Gary Payton explique comment Boston a limité Stephen Curry après le premier quart : “Quand Smart lui a mis la pression, ça a changé pas mal de choses”
Le 04 juin 2022 à 12:19 par Nicolas Meichel
Comment défendre sur Stephen Curry ? Voilà la question centrale qui anime actuellement le vestiaire des Celtics, opposés aux Warriors lors des Finales NBA 2022. Pendant les douze premières minutes du Game 1, Boston a pris l’eau face aux banderilles du Splash Brother, avant de monter le ton pour limiter sa production. Comme nous, Gary Payton – dont le fiston joue à… Golden State – était devant la rencontre jeudi soir, et il a partagé deux-trois tips pour faire face à la torche humaine.
Quand on parle des meilleurs chiens de garde de l’histoire sur les lignes arrières, Gary Payton est évidemment l’un des premiers noms qui nous vient à l’esprit. Pas un hasard si c’est lui qui a donné le trophée de Défenseur de l’Année à Marcus Smart il y a quelques semaines, Marcus devenant cette année le premier guard à remporter le titre de DPOY depuis The Glove en 1996. Du coup, quand GP commence à parler défense, on se tait et on écoute. D’autant plus qu’il n’est pas comme certains anciens qui disent que la NBA était tellement plus dure avant et que de toute façon Stephen Curry ne survivrait pas en son temps. De passage sur l’excellent podcast de J.J. Redick, Papa est venu apporter son expertise et son analyse sur Steph mérite d’être entendue.
“Face à Steph, vous devez mettre de l’impact physique. Vous avez vu ce que Smart a fait l’autre soir ? Il lui est rentré un peu dedans. […] Si vous lui laissez trop de liberté, comme on a pu le voir en première mi-temps [du Game 1, ndlr.], il est inarrêtable. Il commence à lâcher des stepbacks, mettre des 3-points, boom boom boom.
Quand Smart a haussé le ton, ça a changé pas mal de choses car il a mis de la pression sur Steph. Et du coup, quand les autres joueurs de Golden State voient ça, ils arrêtent de le chercher car ils veulent éviter les turnovers, et ils commencent à tenter des choses qu’ils ne peuvent pas faire. Et c’est ce qui s’est passé.”
On connaît l’écosystème de l’attaque des Warriors et l’importance de Curry dans celui-ci. Tout est basé sur le mouvement des joueurs et sur la balle qui bouge de main en main. Steph n’est pas vraiment un scoreur d’isolation et quand un joueur comme Smart parvient à le sortir de sa zone de confort, c’est toute la machine des Warriors qui peut potentiellement s’enrayer. Pour rappel, lors du Game 1, la défense des Celtics avait la tête dans les nuages lors du premier quart-temps, elle qui a laissé Steph faire un peu tout ce qu’il voulait avec pas moins de 21 points au compteur pour lui, à 6/8 du parking. Lors des trois prochains ? Seulement 13 unités pour Curry, limité à 5/16 et 1/6 de loin face à une équipe de Boston beaucoup plus focus dans sa propre moitié de terrain. Marcus Smart, Derrick White et même Payton Pritchard ont fait le boulot pour rendre la rencontre plus compliquée pour Curry, qui faut le dire aussi n’a pas été aidé par ses coéquipiers. Jordan Poole ? Grosse galère (9 points à 2/7 au tir, 1/5 de loin, 4 turnovers). Draymond Green ? Non-factor au scoring (4 points à 2/12, 0/4 du parking, 0/3 aux lancers, 3 turnovers). Klay Thompson ? Faudra clairement faire plus (15 points à 6/14, 3/7 de loin). Les Warriors ont fini par s’écrouler non seulement en concédant 40 pions dans le dernier quart mais aussi en perdant complètement leur rythme offensif, avec seulement 16 pions dans les douze dernières minutes.
“Bien évidemment, ils ont réalisé des ajustements. Mais on a aussi commencé à se précipiter. Et je ne pense pas qu’on ait joué de façon assez intelligente dans ces situations pour tenter de trouver les bons match-ups et créer les bons tirs.”
– Stephen Curry, en conférence de presse après le Game 1
Incapables de stopper les Celtics en défense et ne possédant donc pas de possibilités en transition, les Warriors ont buté sur la défense physique de Boston, qui a su s’adapter après l’explosion initiale de Curry. On peut compter sur les hommes d’Ime Udoka pour continuer à mettre l’intensité nécessaire dans leur propre moitié de terrain, aux Dubs de montrer qu’ils ont ce qu’il faut en stock pour surmonter ce challenge.
Source texte : The Old Man & The Three