Nathan Soliman, 1m95 à 13 ans, fait déjà ses gammes avec les U18 de l’Insep : mais qu’est-ce que c’est encore que ce marmot ?

Le 14 nov. 2022 à 14:47 par Arthur Baudin

Nathan Soliman Victor Wembanyama
Source image : France 2

Nouvelle semaine qui débute et nouveau coup d’œil sur un joyau de la formation française. Celui-ci s’appelle Victor Wemb… non. Il s’appelle Victor We… toujours pas. Allez, une grande inspiration et on réessaie : il s’appelle Victor… flûte. Faut vraiment qu’on pense à consulter nous.

Début de mois, les crottes jaunes dans les yeux, la fatigue du passage à l’heure d’hiver, la tablette sous le plaid. Le scroll maladif (qui nous perdra un jour), visage fermé, presque éteint, et Morphée le sent bien. Soudain, la salle de basket de l’Insep incrustée dans un petit rectangle, nous ramène à la vie.

“J’ai deux objectifs : jouer en NBA et être le meilleur joueur du monde”
🏀 Nathan Soliman, plus jeune basketteur de l’@INSEP_PARIS, 1m95 à 13 ans (@samuelollivier) pic.twitter.com/OqFAl4EoEm

— Telematin (@telematin) September 1, 2022

« Nathan Soliman, 1m95 à 13 ans ». Ah, rien de mieux pour découvrir un prospect qu’un bon reportage type France Télé qui présente mensurations et âge avant le reste des infos, histoire de faire hurler Cindy la puéricultrice en pleine pause repas. « Non mais après tout c’est normal qu’il soit grand, il fait du basket ^^ ». On met rapidement les choses au point : le basket n’a jamais fait grandir, et inutile de nous sortir une étude menée par un chercheur hongro-hongrois qui a prouvé que la colonne vertébrale pouvait s’allonger de deux micromètres avec six ou sept entraînements par semaine. Fermé cet aparté, magnifique zoom de France 2 sur Nathan Soliman, fils de l’ancien international tricolore William Soliman, qui était un ailier-fort de 2m04 bien Pro A/Pro B, davantage N1/N2 aux extrémités de sa carrière.

« Mes objectifs j’en ai… deux. Aller jouer en NBA et être le meilleur joueur du monde » – Nathan Soliman, pour France 2

La mentalité qu’on apprécie. A-t-il déjà le niveau NBA ? Non. A-t-il déjà le niveau Pro A ? Non. A-t-il déjà le niveau N3 ? Bientôt bientôt. Il jouait la saison passée avec les U15 France de l’Hermine de Nantes et y a dispersé une moyenne de 18,9 points au scoring. Son record ? 32 points face à Rennes. Assez dingue quand on comprend qu’il n’avait que… 12 ans. À titre comparatif, Killian Hayes avait “déjà” 13 ans quand il s’est lancé avec les U15 France de Cholet Basket. Cette saison, Nathan Soliman s’attaque à la catégorie U18 France, cette fois avec le Pole France BasketBall de l’Insep. Il a intégré cet été la plus prestigieuse des institutions sportives françaises avec deux ans d’avance. Pour le moment, Nathan tourne à 4,8 points de moyenne en six rencontres disputées. « Bah voilà TrashTalk, c’est pas vraiment un crack il est juste grand ». Primo, on sait que personne ne dira ça mais c’est pour donner du rythme à notre récit. Deuzio, parvenir à scorer ne serait-ce que 5 points contre des types qui pour la plupart ont trois ou quatre ans de plus, met en lumière sa dimension physique bien au-dessus du commun de sa catégorie. T’es là, tu viens d’avoir ton code et patiente pour la gova l’année prochaine, quand un môme de 13 ans te score dessus le dimanche matin. Et il n’y a pas d’autres mots hein, c’est un « môme ».

En creusant un peu, on a trouvé le condensé d’un match des U15 de l’Hermine disputé en janvier 2022, dispo sur la chaîne YouTube de Mr. Jérôme Boilard (papa de l’un des joueurs adverses). Nathan est le n°11 des maillots noirs.

Grosse dimension physique contre le Vendée Challans Basket, et la première fois que des Minimes Frances – les rouges – font vraiment leur âge. Du déchet ? C’est comme se plaindre du volume sonore d’une rave party. Les U15 ne sont pas là pour réussir leurs moves mais pour les tenter. On le voit prendre un fadeaway à 50 secondes de vidéo. Le tir est bon, la petite hésitation pour créer l’écart avec le défenseur aussi, même si ça ne fait pas mouche c’est – d’un point de vue “scouting” – mieux valorisé qu’un lay-up ouvert et converti.

La suite pour Nathan ?

On lui souhaite le plus classique et réussi des parcours de formation (briller à l’Insep, en équipe de France jeunes, puis dans un club à l’échelon pro) sans jamais perdre cette avance qui fait gage de son talent. Pour des raisons logistiques, il nous est malheureusement impossible d’envoyer un reporter à l’intérieur de son grand corps pour y interroger les cartilages de croissance sur leurs projets d’avenir. Tout ce que l’on peut vous dire, c’est qu’1m95 à 13 ans le place déjà très haut dans la hiérarchie des espoirs du basket français post-Wembanyama. On ne va pas faire les fumiers à projeter un gamin de 13 ans en NBA, ce serait immoral, très présomptueux et anti journalistique au possible, mais on va le faire quand même : s’il candidate à la draft dès ses 19 ans – peut-être la limite d’âge aura-t-elle été baissée d’ici-là – Nathan Soliman fera ses grands débuts en NBA dès octobre 2028. Victor aura déjà deux titres NBA et Killian Hayes sera double DPOY de Mie Câline Élite (futur naming du championnat de France). Quoiqu’il en soit, réservez votre opening night.

À peine a-t-on vu éclore la plus belle fleur de l’histoire du basket français qu’une seconde sort de terre. Nous, on retourne gratter des lignes sur le basket cainri, au risque de se réinterrompre dans quelques mois pour un papier sur les premiers cartons de Soliman fils avec les U18 du Pôle France.