Royal Ivey, coach du Soudan du Sud : “Ma vie est un film”
Le 28 juil. 2024 à 14:57 par Nicolas Meichel
Réalisant l’exploit de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, le Soudan du Sud est parfaitement entré dans la compétition en battant Porto Rico ce matin en ouverture. Une victoire qui prolonge la formidable aventure du groupe de Royal Ivey, ce coach aux anges qui ne se voyait pas vraiment là.
Royal Ivey a passé une décennie en tant que joueur NBA, entre 2004 et 2014. Une décennie durant laquelle il est souvent passé inaperçu mais où son professionnalisme et sa résilience ont su marquer les esprits.
Nous sommes désormais en 2024, et Royal Ivey utilise ces mêmes valeurs pour porter le Soudan du Sud vers des sommets jamais atteints auparavant.
“Ma vie est un film.” – Royal Ivey
Âgé de 42 ans, Ivey a gagné sa place dans la lumière. Enfin.
Avant d’arriver en NBA, et avant même de jouer en NCAA à l’université de Texas, le meneur d’1m93 n’intéressait pas grand monde. Il n’a quasiment pas été recruté à sa sortie du lycée. Mais à force de travail, et avec la persévérance qui l’a toujours caractérisée, il a réussi à se frayer un chemin dans le monde du basket professionnel. Ce chemin, il l’a prolongé après sa carrière de joueur en devenant d’abord coach de G League au Oklahoma City Blue, puis assistant coach en NBA du côté d’OKC, New York, Brooklyn et aujourd’hui Houston. Autant dire qu’il avance, encore et encore.
Néanmoins, c’est bien avec le Soudan de Sud que Royal Ivey écrit actuellement les plus belles lignes de son histoire.
En 2021, Ivey a été contacté par un ancien coéquipier de lycée, un certain Luol Deng. Ce dernier est président de la fédération de basket du Soudan du Sud depuis 2019 et voulait Ivey comme coach de l’équipe. Royal a accepté et depuis, dans son rôle d’entraîneur numéro 1, il casse toutes les barrières avec ses joueurs sud-soudanais.
- Première participation à l’AfroBasket en 2021, avec une qualification en quart de finale
- Première participation à la Coupe du Monde en 2023, et meilleure équipe africaine du tournoi
- Passe à un point de battre Team USA en préparation aux JO de Paris 2024
- Première participation aux Jeux Olympiques en 2024 à Paris
- Première victoire aux JO ce matin face à Porto Rico
Oui, on peut le dire, tout ça ressemble à un film.
“Ma vie est un film et je suis au 42è chapitre. J’ai joué 10 ans en NBA et maintenant je suis coach. Je n’aurais jamais imaginé cela. […] Toute ma vie, des gens m’ont répété que je ne pouvais pas faire ça, que je n’étais pas assez rapide, que je n’étais pas assez intelligent, et je continue de leur donner tort. Tout est réalisable dans la vie, j’en suis la preuve vivante.” – Royal Ivey
Royal Ivey (coach du Soudan du Sud) :
"Ma vie est un film et je suis au 42è chapitre. J’ai joué 10 ans en NBA et maintenant je suis coach. Je n’aurais jamais imaginé cela. […] Toute ma vie, des gens m’ont répété que je ne pouvais pas faire ça, que je n’étais pas assez rapide,… pic.twitter.com/GqP3l52022
— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) July 28, 2024
Royal Ivey continue de repousser ses propres limites, et celles de la nation qu’il coache avec brio. Le Soudan du Sud peut même devenir dans les jours à venir le premier pays africain de l’histoire à se qualifier pour les quarts de finale des Jeux Olympiques. Ce serait un exploit immense pour le Soudan du Sud, qui est la nation la plus jeune du monde (indépendant depuis 2011 seulement) et qui a connu guerre et crises.
Le parcours d’Ivey et de son équipe ne peut donc qu’inspirer du respect (sauf quand on s’appelle Gilbert Arenas mais ça c’est une autre histoire). Du respect et de l’admiration, même chez les plus grands.
“Royal, c’est un frère, quelqu’un qui a eu un impact sur ma vie de plusieurs façons, même en dehors du basket. Voir son leadership et jusqu’où il parvient à mener cette équipe du Soudan du Sud, c’est beau à voir. C’est quelque chose de grand pour leur pays, et pour lui en tant que jeune coach. Je suis secrètement derrière eux, sauf lorsqu’ils jouent contre nous. Mais il fait vraiment un super boulot.”
– Kevin Durant
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Source texte : Benoît Carlier (TrashTalk)