer le dernier match de sa carrière sous le maillot de l’Équipe de France et on voulait lui dire merci. Le plus grand palmarès de l’histoire des Bleus, un capitaine irréprochable, une légende tout simplement.

“Pont l’Évêque, du fromage et du basket,” une phrase prononcée un de ces derniers soirs sur un live de TrashTalk. Si on pense ce que l’on veut de ce fromage à pâte molle et croûte brossée, la reconnaissance de la ville normande dans le paysage basketballistique est intimement liée à un homme. Un géant d’à peine plus de deux mètres qui a fait les beaux jours de l’Équipe de France pendant une quinzaine d’années. Un ailier talentueux qui campagne après campagne a gagné en poids dans le vestiaire jusqu’à en devenir le capitaine : Nicolas Batum.

Une action de légende, symbole de sa carrière

La plus belle action de Batman en carrière est peut-être celle qui le définit le mieux. Comme il est de coutume dans certains films de Christopher Nolan, c’est dans la nuit que le super-héros a sorti ses habits de lumière. Le temps d’un soir, le chevalier a quitté la noirceur de Gotham City pour celle de Tokyo et n’a laissé aucun Joker à Klemen Prepelic. Un contre symbole de son importance, de son engagement en sélection nationale, match après match, campagne après campagne.

Car s’il y a bien un joueur qui a sacrifié chacun de ses étés pour la tunique tricolore, c’est bien lui. Dans des années 2010 où les débats autour de la participation ou non de certains de ses coéquipiers aux compétitions internationales étaient légion, lui était toujours là. Un roc amovible sur lequel pouvait se reposer Vincent Collet, un pilier sur lequel pouvaient compter ses différents frères d’armes.

L’éclosion de Nicolas Batum en Équipe de France

Nicolas Batum connaît sa première sélection en 2009. L’entraîneur le connait bien, il l’avait déjà entraîné au Mans par le passé. Sauf que depuis leur dernière collaboration, l’ailier s’est endurci. Une saison rookie en NBA réussie du côté des Portland Trail Blazers a nourri de nombreux espoirs qui seront confirmés par la suite ; ce joueur a les épaules pour être un membre majeur de la “génération Tony Parker” et pour lui succéder, plus tard, en tant que patron du vestiaire.

Tout le monde connaît le style de jeu de Batman. Un meneur de jeu enfermé dans le corps d’un ailier, facilitateur et glue-guy hors pair qui peut s’intégrer dans n’importe quelle équipe … sauf chez les Charlotte Hornets de James Borrego, passons.

Les premières compétitions internationales s’enchaînent et les médailles ne tardent pas à tomber. Vice-champion d’Europe en 2011, l’ailier parvient même à aller chercher le graal deux ans plus tard avec ses coéquipiers. Le premier trophée de l’histoire de l’Équipe de France : le Championnat d’Europe 2013 en Slovénie.

Un exploit magnifié par une victoire face aux ennemis espagnols en demi-finale. L’année précédente, aux Jeux olympiques, Nicolas Batum avait réalisé le fantasme de bon nombre de Français en tambourinant dans les valseuses de Juan Carlos Navarro, mais à Ljubljana, il tenait sa revanche en brisant celles de tout le pays rouge et jaune.

Des très hauts et des plus bas

Pourtant, à titre individuel, c’est peut-être la campagne suivante, la Coupe du Monde 2014, qui est la plus marquante. En l’absence de Tony Parker, l’ailier doit endosser un autre rôle, celui du leader d’attaque, du fer de lance des Tricolores. La transition est réalisée avec brio puisque l’équipe de Vincent Collet bat l’Espagne chez elle et décroche la médaille de bronze. Nicolas Batum est, pour la seule fois de sa carrière, élu dans le cinq majeur de la compétition.

Mais lorsqu’une aventure dure quinze ans, il ne peut y avoir que des parenthèses enchantées. Les lancers ratés lors de l’EuroBasket 2015 coûtent cher, les Jeux olympiques 2016 sont une déception immense, la Coupe du Monde 2023, une brave catastrophe, mais toujours, Batman a réussi à rebondir.  Il n’a pas cessé de changer de rôle en fonction des besoins de l’équipe et a même pris la succession de Boris Diaw en tant que capitaine, sans que jamais cela ne soit contesté. Plutôt taiseux dans un vestiaire, son autorité est venue par l’exemple, par le respect que ses coéquipiers lui portent naturellement, par une présence rassurante, un flegme et une impassibilité qui lui sont propres.

Va falloir faire le palmarès de Nicolas Batum en équipe de France un de ces quatre et va y avoir des mauuuuux de crâne chez certains ça va faire très mal

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 8, 2024

Aujourd’hui, Nicolas Batum s’en va par l’immense porte ; après une campagne à domicile pleine de rebondissements qui a mené ses Bleus jusqu’à une finale olympique disputée contre une des plus grandes équipes de tous les temps. Même à ce stade de sa carrière, à 35 ans, il a été l’ailier titulaire de cette Équipe de France, un leader sur et en dehors des parquets encore capable de contres hors du commun et de fléchettes de loin dégainées à la vitesse de la lumière. Sa dernière ligne statistique ? Cinq points, huit rebonds et quatre passes décisives en défendant sur LeBron James et Kevin Durant !

Après la finale à Paris, il s’est livré, à chaud, sur France TV, à propos de sa carrière en Bleu :

“C’était ma dernière avec ce maillot. J’ai passé quinze ans, joué quatre ou cinq Coupes du Monde, quatre Eurobasket, quatre Jeux Olympiques. J’ai fait ce que j’avais à faire. Sept médailles … Je suis content.”

#Paris2024 | 🏀💪 LE COONTRE DE BATUUUM 🔥🇫🇷

Ça rappelle des souvenirs ça… 👀

📺 Suivez le direct : https://t.co/hHHwOiAOqk pic.twitter.com/5AhBJT2e0B

— francetvsport (@francetvsport) August 8, 2024

Nicolas Batum laisse l’équipe dans de superbes mains, avec le sentiment du devoir accompli. L’enfant de Pont l’Évêque s’est construit au fil des années une réputation magnifique et le plus grand palmarès de l’histoire de la sélection !

Nicolas Batum a disputé son dernier match avec l’équipe de France.

177 sélections, 1783 points et un contre de légende pour un capitaine irréprochable.

🥇 Euro 2013
🥈 JO 2024
🥈 JO 2021
🥈 Euro 2011
🥉 CDM 2019
🥉 Euro 2015
🥉 CDM 2014

Merci Nico ❤️🥹🇫🇷

📸 @FIBA pic.twitter.com/GvsuRXdTAV

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) August 10, 2024

Les distinctions collectives de Nicolas Batum en Équipe de France :

  • Vice-Champion olympique 2024
  • Vice-Champion olympique 2021
  • Médaillé de bronze à la Coupe du Monde 2019
  • Médaillé de bronze au Championnat d’Europe 2015
  • Médaillé de bronze à la Coupe du monde 2014
  • Champion d’Europe 2013
  • Vice-champion d’Europe 2011

Les distinctions individuelles de Nicolas Batum en Équipe de France :

  • Capitaine depuis la Coupe du Monde 2019
  • Trophée Alain Gilles 2021 (meilleur joueur français de l’année)
  • Cinq majeur de la Coupe du Monde 2014

Les statistiques de Nicolas Batum en Équipe de France :

  • 177 sélections
  • 1783 points
  • 665 rebonds
  • 357 passes décisives
  • 219 interceptions
  • 126 contres

Merci pour tout, monsieur Nicolas Batum !


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