Jeux olympiques de Paris 2024 : le COJO confirme, la phase de poules du tournoi de basket se tiendra bien à Lille

Le 15 juil. 2022 à 14:51 par Arthur Baudin

Pierre Mauroy
Source image : YouTube

Sommes fixés, enfin. Deux mois après le début de la controverse, le Comité d’organisation olympique de Paris 2024 a annoncé que la phase de poules du tournoi de basket se tiendrait à Villeneuve-d’Ascq. Pas de Bercy donc, mais le soulagement d’un rideau tiré sur un sujet devenu d’ordre public, qui finissait par crisper, agacer, et pire encore, diviser.

Les tenants, les aboutissants.

Il y a plusieurs années, la promesse d’un Bercy. Il y a quatre mois, un hangar. Un beau hangar hein, mais un hangar quand même. En mars dernier, la France du basket-ball s’insurge de cette assignation pour la phase de poules de son tournoi olympique. Comment accueillir Team USA – « les Dieux des J.O. » dixit Nicolas Batum – dans le Hall 6 de la Porte de Versailles ? Le plafond y est certes à taille réglementaire, validé par le cahier des charges, mais de trop peu. Si en sortie d’une médaille d’argent à Tokyo et à l’aube du plus grand évènement de basket-ball que la France ait accueilli, sont posées des questions liées à la logistique ainsi qu’à l’image renvoyée, c’est que le choix n’est pas le bon. Une grosse semaine durant, la tempête médiatique fait alors le boulot du comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO) qui finit, sous une pression évidente, par renoncer à la Porte de Versailles. Mais de cette décision ne découle absolument rien. Pendant plus de trois mois – de fin mars à début juillet – aucune information n’est communiquée sur le lieu de tenue de la phase de poules du tournoi de basket-ball. À deux ans de l’ouverture des Jeux de Paris 2024, ne serait-ce que pour préparer l’infrastructure et que l’agglomération concernée puisse bosser en profondeur, c’est un peu short. Cette situation est en réalité due à un bras de fer entre la FIBA, certains cadres de l’équipe de France, et le comité d’organisation olympique, présidé par Tony Estanguet. Pour synthétiser tout cela en langage Twitter : Evan Fournier veut Paris, les organisateurs préfèrent… Villeneuve-d’Ascq.

Steph qui veut venir a Paris. Mais on va lui expliquer que les JO Paris 2024 c’est pas a Paris pck le basket est une discipline de “categorie 2”. Ahah ba bravo les mecs!!! https://t.co/rDmH4Byve7

— Evan Fournier (@EvanFourmizz) June 21, 2022

Une première main tendue avec l’abandon de la Porte de Versailles. Deux, c’eût été beaucoup. Mardi dernier – et bien que la carte des sites de compétition ne soit pas encore à jour – le COJO a annoncé que le tour préliminaire du tournoi olympique de basket-ball se joueraient bel et bien à Lille (Villeneuve-d’Ascq), dans le stade Pierre Mauroy. La polémique est bouclée, fin du voyage, la balle orange ne bougera plus. On mentionne toutefois une partie du texte, peu relayée, qui conditionne encore cette officialisation : « les phases préliminaires se dérouleront au Stade Pierre Mauroy, à Lille, sous réserve de validation et des accords nécessaires ». Que vaut cette dernière précision ? Est-elle aussi frivole que les « peut contenir des traces de fruits à coque » sur absolument tous les aliments du quotidien ? C’est plutôt une vraie manière de se protéger en cas de feu rouge du Comité international olympique (CIO). Il est à ce jour impossible de se frayer un chemin dans le bureau de Thomas Bach, président du CIO, pour vérifier si l’officialisation de cette officialisation n’est plus qu’une question de temps. Mais en annonçant Pierre Mauroy, le COJO se dédouane de toute responsabilité en cas d’énième pirouette. La verdict final viendra quoiqu’il arrive du CIO.

Et Lille, d’un point de vue basket, ça vaut quoi ? Au-dessus de Pierre Mauroy planent nos vieux fantômes. Le douloureux souvenir d’une demi-finale d’EuroBasket perdue, un 17 septembre 2015, au terme d’une rencontre Pau Gasolesque. Mais l’expression « douloureux souvenir » est toutefois à nuancer. Quand 26 922 spectateurs font le déplacement, le souvenir n’est jamais vraiment douloureux. La parenthèse sportive l’était, mais avec plusieurs années de recul – et donc une bonne digestion – l’atmosphère a très largement balayé le reste. Des spécialistes, des confirmés, des novices et même des gens qui pensait que l’on sifflait le hors-jeu au basket, se sont réunis pour assister à un moment d’histoire. Une Marseillaise chantée à tue-tête, de la solidarité, du partage et des mains sur les épaules de types que l’on ne connaissait pas. La nostalgie a beau embellir les souvenirs, celui que l’on se fait de ce France – Espagne n’est pas tronqué. Il nous pousse même à affirmer qu’une fois encore, le Nord sera à la hauteur de l’évènement.

« Je me fiche qu’on joue à Lille, j’y ai joué à l’Euro 2015 déjà. C’est l’un des plus grands kiffs de ma carrière. » – Nicolas Batum, le 2 juillet dernier dans Les Grandes Gueules du Sport sur RMC Sport

Belle tirade de Nico Batum pour accompagner cette vidéo amateur, ô combien prenante, prise au moment de la Marseillaise du 17 septembre 2015. Ce n’est pas Bercy – ça le sera pour les phases finales – mais c’est déjà très bien. Alors oui, certains vont grincer des dents, mais cette officialisation du COJO apporte au moins un peu de sérénité à “seulement” 742 jours de l’ouverture de Paris 2024.


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