Kai Jones s’ouvre sur ses problèmes : “Je ne voulais pas mourir”

Le 19 mars 2024 à 13:17 par Céleste Macquet

Kai Jones
Source image : Twitter

Le nouvel intérieur des Sixers Kai Jones s’est récemment posé au micro de Shams Charania pour revenir sur sa période à Charlotte qui s’est mal terminée. Il évoque également les éléments qui ont affecté sa santé mentale, l’amenant à être suivi en thérapie.

Il n’a pas encore retrouvé les parquets NBA cette saison, encore gêné aux ischio-jambiers. Signé pour un contrat de dix jours chez les Sixers, il a tout de même pu effectuer deux matchs de G League où il a pu compiler 22 points, 15 rebonds, 7 assists et 5 interceptions. Coupé par les Hornets suite à la Summer League après des comportements qui trahissaient un certain mal-être, Kai Jones a pu revenir sur cette période difficile de sa vie dans un entretien récent :

“Charlotte, c’était une super opportunité pour moi de montrer mes capacités et de travailler sur mon jeu. Evidemment, les choses ne se sont pas terminées comme je le voulais, c’était surtout dû au manque de communication et aux malentendus des deux côtés. J’ai pris ce temps pour travailler sur moi et devenir la meilleure version de moi-même, pour revenir en NBA et être la personne que je veux être. Je suis passé par des moments difficiles où j’ai perdu des proches, j’ai perdu mon arrière grand-père et mon arrière grand-mère en un été. Gérer ça avec le style de vie que requiert la NBA, ça peut faire beaucoup. On a un calendrier très plein, c’est très demandant, surtout en étant jeune. J’ai dû acquérir les compétences pour faire face à l’adversité de la bonne manière, continuer à me développer et aller de l’avant.”

Kai Jones a semblé surtout énormément affecté par le deuil que lui a infligé la perte de ses arrières grands-parents au cours de l’été

“Mon arrière grand-père est décédé en mai et mon arrière grand-mère est décédée juste après la Summer League, donc la dernière fois qu’ils m’ont vu jouer, c’était en Summer League contre les Blazers. J’ai repoussé tout les gens qui ne me comprenaient pas donc je me suis senti vraiment isolé, et pendant ces périodes tu te retrouves seul avec les voix dans ta tête, tu dois apprendre à te calmer.”

Selon lui, cette période extrêmement difficile expliquent en partie ce qui l’avait amené à faire ses tweets où il déclarait être meilleur que Shaquille O’Neal ou LeBron James. À l’époque, ces propos ont beaucoup questionné sur son état psychologique.

“Quand je revois mes tweets, je me dis que j’essayais de contrebalancer les voix négatives dans ma tête, parce que, je vais être honnête avec toi Shams, je ne voulais pas mourir. C’était les premières personnes de ma famille que j’ai vu partir comme ça. Pas se faire tuer, genre tu vois Terrence Clark, il est décédé dans un accident de voiture, mon arrière grand-mère elle est morte de vieillesse. Je me disais ‘Quoi? Je veux pas mourir, je veux vivre pour toujours‘, donc je priais énormément et les voix dans ma tête me disaient ‘Tu sais, tu peux mourir si tu ne te fais pas attention‘. Donc c’était beaucoup de confusion pour moi, j’ai repoussé énormément de personnes, je suis reconnaissant de ce qu’ils ont fait pour moi mais j’étais vraiment affecté à l’époque. Je me disais ‘je ne veux plus être avec vous’, je ne me sentais pas apprécié à ma juste valeur”.

Une chose est sûre, Kai Jones assure désormais aller beaucoup mieux.

“J’ai encore beaucoup à prouver, maintenant que je comprends comment le jeu fonctionne, je vais juste essayer d’être meilleur. J’ai fait beaucoup de thérapie, le basketball a été mon refuge, je fais de la musique aussi, ça a été une manière pour moi de rester positif. J’ai une chanson qui s’appelle ‘Him’ où je  manifeste mon envie d’être MVP et Défenseur de l’Année. Je l’ai gardée dans ma tête pour mes entraînements, que lorsque je me disais : ‘Je n’ai pas de contrat‘, je puisse me dire qu’en continuant de donner ces efforts et cette énergie à l’univers, je recevrais quelque chose en retour. Comme ça quand j’allais m’entraîner et tout donner, je me poussais à bien shooter parce que dans ma tête, j’étais concentré  à devenir le MVP de la NBA.”

Le joueur a désormais de l’ambition, beaucoup d’ambition. Il estime être revenu à son meilleur niveau, et il ne s’en cache pas.

“C’est une longue aventure. C’est toutes les nuits, c’est beaucoup d’entraînements, mais je pense en être capable et je pense que la meilleure version de moi-même c’est ça. Le MVP, Défenseur de l’Année et l’un des meilleurs de tous les temps. Je peux le faire et j’ai réalisé que c’était comme un match de boxe : seulement une personne peut gagner. J’essaye de m’assurer de rester concentré. J’ai beaucoup de gratitude, je me sens capable de battre n’importe qui. Je suis sur un contrat de dix jours, j’essaye de maximiser cette opportunité, jouer mon meilleur basket, être à l’heure et être le plus professionnel possible.”

“I didn’t want to die.” – New Philadelphia 76ers C/F Kai Jones sits down with @Stadium: On coping with losses in his life, now receiving significant therapy, return to the NBA and more: pic.twitter.com/o0emOIIvG3

— Shams Charania (@ShamsCharania) March 18, 2024


Elle pourrait être là, la belle histoire de l’année, le comeback de la saison. Dans une raquette des Sixers qui a désespérément besoin de renforts en l’absence de Joel Embiid, l’ambitieux intérieur pourrait être la clé qui permet aux Sixers de se maintenir à flot en attendant le retour de Jojo. En tout cas, Kai Jones semble aller mieux et on espère que ce regain de moral se traduira sur les parquets de la NBA. L’athlète est formidable, les posters venus de Pluton pourraient à nouveau pleuvoir sur la ligue.

Source texte : The Athletic


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