Profil Draft 2022 – Jaden Ivey : plafond entre Ja Morant, Victor Oladipo et Donovan Mitchell, on a connu pire comme projet

Le 14 juin 2022 à 20:59 par Loan Rayer

Dans cette cuvée de Draft, on compte pas mal de fils à papa avec A.J. Griffin et Jabari Smith Jr.. Mais est-ce que le meilleur parent de cette cuvée ne serait pas une maman ? Oui, le potentiel meilleur guard de cette Draft 2022, Jaden Ivey, a tout appris de sa mère Niele, ancienne joueuse WNBA et aujourd’hui coach de l’un des plus prestigieux programmes de basket universitaire féminin.

# SON PROFIL GROSSO MODO

  • Âge : 20 ans, né un jour avant la Saint-Valentin. La légende raconte que son père n’a pas ramené de cadeau à sa dulcinée le lendemain, vu qu’il est arrivé en avance.
  • Position : Arrière, oui encore un, mais celui-là est vraiment cool.
  • Équipe : Purdue Boilermakers, ou les Chaudronniers en français.
  • Taille : 193 centimètres, pareil que Grayson Allen. Sauf pour les cheveux blancs.
  • Poids : 88 kilos
  • Envergure : 204 centimètres
  • Statistiques 2021-22 : 17,4 points à 46% au tir dont 35,8% du parking, 4,9 rebonds et 3,2 passes décisives en 31,2 minutes de jeu en moyenne sur la saison.
  • Comparaison : Ja Morant en plafond, Donovan Mitchell en plancher ?
  • Prévision TrashTalk : 4ème place

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Jaden Edward Dhananjay Ivey, 127 points au Scrabble sans mot compte double, est né avant la deuxième saison WNBA de sa mère Niele au sein du Fever d’Indiana. Sa maman est donc basketteuse professionnelle et son père Javin Hunter suit le même chemin que son grand-père, c’est-à-dire joueur de NFL. Les deux se sont rencontrés lors de leur cursus à Notre Dame et Niele est tombée enceinte lors de sa saison rookie. Après cinq saisons au plus haut niveau, cette dernière se reconvertit dans le coaching car elle doit élever seule son fils Jaden après son divorce. En 2007, elle rejoint son ancienne fac de Notre Dame en tant qu’assistante de l’équipe de basket féminine. A partir de là, le fiston reste dans les pattes de sa maman et les joueuses du programme deviennent ses grandes sœurs. Elles viennent le récupérer à l’école, font du babysitting et sont présentes à toutes ses fêtes d’anniversaire : Jaden grandit au sein d’une vraie famille aimante et unie par le lien du basket. Après avoir passé des heures sur les parquets de Notre Dame, le natif de South Bend décide qu’il fera ça de sa vie plus tard : du basket. Suite à trois années dans le lycée du coin, l’arrière rejoint celui de La Lumière, l’un des meilleurs du pays qui se situe toujours dans l’Indiana. En 2020, il choisit de rejoindre le programme universitaire de Purdue dans l’état…. d’Indiana encore. Oui, Jaden est un enfant du pays et ne veut pas rester trop loin de sa mère. Cette dernière est devenue coach principale de Notre Dame, après un petit passage sur le banc des Grizzlies lors de la saison 2019-20.

La saison freshman de Jaden Ivey est plus que prometteuse. Devenu titulaire à la mi-saison avec ses 11,1 points de moyenne, il pense aider les Boilermakers à faire le show à la March Madness 2021, organisée à la maison, mais ces derniers réalisent une prestation décevante et se font éliminer dès le premier tour. Le poste 2 décide de rester une année de plus : selon lui, le travail est loin d’être achevé. Revenu d’une campagne plus que convaincante en Lettonie où il sera élu membre du cinq majeur de la Coupe du Monde U19, l’arrière a le couteau entre les dents. Après une année exceptionnelle marquée par une troisième place en saison régulière, au sein de la très concurrentielle Big Ten Conference, Purdue et son duo magique Jaden Ivey – Zach Edey échouent en finale du tournoi de Playoffs face à Iowa et Keegan Murray. Deux semaines plus tard en March Madness, rebelote, les Boilermakers se font sortir par la sensation du tournoi St Peter’s au Sweet Sixteen. Du côté individuel, la saison de l’arrière est historique. Il devient le quatrième joueur de Big Ten sur les trente dernières saisons à enregistrer au moins 600 points, 175 rebonds, 100 passes, 30 interceptions et 20 contres. Il rejoint le club très sélect de Draymond Green, Frank Kaminsky et Evan Turner. Il sera également élu membre de la First Team de Big Ten, ainsi que de la All-American Second Team aux côtés de Chet Holmgren et de Bennedict Mathurin, avant de finir malheureux finaliste pour le Jerry West Award. Juste avant de passer à autre chose, on voulait vous montrer quelques extraits de sa prestation exceptionnelle contre la France en finale du Mondial. Cet interlude vous est bien sûr proposé par Duracell.

Jaden Ivey against France in the FIBA World Cup U19 championship last year. He’s got all the tools. I hope the Kings don’t overthink this. This kid is a star. pic.twitter.com/ugCfIXI8aE

— Magnus Savage (@MagnusSav) June 8, 2022

Si l’on commence du côté paternel, on ressent que Jaden a des gènes de footballeur américain professionnel vu ses qualités athlétiques. Son pas de départ en drive est supersonique, aussi dévastateur que le départ d’Usain Bolt sur un 100 mètres. D’accord, les défenseurs face à lui en NCAA ne sont pas du même calibre que Marcus Smart, Matisse Thybulle ou Jrue Holiday par exemple, mais son premier pas face à des adversaires plus coriaces sera tout aussi dangereux au sein de la Ligue. L’arrière est une vraie menace, sur du jeu de transition ou placé, avec ou sans ballon, tout cela grâce à sa très bonne lecture et compréhension de jeu. Il peut remercier maman qui a évolué au même poste et qui lui a appris tout ça. Ses coupes depuis l’opposé vers le cercle se finissent très souvent en un retentissant alley-oop. Sur le jeu de transition après une défense de qualité, il est d’autant plus dangereux vu qu’il sait s’arrêter complétement et, sur un changement de main, il peut repartir vers le cercle avec autant d’explosivité pour finir au contact sans problème. Au cours de sa saison sophomore, Jaden a également appris à exploiter cette qualité de drive autrement, en ressortant la balle sur ses coéquipiers shooteurs après avoir transpercé la défense sur un drive rapide. Le poste 2 peut marquer à volonté mais sait jouer un jeu désintéressé. Il est clairement meilleur lorsqu’il est entouré de tireurs fiables. À côté de tout cela, il faut notifier que l’arrière a aussi amélioré son efficacité au tir à 3-points lors de ses deux saisons universitaires. Le catch-and-shoot sera plus exploité en NBA s’il est entouré de meilleurs créateurs que ses anciens coéquipiers de Purdue mais, sur les tirs pris après le dribble, Jaden et ses 35,8% de réussite du parking ont su montrer qu’il n’a plus qu’à se perfectionner. Pour le plaisir, on vous remet juste l’un de ses plus beaux drives de la saison, un lay-up commencé à côté de la ligne des lancers, rien que ça.

Not sure what I did today to deserve a clip of Jaden Ivey attacking a closeout in the 2K camera angle but here we are pic.twitter.com/mIDwhfFLFD

— Jake Rosen (@JakeInThePaint) June 9, 2022

Bien sûr, il reste encore des parts d’ombre dans le jeu de Jaden Ivey. Et bien sûr, le premier point qui peut ressortir est la lucidité. Oui, aller au drive aussi agressivement sans cesse, ça lui a joué quelques tours comme un beau nombre de balles perdues, 2,6 en moyenne. Cela devrait se calmer en NBA car il ne sera sûrement plus la première option offensive de la franchise et sera bien mieux entouré qu’à Purdue. Et en parlant d’adaptation à la Ligue, Jaden va jouer à quel poste ? Monsieur Ivey a les caractéristiques d’un poste deux mais chez les Boilermakers, il menait énormément le ballon, surtout sur les systèmes de pick-and-roll avec son pivot canadien Zach Edey. Mais en sachant que ce jeu-là est l’un des seuls jeux de création pour autrui qu’il maîtrise réellement, il vaudrait mieux qu’il atterrisse au sein d’une franchise qui possède déjà de purs meneurs, comme Detroit ou Sacramento. La création de tirs pour lui-même est aussi encore à développer : un bon tir mid-range est manquant et son handle n’est pas assez fiable. Mais on le rappelle, il n’est pas meneur, et même s’il manque encore des choses, il fera quand même des ravages dans les raquettes adverses dès le premier jour.

# ALORS SI ON RÉSUME…

Points forts :

  • Premier pas explosif
  • Finition près du cercle, avec ou sans contact
  • Tir en nette amélioration

Points faibles : 

  • Création pour les autres et lui-même
  • Handle
  • Tir mid-range

DANS LES MOCKS DRAFTS, CA DIT QUOI ?

On a bien sous nos yeux avec Jaden Ivey le meilleur arrière de cette cuvée de Draft 2022 qui peut devenir le premier lottery pick de Purdue depuis Glenn Robinson en 1994. Si les Kings ne font pas une crise d’angoisse pendant leur temps de décision, ils pourraient récupérer un arrière talentueux qui fera sans doute des étincelles aux côtés de De’Aaron Fox et de Davion Mitchell. Et si Sacramento se rate, les Pistons ne devraient pas hésiter longtemps, à moins que les Pacers ne gardent l’enfant du pays (ou plutôt de l’Etat) à la maison.


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