David Robinson en 1987, Tim Duncan en 1997, Victor Wembanyama en 2023 ? Oui, les Spurs ont les yeux rivés sur le prodige français

Le 19 sept. 2022 à 16:48 par Nicolas Meichel

Victor Wembanyama San Antonio Spurs 19 septembre 2022
Source image : montage TrashTalk

Son nom est déjà sur toutes les lèvres. À environ dix mois de la Draft NBA 2023, Victor Wembanyama fait véritablement rêver les scouts et est considéré outre-Atlantique comme l’un des prospects les plus prometteurs all-time. Et dans la course au phénomène français, les Spurs semblent en pole position sur la ligne de départ, eux qui pourraient bien sortir la pire saison de leur histoire.

S’il y a bien une bonne saison pour tanker, c’est celle qui arrive. Comme il y a deux décennies quand les Cavaliers et les Nuggets ont rivalisé de médiocrité dans l’optique de se placer le mieux possible pour la fameuse Draft 2003 (celle de LeBron James, Darko Milicic Carmelo Anthony, Dwyane Wade, Chris Bosh), un phénomène similaire pourrait se produire cette année. L’effet Victor Wembanyama en quelque sorte. Le prospect français qui évolue aujourd’hui aux Metropolitans 92 est perçu comme un talent générationnel pouvant potentiellement changer le destin d’une franchise voire même devenir le nouveau visage de la NBA version 2030. Un prospect du turfu, qui fait 2m20 pieds nus avec une envergure de 2m43, et qui possède la fluidité et le toucher d’un extérieur. En le voyant, on a l’impression d’être devant un joueur créé sur le mode MyPlayer de 2k ou sorti tout droit du laboratoire du Dr. James Naismith. De quoi faire fantasmer n’importe quel dirigeant ou scout de la NBA. Notamment ceux des Spurs. Initialement en période de transition après la fin de la série de 22 participations consécutives en Playoffs, la franchise de San Antonio a décidé cet été de plonger la tête la première dans un projet full reconstruction, marqué par le transfert de Dejounte Murray à Atlanta il y a quelques semaines. Mode tanking activé, sur Wemby les yeux sont rivés.

Ok d’accord.pic.twitter.com/WVaRP08Z0b

— Nico TrashTalk 🏀 (@nicolasmeichel) September 17, 2022

Le tanking – qui consiste à perdre le maximum de matchs pour avoir le maximum de chances de drafter haut – n’a jamais vraiment fait partie de la culture Spurs. La franchise de San Antonio n’a terminé que trois saisons en dessous de la barre des 30 victoires dans un demi-siècle d’histoire. Par contre, faut avouer qu’elle choisit bien ses années pour squatter les bas-fonds du classement. Saison 1986-87, 28 victoires seulement pour 54 défaites, pire bilan jamais réalisé par les Spurs à l’époque, pile l’année où un certain David Robinson – phénomène formé à la Navy – se présente à la Draft. Si d’autres équipes ont réalisé une campagne encore plus désastreuse que celle de San Antonio cette saison-là, le premier choix tombe dans les mains des Texans, qui sélectionnent ce pivot qui deviendra l’un des meilleurs intérieurs des années 1990 ainsi que la pierre angulaire d’une équipe des Spurs très compétitive. Dix années plus tard, après trois campagnes de suite à minimum 55 wins, San Antonio est plombé par les bobos de Robinson (seulement six matchs joués en 1996-97) mais aussi de Sean Elliott. Inutile de forcer, les Spurs savent qu’un certain Tim Duncan – meilleur joueur universitaire en 1997 – va se présenter à la Draft après quatre années bien remplies à Wake Forest, et sacrifient leur campagne pour finir avec seulement 20 succès au total. La loterie sourit à San Antonio, qui se jette logiquement sur Timmy avec le premier choix. À peine deux années plus tard, les Spurs de Robinson et Duncan sont champions pour la première fois, et quatre autres bannières viendront ensuite s’ajouter entre 2003 et 2014.

On n’a pas de boule de cristal et on ne veut pas aller plus vite que la musique, mais il existe un scénario dans lequel les Spurs récupèrent l’un des meilleurs prospects qu’on ait pu voir ces dernières années – et sans doute all-time – pour ensuite construire une nouvelle ère de succès autour de ses immenses capacités. Le management de San Antonio a déjà fait sa part du boulot pour permettre à la franchise de se placer idéalement à la Draft NBA 2023, montant une équipe faiblarde et destinée au développement des jeunots lors de la saison à venir. Reste à voir si les balles de ping pong rebondiront en faveur des Texans dans quelques mois comme en 1987 ou 1997. En tout cas, il n’est pas difficile d’imaginer Victor Wembanyama rejoindre l’école Spurs, tant cette dernière est associée au basket français avec évidemment les années dorées de Tony Parker mais aussi le passage de Boris Diaw et quelques autres à Fort Alamo (Ian Mahinmi, Joffrey Lauvergne, Nando De Colo). Quelque part, même si le coach et ancien mentor de TP Gregg Popovich pourrait raccrocher au moment même où Victor Wembanyama débarque dans le Texas, ce serait un sacré clin d’œil du destin.

Est-ce que les Spurs vont bénéficier d’un nouvel alignement de planètes en 2023 et s’attacher les services de ce prospect générationnel nommé Victor Wembanyama ? Seul l’avenir peut répondre à cette question. Mais ce n’est pas un hasard si on est aujourd’hui devant la pire équipe de toute l’histoire de la franchise de San Antonio…


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