Alexandre Sarr : les destinations potentielles en NBA après la Lottery de la Draft

Le 13 mai 2024 à 13:22 par Robin Wolff

Alexandre Sarr
Source image : YouTube

La Lottery de la Draft a livré son verdict hier soir. Les Hawks se marrent, les Pistons ont le seum, et d’Est en Ouest on a suivi avec attention ce bal des petites balles, cette danse façon Motus qui fait la pluie et le beau temps de la NBA chaque année. Au milieu de tout ça trois Français, qui avaient probablement mis le réveil et qui savent ce matin, à peu près, à quelle sauce ils pourraient être mangés lors de la prochaine Draft. Disons en tout cas que l’entonnoir s’est pas mal réduit. On fait le point pour Alexandre Sarr ?

1) Atlanta Hawks

With the first pick, in the 2024 NBA Draft, the Atlanta Hawks select … on ne sait pas encore, mais cette phrase paraissait folle il y a encore 24h. Les pigeons de Géorgie n’avaient que 3% de chance d’obtenir le premier choix sauf que parfois, les balles de ping-pong ont des raisons que les statistiques ignorent. Ce coup du sort change probablement les plans de la franchise cet été et si on était taquins, on enverrait peut-être à Dejounte Murray une vidéo intitulée : “comment faire ses valises efficacement”. La NBA va tellement vite, hier encore, le projet d’Atlanta semblait foncer dans le mur et on arrivait pas vraiment à en deviner la direction. Aujourd’hui, on ne sait pas beaucoup plus le chemin que la franchise va emprunter, mais la route a déjà l’air largement plus lisse et agréable, l’horizon bien plus beau.

Alexandre Sarr ? C’est un immense oui. Si l’intérieur français a tiré une tronche de cinq kilomètres de long lorsqu’il a découvert qu’Atlanta allait avoir l’honneur du premier choix, une nuit de cogitation l’a peut-être déjà fait changer d’avis. Si son plancher défensif est extrêmement haut, c’est son développement en attaque qui semble être l’élément déterminant de sa réussite ou non en NBA. Et avoir Trae Young en meneur de jeu lorsqu’on est un grand qui veut briller de ce côté du parquet, c’est une chance immense. Le lutin des Hawks est un des meilleurs passeurs de la Grande Ligue et pourrait mettre l’ancien des Perth Wildcats dans les meilleures dispositions. On imaginait déjà “Ice Trae” former un duo de feu avec Victor Wembanyama, cela pourrait finalement être avec un autre français. Aussi, si l’on parle de poste pour poste, ce n’est pas Clint Capela qui nous effraie pour Alexandre Sarr. D’ailleurs si ça ne tenait qu’à nous, le Suisse ferait peut-être bien ses valises avec Dejounte et “Alex” serait titulaire à l’intérieur avec Jalen Johnson à ses côtés et Onyeka Okongwu en back-up … excitant.

2) Washington Wizards

Felix Felicis, aussi appelé chance liquide, est la liqueur que Bilal Coulibaly a dégusté hier avant la loterie. Malheureusement pour lui, Landry Fields s’était envoyé un plus grand shot. Toujours est-il que la reconstruction des Wizards a pris un bon tournant et semble suivre une excellente formule. Depuis que le nouveau management est à la baguette, les décisions prises sont bonnes et la chance se mêle aussi à la fête … magique. Si Washington prend la bonne décision à la Draft, ils n’auront pas besoin de sept ans à l’école des souillés pour être diplômés et retrouver les Playoffs et l’ambition d’une coupe de feu. Les reliques de l’ancienne direction commencent vraiment à s’effacer et la franchise s’apprête à revivre tel un phénix. Pour ce faire, il faudra éviter de sélectionner un enfant maudit le mois prochain.

Alexandre Sarr ? Il ne tombera pas plus bas. Sincèrement on pourrait arrêter l’article ici tant il paraît difficile de croire que les Wizards puissent le laisser passer s’il était encore disponible en deux. Même si à cette position, on ne draft pas au fit, mais au talent, le lien entre les besoins de Washington et les qualités de l’ancien des Perth Wildcats est trop évident. Bilal Coulibaly et ses potes, depuis le transfert de Daniel Gafford évoluent, dans la raquette avec … mais si, le grand là, comment il s’appelle déjà, ah oui, Anthony Gill. Non, on est vache, il y a aussi Marvin Bagley … Bref. Alexandre Sarr a un plafond haut, personne à son poste et un coéquipier tricolore déjà prêt à l’accueillir les bras ouverts. Envoyez les vols vers D.C,  cela pourrait bien aussi devenir la capitale du basketball français en NBA.

3) Houston Rockets

Voila déjà 28 années de suite que les Houston Rockets squattent le Top 4 de la Draft, du moins, on en a l’impression. Les Texans ont sélectionné tellement de jeunes potentiels encore à développer que l’on se demande bien ce qu’ils pourraient faite avec un de plus. Si Ime Udoka et son scouting staff ont un coup de cœur lors des workouts, ils pourraient bien rajouter une potentielle étoile à une constellation déjà bien étendue, mais on ne serait pas non plus surpris que ce pick soit transféré. Cela amènerait immédiatement des interrogations que personne ne conte mieux que Dalida : “pour qui ? Pour quoi ?” Le talent de Houston, c’est que qu’importe le joueur qui les rejoindra, on ne sera pas plus hypé que ça et on attendra de voir. Un remède contre l’excitation efficace, une manière de garder la tête froide dans la chaleur du Texas.

Alexandre Sarr ? Non merci. Jabari Smith Jr et Alperen Sengun ont montré cette saison qu’ils étaient l’avenir des Houston Rockets dans la raquette. Et même si les fusées ont du talent à tous les postes, c’est peut-être un meneur de jeu comme Nikola Topic, Rob Dillingham ou Reed Sheppard qui trouveraient un rôle plus facilement s’ils venaient à garder leur choix. Alexandre Sarr arriverait directement dans un environnement compétitif certes, mais avec quel espace pour s’exprimer, combien de ballons pour se développer. La meilleure équipe en terme de niveau est peut-être la moins évidente pour les débuts en NBA de notre français. Même si, s’il compte réellement réussir quelque chose de grand dans cette Ligue, il ne devra pas avoir peur des deux intérieurs déjà en place en cas d’arrivée dans le Texas. Ça tombe bien, ce n’est pas son genre.

4) San Antonio Spurs

Si les San Antonio Spurs sont déçus de cette position à la Draft, il faut leur rappeler qu’ils ont déjà obtenus le premier choix l’année dernière et que c’était quand-même beaucoup plus important. Surtout que les Texans ont cette année deux picks dans le Top 10. Un moyen super de renforcer l’équipe autour de Victor Wembanyama. Tous les scénarios s’offrent à eux : sélectionner deux talents, les transférer contre un all-star, essayer d’aller plus haut dans la Draft pour prendre un joueur dont ils auraient réellement envie … Le plus dur de la reconstruction est déjà fait grâce à l’obtention de l’alien. Désormais il faut l’entourer et ces choix 4 et 8 pourraient s’avérer déterminant dans ce sens. Alors quels joueurs vont rejoindre “Wemby” et vont se montrer aux yeux des fans français pendant 82 matchs la saison prochaine ? Réponse dans un gros mois.

Alexandre Sarr ? La perspective de la formation d’une raquette nouvelle génération 100% cocorico est attrayante. Mais serait-elle une si bonne nouvelle que ça pour le petit frère d’Olivier ? Il y aurait du positif et du négatif à l’idée de rejoindre Victor Wembanyama pour “Alex”. Il serait garanti de faire partie d’une franchise ambitieuse, très médiatisée en France et n’aurait pas la pression sur ses épaules. En revanche, il aurait moins de responsabilités qu’ailleurs, serait condamné à jouer sur le poste que “Wemby” n’occupera pas, à faire les (rares) tâches que “Wemby” ne fera pas et sera probablement toujours dans l’ombre de son compatriote. Être une pièce d’un projet destiné au succès, mais ne pas en être celle majeur. Le jeu en vaut-il véritablement la chandelle ?

5) Detroit Pistons

Même Ausar Thompson a ri nerveusement quand il a vu que les Detroit Pistons n’avaient, encore une fois, pas eu les faveurs des balles de ping-pong. Si même gagner 14 matchs sur 82 ne leur permet pas de se glisser dans le Top 4 de la Draft, que peuvent-ils bien faire pour y arriver. Peut-être passer sous la barre des 10 victoires, ça tombe bien, c’est ce qu’ils semblent être destinés à faire l’année prochaine. On abuse un poil, d’accord, mais si on peut tout de même donner un conseil à la franchise du Michigan, c’est que, si, comme cette saison, ils décident de ne pas jouer au basket-ball en 2024-25, ils ne doivent surtout pas se réinventer dans le tennis de table, ça ne leur réussira pas.

Alexandre Sarr ? Ce serait très bien pour Detroit, mais spoiler, ça n’arrivera pas. Le Français sera, sauf immense surprise, déjà parti lorsque Adam Silver se présentera sur scène avec un sourire narquois pour annoncer le futur bust joueur des Pistons. Jalen Duren est déjà un profil talentueux dans la raquette de Detroit mais sa saison a été moyenne avec notamment des lacunes défensives que l’on ne lui connaissait pas jusque-là. Et la défense, c’est la qualité principale de l’ancien des Perth Wildcats. Les profils sont différents, complémentaires et après deux mois en NBA, “Alex” pourrait déjà bien être le meilleur joueur des deux. Rejoindre Detroit c’est être certain de perdre d’évoluer avec un jeune meneur de talent, dans une franchise mythique et avec une fanbase qui est un petit peu partie ces dernières années, mais qui ne demande qu’à revenir au stade en cas de futur succès. Chuck Daly aurait sans doute apprécié le profil d’Alexandre Sarr et c’est une bonne raison pour les Pistons de le sélectionner, mais malheureusement, l’occasion ne leur en sera sans doute pas donnée.


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