NBA Summer League – ce qu’il faut retenir : franchise par franchise, on fait le point sur la Conférence Est !

Le 18 juil. 2022 à 11:35 par Giovanni Marriette

jaden ivey
Source image : NBA League Pass

Dix jours de compétition sont derrière nous, enfin façon de parler, et Las Vegas nous a donc offert nos premiers rebonds et, forcément, nos premières impressions pour la saison qui débutera dans trois mois environ. Qui nous a tapé dans l’œil, quel projet nous semblent cohérents quand d’autres réclameront sans doute un peu de patience ? On fait un gros point sur les quinze franchises de la Conférence Est avec toujours ce mot d’ordre : de la nuance. Et surtout la règle numéro 1 : pas de conclusions hâtives.

Orlando Magic

On ne va pas y aller par quatre chemins, un homme a attiré toute l’attention pour le Magic durant cette Summer League, et cet homme n’est pas du tout Daniel Oturu. On parle évidemment de Paolo Banchero, numéro 1 de draft plus que solide pour son premier match (face au n°3 Jabari Smith Jr.), encore meilleur contre les Kings de Keegan Murray deux jours plus tard, et le Magic a décrété que la fête était finie, que son crack en avait assez montré. Du scoring, du playmaking à outrance, du leadership et de la défense ? On avait dit doucement sur les conclusions hâtives mais, là, on dirait bien que le Magic a trouvé une vraie attraction.

Detroit Pistons

C’était l’une des équipes plus attendues à Vegas et pour cause, un tiercé de joueurs se détachait au rayon des focus à faire. Killian Hayes tout d’abord, qui n’a rien forcé mais qui a vite montré, à la distribution notamment, que s’il était encore friable en NBA il était surtout trop bon pour ces conner*es de Summer League. Puis le pivot Jalen Duren, enfant dans un corps d’adulte lui-même sculpté dans le marbre, et, surtout, Jaden Ivey, récupéré un peu miraculeusement avec le pick 5 de la Draft. Résultat des courses pour les deux rookies ? Jalen Duren a fait du discret mais du très propre et Jaden Ivey fut le rayon de soleil du début de compétition, claquant une merveille de match en ouverture face aux Blazers mais devant stopper net sa SL ensuite à cause d’une blessure légère mais suffisamment relou pour devoir se remettre en bermuda en jean sur le banc.

Indiana Pacers

Il y avait là aussi de la jeunesse à surveiller, et les Pacers ont probablement de beaux jours devant eux, reste à savoir à partir de quand. On a ainsi vu les débuts dans l’Indiana de l’ancien celte Aaron Nesmith, arrivé dans le trade qui avait envoyé Malcolm Brogdon à Boston, on a également vu les “anciens” Chris Duarte (rapidement), Duane Washington, Isaiah Jackson et Terry Taylor, mais on a surtout vu l’esthète très sûr de lui Bennedict Mathurin, espèce de raison de sourire très canadienne pour les Pacers tant le n°6 de la draft a semblé au dessus du lot, en toute facilité. Un gros match face aux Pistons notamment, et le message envoyé est clair sur la semaine du gamin : filez-moi les clés, j’ai une conduite un peu brusque mais j’aime le risque.

New York Knicks

Une bien belle Summer League pour les Knicks tiens, terminée à quelques encablures seulement de la victoire finale hier contre les Blazers. Jericho Sims, Miles McBride et Quentin Grimes ont fait du sale avant leur saison 2, les rookies Jean Montero et Trevor Keels ont montré de belles choses et s’aguerriront probablement en G League cette saison, tout comme Micah Potter ou Feron Hunt qui ont également mis le nez à la fenêtre. A deux doigts d’aller chercher une bague les mecs et, ça y est, on a donc écrit les mots “bague” et “Knicks” dans le même paragraphe.

Washington Wizards

Trois victoires et deux défaites pour les Wizards dans cette Summer League et très franchement… pas grand chose à se mettre sous la dent. Le rookie Johnny Davis a peiné à envoyer de bons signaux et a semblé pas super concerné, le Colombien Jaime Echenique a été impactant mais il a surtout un nom marrant, Vernon Carey Jr. a confirmé qu’il était un intérieur solide et Jordan Schakel qu’il pouvait scorer et qu’il avait un beau prénom. C’est tout, pour le moment.

Charlotte Hornets

Youpi, on a enfin pu remettre le basket au centre des débats la semaine dernière à Charlotte. Hors de ma vue les histoires glauques de certains, ici on a profité du talent et de l’envie des sophomores JT Thor (30 pions le dernier soir et un game winner face aux Lakers), Kai Jones ou Nick Richards, alors que les rookies Mark Williams et surtout Bryce McGowens nous ont un peu tapé dans l’œil mine de rien. Sympatoche la Charlotte, et un petit goût de reviens-y.

Cleveland Cavaliers

On a découvert un grand pivot venu d’Espagne, Amar Sylla, un RJ Nembhard en mode leader offensif, un Luke Travers dont le fantastique mulet n’a d’égal que la justesse de son jeu (vraiment hein), et on a apprécié aussi les premiers pas d’Ochai Agbaji, pas toujours le poignet bien réglé mais auteur d’un ou deux gros cartons et surtout dépositaire d’une belle envie de prendre les choses en main quand on lui demande. Le point positif ? C’est plutôt rassurant. Le point négatif ? On risque de ne pas trop le lui demander cette saison alors il faudra saisir les occasions telles un pompon de manège.

Brooklyn Nets

Un peu de Yves Pons, dégommant le cercle sur chacune de ses entrées c’est à dire… deux fois en une semaine, mais surtour beaucoup de Kessler Edwards, de Day’Ron Sharpe, de David Duke Jr., et beaucoup de Cam Thomas, MVP de la compétition la saison passée avec Davion Mitchell et qui aurait bien pu faire le doublé cette année si les Nets avaient gagné un peu plus de matchs. Une bande “d’anciens” qui a en tout cas tenu la baraque pour des Nets qui vivent surtout dans l’attente de la suite concernant Kevin Durant. Parce que si Kessler Edwards ou un autre doit se fader Ben Simmons comme mentor, pas sûr que la carrière du gamin décolle comme prévu.

Atlanta Hawks

Les Hawks avaient enflammé le début de Free Agency en allant dégotter Dejounte Murray à San Antonio et en draftant AJ Griffin on ne sait pas trop comment, mais sachez qu’il n’ont pas vraiment enflammé grand chose à Vegas. On a bien vu un Justin Tillman appréciable et le duo Tyrese Martin / Tyson Etienne prendre un ou deux coups de chaud, mais globalement le mois de juillet ne restera pas à Atlanta dans des annales basketballistiques, notamment du fait de l’absence d’AJ Griffin, très vite annoncé absent des festivités car, pour l’instant, c’est surtout pour ce genre de news qu’il est connu du grand public. A noter tout de même que deux Français ont pris part à cette SL avec les Hawks, Alpha Kaba qui n’a pas vraiment réussi à tirer son épingle du jeu, et Joel Ayayi, un peu plus en vue et qui briguera cette année encore un petit two-way contract à qui veut bien lui offrir. Faute de mieux, pour l’instant.

Toronto Raptors

On a un peu plus parlé des Raptors ces derniers temps… lorsque le trade de Kevin Durant était évoqué, mais sur les terrains de Vegas ça jouait au basket. On a pu y voir le rookie Christian Koloko commencer à construire une petite colonie camerounaise chez les Dinos, mais on a surtout vu les facilités de joueurs estampillés NBA comme Dalano Banton, D.J. Wilson ou Armoni Brooks voire l’ancien crack (non) du Magic Jeff Dowtin. Rien d’exceptionnel très franchement, on attend désormais le départ de Scottie Barnes à Brooklyn.

Chicago Bulls

Une des équipes très plaisantes de cette SL, à un match fantôme près. Marko Simonovic a étincelé sous les panneaux et a même été clutch en début de compétition, Dalen Terry a tout pour devenir l’un des chouchous du United Center, et globalement les Bulls ont produit du presque beau jeu sur ces dix jours. On a vu du Carlick Jones et du Malcolm Hill et on en a profité car on ne devrait pas les revoir de sitôt, et on a même découvert Makur Maker, le frère de Thon, histoire d’ajouter un peu de storytelling à la semaine des Taureaux. Une belle fournée d’été à Chicago, en attendant la reprise dans le sillage du nouveau riche Zach LaVine et du Hall Of Famer de la Drew League DeMar DeRozan.

Milwaukee Bucks

Un match assez dantesque (jamais dans l’abus ici) face aux Celtics, et une Summer League assez sérieuse dans l’ensemble. Sandro Mamukelsahvili a été l’un des meilleurs joueurs de toute la compétition, Lendell Wigginton a poursuivi sur sa “belle” lancée de fin de saison dernière et le rookie Marjon Beauchamp a ajouté aux larmes de sa draft le début d’une bien belle histoire avec la franchise de Giannis car, notez-le quelque part, ce jeune homme a quelque chose de spécial. De l’acné mais du flow, un air de faux-lent mais la capacité de faire des différences, bref une bien belle pioche assez bas dans la Draft pour des Bucks très malins et du coup très heureux. Mention spéciale également à Dewan Hernandez, Rayjon Tucker et à un bout de Lucas Vildoza, alors que, sous les ordres de Vin Baker et… T.J. Parker, les Frenchies Hugo Besson et Sylvain Francisco n’ont pas spécialement profité de l’instant.

Philadelphia Sixers

Soyons honnêtes, on a un poil rompiché devant la Summer League des Sixers. Du Filip Petrusev par séquences, du Charles Bassey et un Isaiah Joe très en vue sur le début de semaine, notamment face aux Raptors. Jaden Springer a été… inégal, et c’est à peu près tout, quand on vous dit qu’on a pioncé c’est qu’on a pioncé. Fallait que ça tombe sur une équipe alors désolés fans des Sixers, cette fois-ci c’est tombé sur la vôtre alors vivement le début de saison et les cartons du pivot français de Philly.

Miami Heat

Le Heat avait attaqué avant les autres en prenant part à la California Classic Summer League, nous laissant par exemple découvrir les skills de Nikola Jovic dans un contexte NBA. Dur au départ puis mieux par la suite, on sent que le mec est à la fois un tueur et un poète, bref on sent que Nikola Jovic est un peu le Néron de la NBA. Pour le reste ? On a pu apprécier les compétences de Mychal Mulder, incroyable phrase s’il en est, mais pas moins que la phrase “nobody can stop Bouyea”,on vous jure qu’on l’a entendu en live. Sinon ? Javonte Smart a envoyé des parpaings toute la semaine et on lui a donc intimé l’ordre de faire ses valises, alors que Kyle Allman Jr. a ramené sa touche Betclic de manière assez inconstante mais plutôt satisfaisante.

Boston Celtics

L’une des équipes les plus solides de la Ligue à Vegas, dans le ressenti davantage que dans les scores des matchs, et on vous rappelle d’ailleurs ici qu’on se fout royalement des scores. Un énorme big-up pour commencer à… Juhann Begarin, clairement l’un des meilleurs joueurs de la compétition, auteur de quelques cartons sur ses dernières sorties (ici, ou encore ) et de plus de 18 points de moyenne sur ses six matchs, mais également au rookie JD Davison, meneur survitaminé et signataire d’un two-way contract avec les C’s il y a peu. On a aussi vu Sam Hauser, Brodric Thomas ou l’incroyable sniper Matt Ryan, et même un peu de Mfiondu Kabengele (autre joueur en two-way contract), dont on se dit qu’il ne ferait peut-être pas de mal à la raquette des Cetlics cette saison. Du bon basket estival en tout cas et une équipe plaisante à voir jouée, ça se signale.