Warriors – Celtics en Finales NBA, cette belle affiche qu’on attendait en… 2019

Le 31 mai 2022 à 18:01 par Nicolas Meichel

Source image : NBA League Pass

On le sait depuis dimanche, les Finales NBA 2022 opposeront les Warriors aux Celtics. Une belle affiche qui promet beaucoup de spectacle, mais une affiche qu’on n’attendait pas forcément en début de saison. Tout le contraire d’il y a quelques années, quand un Golden State – Boston semblait presque inévitable aux yeux de nombreux fans. Retour à l’aube de la campagne 2018-19.

Avant chaque saison, des favoris se dégagent et des pronos sont réalisés concernant l’affiche des Finales NBA prévues en juin. En octobre 2018, une équipe se démarque assez clairement dans chaque conférence. À l’Ouest ? Impossible évidemment de passer à côté de la dream team des Warriors, qui vient non seulement de remporter le back-to-back et un troisième titre de champion en quatre ans, mais qui vient en plus de signer DeMarcus Cousins en tant qu’agent libre. Kevin Durant, Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green, DMC, Andre Iguodala… comment imaginer une autre équipe sortir du Wild Wild West quand vous avez un tel rouleau compresseur ? Dans l’autre conférence, c’est une équipe qui n’a pas atteint les Finales NBA depuis 2010 qui est propulsée comme grand favori : Boston. Pourquoi Boston ? Déjà parce que le dictateur de l’Est nommé LeBron James a décidé de faire ses valises pour rejoindre le soleil de Los Angeles durant l’été, et surtout parce qu’il y a également une sacrée armada du côté de Beantown à cette époque-là : Kyrie Irving, Jaylen Brown, Jayson Tatum, Al Horford, Gordon Hayward, Marcus Morris, Marcus Smart, Terry Rozier… tout ça avec l’excellent Brad Stevens sur le banc. Il y a du talent, il y a une jeunesse qui monte, il y a de l’expérience, et ça peut potentiellement cartonner des deux côtés du terrain, bref c’est vraiment du lourd sur le papier. Pour rappel, lors des Playoffs 2018, les Celtics sont passés à seulement une victoire d’une qualification en Finales NBA contre les…Warriors, Boston s’inclinant au terme d’un Game 7 à la maison face au King de Cleveland. Un parcours héroïque en Playoffs pour une équipe pourtant privée de Kyrie et Hayward blessés, et portée notamment par les pépites Jayson Tatum, Jaylen Brown et Terry Rozier. De quoi avoir naturellement de grandes ambitions pour la saison suivante.

“Les Boston Celtics représentent potentiellement la plus grande menace avec tous les outils qu’ils possèdent, et la manière dont le jeu est joué aujourd’hui avec le small-ball et tout ça. Vous avez Al Horford qui peut switcher sur des arrières, vous avez Tatum, Brown, Hayward, Kyrie, Rozier, Smart, Morris. Ils ont beaucoup de joueurs qui correspondent à ce style de jeu. Ils ont toutes les pièces et Kyrie possède l’expérience pour guider ce groupe, je pense que c’est ça qui fait d’eux une grande équipe.”

– Draymond Green en octobre 2018, via The Athletic

Même les grands Warriors considèrent les Celtics de l’époque comme l’équipe ayant le plus de chances de briser leurs rêves de three-peat. Vous nous direz : quid des Raptors de Kawhi Leonard, des Bucks de Giannis Antetokounmpo ou encore des Sixers de Joel Embiid, Jimmy Butler et Ben Simmons ? Faut pas oublier que Kawhi sort d’une saison pratiquement blanche à l’époque et qu’il vient à peine d’arriver dans le Grand Nord de Toronto. Quant aux Bucks du Freak, ils ne représentent pas encore une machine de guerre en saison régulière, eux qui viennent à peine d’engager Mike Budenholzer comme coach après une saison à 44 victoires. Côté Philly, l’ère Process n’a qu’une campagne de Playoffs à son actif et Butler n’arrive aux Sixers qu’en novembre 2018, après avoir disputé une dizaine de matchs avec les Wolves et foutu un énorme bordel à l’entraînement. Autant d’éléments qui expliquent pourquoi la majorité des Hexperts se tournent vers Boston quand il s’agit de dégager un favori pour prendre le trône laissé vacant par le roi LeBron.

La suite ? C’est un très mauvais souvenir pour la fanbase des Celtics. Cette saison-là, l’équipe de Boston connaît une campagne misérable étant donné les attentes, entre résultats décevants et ambiance pourrie dans le vestiaire. Les jeunots qui ont brillé lors des Playoffs de l’année précédente veulent plus de responsabilités, les anciens veulent montrer qu’ils restent les patrons, Kyrie est loin de pouvoir “guider le groupe” comme le disait Draymond, et globalement la mayonnaise ne prend pas. Au final, ça ne remporte que 49 matchs alors que ça annonçait une saison à 60 wins, et ça dégage dès le deuxième tour des Playoffs contre des Bucks largement supérieurs. 4-1, ouch ! De l’autre côté des States, les Warriors se reposent sur leur talent pour finir premiers de l’Ouest comme prévu, sans pour autant convaincre. 57 victoires, c’est solide mais pas exceptionnel, surtout au vu de l’énorme talent présent dans le roster. En plus de ça, la saison est remplie de rumeurs et même de tensions, notamment après le pétage de plomb de Draymond Green face à Kevin Durant, alors en instance de départ en vue de la prochaine Free Agency. Golden State termine tout de même en Finales NBA malgré la blessure au mollet de KD et remplit donc sa part du contrat, avant de s’incliner face à Toronto lors de l’ultime série de la saison, avec Klay qui se pète un genou et Durant qui se déchire le tendon d’Achille.

Depuis cette saison 2018-19, il s’est évidemment passé beaucoup de choses à Boston comme à Golden State. Les Celtics ont perdu Kyrie Irving et les Warriors ont vu Kevin Durant s’en aller, les deux rejoignant Brooklyn pour regarder trois ans plus tard les Finales NBA ensemble sur leur canapé. La franchise de Beantown a également changé de coach avec le passage de Brad Stevens du banc aux bureaux et l’arrivée d’Ime Udoka sur le poste d’entraîneur, lui qui a su imposer une véritable rigueur défensive à son groupe cette année. Des ajustements ont forcément été réalisés aussi dans l’effectif bostonien pour redevenir un poids lourd de l’Est après pas mal de hauts et de bas ces trois dernières années. Tonton Al Horford est revenu après son départ en 2019, Kemba Walker a été lâché à l’intersaison 2021 (il a finalement rejoint New York avec Evan Fournier, chez les Verts en deuxième partie de saison 2020-21), tandis que Derrick White est arrivé il y a quelques mois en échange notamment de Josh Richardson. Voici quelques-uns des éléments qui ont permis aux Celtics de retrouver les Finales NBA, avec évidemment aussi les progressions de Tatum, Brown et Marcus Smart. Côté Warriors, c’est toute une dynastie qui a été relancée cette année après deux saisons sans Playoffs en 2020 et 2021. On ne va pas revenir sur tous les aspects de cette renaissance car on en parle déjà en détail ici, mais la franchise de Golden State a réalisé un superbe boulot pour permettre à l’équipe de revenir au top en se basant sur son noyau dur Stephen Curry – Draymond Green – Klay Thompson. Nous sommes désormais le 31 mai 2022 et trois ans après ces Finales NBA Warriors – Celtics qui n’ont finalement jamais eu lieu, on va donc avoir droit à cette belle affiche avec certains des mêmes acteurs qui étaient déjà là en 2019. La NBA fonctionne de façon mystérieuse parfois…

Il y a encore quelques mois, peu de gens misaient sur une finale Golden State – Boston. On pouvait avoir des doutes sur la capacité des Warriors à retrouver les sommets, et les Celtics – en galère jusqu’à fin 2021 – restaient sur une élimination au premier tour des Playoffs après une campagne à seulement 50% de victoire. But here we are, et on a vraiment hâte que ça commence !


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