Doc Rivers, une nouvelle déception en Game 7… et des propos lunaires après le match

Le 15 mai 2023 à 02:49 par Nicolas Vrignaud

Doc Rivers 21 juin 2021
Source : NBA League Pass

Les statistiques n’étaient pas en faveur de Doc Rivers avant ce Game 7. Elles le sont encore moins depuis que le match est terminé. Son équipe s’est faite humilier en mondovision, sans qu’il ne propose le moindre ajustement tactique clair pour éviter le naufrage. Le pire ? C’est qu’il s’en est presque dédouané après la rencontre.

Comment décrire ce match de Doc Rivers d’un point de vue tactique… Alors. Après en avoir discuté collectivement avec le reste de l’équipe TrashTalk, le terme qui semble approprié est celui de masterchiasse. Oui, car la désastreuse soirée du Doc s’est poursuivie même après la partie, alors que chez les Sixers, les community managers avaient déclaré forfait à la mi-temps. En même temps, autant aller se pieuter si le boulot consiste à relayer des propos au mieux incohérents, au pire complètement lunaires du coach de Philadelphie.

Allez, on fait quand même les choses dans l’ordre. Son match ? Un désastre de coaching. Tandis que les Celtics ont appliqué une défense haute, dynamique et surtout un jeu très habile de trappes sur Joel Embiid au poste bas, lui n’a pas bronché. Les temps morts ? Sans doute pour demander des bons plans restaurants dans le quartier, parce que l’avant-après sur le terrain ne s’est jamais fait ressentir. Al Horford a mangé Jojo, les extérieurs n’ont pas eu la vie facile et si de simples écrans auraient pu créer des décalages, cela ne semble même pas avoir été demandé. L’impression globale ? Que Doc Rivers a parfaitement tenu le rôle du violoniste dans Titanic, se disant que le bateau coule et que sa mission était d’accompagner ce drame.

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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 14, 2023

Avec cette défaite, le bilan de Doc Rivers en Game 7 passe à 6 victoires sur 16 matchs joués. Un bien piètre ligne qu’on évitera de coller dans un CV, si jamais cet été devait être celui d’un départ. Vous l’avez compris, la soirée est à oublier… mais si seulement la fumisterie s’était arrêtée au match, vous seriez déjà arrivé au bout de ce papier. Et ce n’est pas le cas.

Car il y a eu la conférence de presse.

Et alors là, c’est roue libre. Le vélo a déraillé, trouvez l’expression que vous voulez. De Joel Embiid à son implication dans la déroute des Sixers cette saison, c’est du grand Mendes. Quand on lui demande s’il compte rester à Philadelphie, il répond qu’il a encore deux années de contrat. Sans doute la seule déclaration un tant soit peu lucide du monsieur, qui botte en touche et ne donne pas d’indication sur son avenir. Pour le reste, il compare Joel Embiid à… un arrière. Oui, bah oui.

« Joel est bon parce qu’il joue comme ça. Je veux pas le changer. Il est dominant car il joue comme un arrière en faisant 2m13 et 120 kilos. C’est le contact qui ne l’aide pas, et il n’a pas de chance : il tombe sur le pied d’un joueur lors de la série face aux Nets. » – Doc Rivers.

On a bien vu ce soir que Joel Embiid était à l’aise loin du panier, complètement verrouillé et surpassé par l’octogénaire nommé Al Horford, auteur d’un match exceptionnel défensivement. Qu’il remette le couvert sur la blessure de son pivot star face aux Nets ? Un peu facile, quand on sait que Jojo a plutôt bien entamé son match avant que Joe Mazzulla ne prenne lui la décision d’adapter son jeu. Bien sûr, le bobo récent du Camerounais l’a sans douté privé d’une partie de ses moyens. N’empêche qu’avec deux trois ajustements, il y avait peut-être moyen de faire mieux, tout du moins de mettre Embiid dans de meilleures dispositions.

Le pire est sans doute caché dans cette deuxième réponse, qui demandait au coach quel bilan il tirait de la saison. Pour Doc Rivers, la solution ne viendrait… pas de lui. Sous entendu ? Son groupe n’est pas encore assez costaud pour aller chercher un titre. Alors que son effectif est – sur le papier – l’un des plus solides et complet de la ligue. Peut-être un peu de profondeur de banc en plus, mais beaucoup de franchises rêveraient d’avoir une équipe aussi forte. Se planquer derrière un tel argument ? No way.

« Je pense vraiment que ce groupe allait y arriver. Je suis déçu car je pensais qu’on avait le bon groupe. Personne dans cette salle avait parié sur les Sixers dans cette série. Mais nous, si. Et je pense qu’on a encore un cap à passer. Mais ce n’est pas entre mes mains. » – Doc Rivers.

Que dire ? Que ce n’est absolument pas ce que l’on attend d’un coach. Savoir prendre la balle pour ses joueurs, assumer la défaite et protéger son groupe pour qu’il ne subisse pas de plein fouet l’élimination : voilà l’une des recettes qui fait qu’un tacticien se démarque. Encore plus dans ces moments difficiles où la parole est d’or. Tout le monde vous regarde, attend votre réaction en tant que meneur d’homme. Et vous détournez cette responsabilité. Oui, les joueurs des Sixers n’ont pas assuré, certains ont même complètement raté le rendez-vous de ce Game 7, James Harden en tête. Mais ce n’est pas une raison pour tout déposer.

On en parlait plus haut : l’avenir de Rivers ? Pour l’instant, aucune indication claire. Les Sixers peuvent continuer avec lui, comme s’en détacher. Cela sera sans doute lié aux mouvements estivaux sur le marché des transferts. Pour autant, on est tentés ce soir de se dire qu’avec une telle volonté de ne pas assumer la responsabilité – même partielle – de cette défaite, conserver Rivers serait un choix plutôt risqué. Tant sur le plan tactique qu’humain. Donc… wait and see !