Portland Trail Blazers, le bilan 2023-24 : Damian Lillard parti, Portland a terminé au fond du puits

Le 22 mai 2024 à 15:30 par Céleste Macquet

Couverture numero 2 bilan Portland Trail Blazers saison 2023 2024
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La transition post-Lillard n’a pas été simple dans l’Oregon. Pour être honnête, rien ne l’a vraiment été. Blessures en cascade et adieux à l’enfant du pays pour démarrer, déceptions autour du collectif histoire d’être dans la continuité, et défaites historiques pour terminer. On ne s’attendait pas à grand-chose mais la saison des Blazers nous a quand même déçus.

Ce que TrashTalk avait annoncé

27 wins pour Bastien, 29 wins pour Alex. Derniers ou avant-derniers, c’est la destinée qui était annoncée pour ces Blazers. Des espoirs autour d’un talentueux duo Jerami Grant – Anfernee Simons qui pourrait faire gagner des matchs, Damian Lillard et Jusuf Nurkic en fin de cycle à évacuer au plus vite, et l’envie de voir une reconstruction bien pensée sont les idées qui dominent avant cette saison des Blazers. Un bon pick à la Draft ne ferait pas de mal et bien sûr on espère voir Scoot Henderson éclabousser la Ligue tout entière de son talent. Une nouvelle ère bien amorcée, c’est le scénario espéré pour la franchise de Portland.



Ce qu’il s’est vraiment passé

21 victoires et 61 défaites, ces Blazers ont réussi à faire pire que ce qui était annoncé. Ils avaient pourtant réussi à obtenir Deandre Ayton, Robert Williams III, Malcolm Brogdon et 3 premiers tours de Draft contre Damian Lillard (puis Jrue Holiday). A la décharge des Blazers, la saison a commencé par la grosse blessure de leur pivot Robert Williams III (out pour le reste de la saison) et l’absence prolongée de Scoot Henderson, qui devra passer par l’équipe de G League du Rip City Remix pour se remettre dedans, jamais bon signe pour un troisième pick de Draft. Les deux arrières explosifs Anfernee Simons et Shaedon Sharpe n’ont eux joué que 78 matchs en combiné. Ce ne serait pas Portland s’il n’y avait pas le gros facteur poisse omniprésent au niveau des blessures et des résultats. Une grosse remontée subie face aux Bucks de Dame (en novembre) aura marqué les esprits, tout comme les… déclarations lunaires de Deandre Ayton.

Pensée émue pour le mois de février où absolument aucun match ne fut remporté. Cette période permettra au moins de lâcher complètement les vannes et d’assumer le tanking légendaire qui bouclera la saison en beauté. Des cinq majeurs avec cinq rookies, des défaites de 60 pions, des plus/minus jamais vus dans l’histoire de la NBA… Ces Blazers n’ont pas fait les choses à moitié. Deuxième pire attaque de la NBA, deuxième pire net rating de la Ligue, un seul joueur à plus de 70 matchs disputés et c’est Jabari Walker. Bon…

Les Blazers finiront bel et bien derniers de l’Ouest, pas loin des Spurs. La saison de tanking est plus que réussie mais on aurait aimé voir quelques signes convaincants d’une équipe à une année ou deux d’être (un peu) compétitive. Deandre Ayton a été le joueur le plus impactant de Portland et a montré de vrais signes de dominAyton en fin de saison, mais sans plus. Notre Français Rayan Rupert aura montré quelques belles petites choses pendant l’année quand il a eu les opportunités. Enfin, l’hommage à Damian Lillard était sympa quand les Bucks sont passés… Voilà voilà. Pas de quoi casser trois pattes à un canard, cette saison dans l’Oregon.

La saison des Blazers en quelques articles

L’image de la saison

Scoot Henderson - Damian Lillard 22 mai 2024

Une sorte de passation de pouvoir entre Scoot Henderson et Damian Lillard. Ce triple zéro que l’on a sous les yeux représente peut-être le passé, le présent et le futur des lignes arrières de Rip City. Le genre d’image qui vaudra certainement 1000 mots dans quelques années si le jeune lunetteux de l’Oregon confirme tout son potentiel.

Pourquoi on peut sourire

Parce que malgré cette saison bien décevante, les Blazers ont de la jeunesse et du talent, c’est indéniable. On pense à Scoot Henderson qui a envoyé trois double-doubles points-passes sur le seul mois de décembre tandis qu’aucun autre rookie n’en avait réalisé un seul, Scoot est progressivement monté en puissance et c’est bon signe pour la suite. On pense à Toumani Camara qui s’est retrouvé 17e aux votes des All-Rookies Teams alors qu’il était sélectionné dans les tréfonds du second tour. On pense à Duop Reath et ses 9,1 points de moyenne en 68 matchs, joueur au destin exceptionnel ayant grandi dans une hutte du Soudan du Sud en plein milieu d’une guerre civile, sans lit ni chaussures, passé par un camp de réfugiés, ayant joué sur quatre continents et ayant été coupé de trois summer leagues. On pense aux quelques fulgurances de Shaedon Sharpe (15,9 points de moyenne) malgré seulement 32 matchs joués, et la belle fin de saison de Deandre Ayton. Il y a de quoi rebâtir un effectif solide.

Pourquoi on peut faire la gueule

Parce que les Blazers n’ont pas participé aux Playoffs depuis 2021, et avec Chauncey Billups à la barre, ça n’est pas prêt de changer. Dire que le coach de Portland n’a pas convaincu serait un euphémisme tant les choix de Billups sont contestables. Le coach va devoir profiter des opportunités supplémentaires qu’il risque d’avoir pour instaurer de vrais changements dans son collectif, sinon Portland ne risque pas de rebondir. En attendant, c’est une bonne partie des fans de la franchise qui demandent le départ de l’ancien MVP des Finales. Pour être honnête, on ne peut pas vraiment les blâmer.

Les statistiques individuelles

Statistiques Blazers 22 mai 2024

Et la suite ?

Troisième pire bilan de la NBA, les Blazers se retrouvent pourtant avec le septième pick de la prochaine Draft. C’est quand même pô terrible. Heureusement, les Blazers détiennent aussi le quatorzième pick des Warriors. Deux lottery picks, c’est pas si mal. Dans une Draft où la plupart des joueurs sont dans le même range, un septième pick pourrait avoir plus de valeur qu’espéré. On parle de Dalton Knecht, Nikola Topic, Stephon Castle ou Rob Dillingham aux Blazers, certains murmureraient même le nom du Français Tidjane Salaün. Au niveau des joueurs déjà présents dans l’Oregon, Malcolm Brogdon semble s’y plaire, Shaedon Sharpe et Scoot Henderson sont là pour rester et Anfernee Simons est sous contrat tout comme Deandre Ayton et Jerami Grant. Les Blazers ont de quoi voir venir, il va falloir bien reconstruire.

Une nouvelle saison à se demander sur quel genre de cimetière a été construit le Moda Center. Des Blazers blasés (pas mal celle-là) dirigés par un coach plus vraiment désiré, mais aussi du talent et du potentiel, l’avenir des Blazers est intrigant à suivre. Scoot et Shaedon, tirez les fans de ce bourbier à coups d’alley-oop de martiens, c’est encore le mieux pour nous faire patienter en attendant que Chauncey soit dégagé.