Dévasté après la tuerie au Texas, Steve Kerr implore le changement : « Quand allons-nous faire quelque chose ?! »

Le 25 mai 2022 à 14:26 par Arthur Baudin

Ce mardi, à l’aube du Game 4 de la finale de conférence entre Warriors et Mavericks, Steve Kerr n’a pas souhaité parler de la rencontre. Plus tôt dans la journée, un homme de 18 ans a tué 19 jeunes élèves et un enseignant dans une école du Texas. Un contexte difficile pour jouer un match de basket-ball, dans lequel l’entraîneur des Warriors n’a pas réussi à faire semblant.

« Je suis fatigué de venir ici et de présenter mes condoléances ». À bout de force, les lèvres tremblotantes, Steve Kerr n’a pas envie de parler de basket-ball. Ces paroles sont celles d’un homme qui a perdu son père à 19 ans, assassiné par des terroristes islamistes à Beyrouth en 1984. Vous comprendrez que l’analyse de l’effectif des Mavericks n’a pour lui que peu d’importance. « Depuis que nous avons quitté la séance d’entraînement, quatorze enfants ont été tués à 600 kilomètres d’ici ». Cette phrase est glaçante. Partagé entre l’émotion et la colère, Steve Kerr peine à sortir les mots de sa bouche. Il arrive toutefois à se lancer dans un titre constat. « Au cours des dix derniers jours, des personnes âgées noires ont été tuées dans un supermarché, à Buffalo. Des fidèles asiatiques ont été tués en Californie du Sud. Et maintenant nous avons des enfants qui ont été tués à l’école. Quand allons-nous faire quelque chose !? ». On n’avait jamais vu Steve Kerr marteler la table de conférence de presse de la sorte. Il arrive à faire la différence entre le sport et le reste. C’est pour cela qu’il refuse de parler de basket-ball. Il a conscience qu’il ne faut pas accepter cet évènement comme une routine.

« J’en ai marre des minutes de silence. Assez ! Nous allons jouer ce soir. Mais je veux que chaque personne qui écoute pense à son propre enfant ou son petit-enfant, sa mère ou son père, sa sœur ou son frère. Comment vous sentiriez-vous si cela vous arrivait aujourd’hui ? On ne peut pas rester insensibles. On ne peut pas voir cela aux informations, rester là et dire OK, faisons une minute de silence et allons jouer […]

Il est temps d’agir. C’est ce que nous allons faire. Nous sommes pris en otage par 50 sénateurs à Washington qui refusent même de soumettre cette mesure à un vote [sur le contrôle du port d’arme], malgré ce que nous, le peuple américain, voulons. Ils ne veulent pas voter car ils veulent rester au pouvoir. » – Steve Kerr, avant le Game 4 à Dallas

🙌🏽 watch this as much as you watch the game tonight…. https://t.co/EErBoMgCtQ

— Stephen Curry (@StephenCurry30) May 25, 2022

En plus de Stephen Curry, d’autres sportifs américains ont suivi le mouvement. « Qu’est-on en train de faire en tant que nation ? », a twitté LeBron James. On sait les joueurs NBA très investis – comme pour beaucoup d’autres causes – contre la législation sur le port d’arme. Vont-ils réussir à faire flancher un système installé, presque ancré, dans la culture américaine ? Nous manquons d’éléments pour bâtir une réponse. Ceux qui regardent souvent les matchs peuvent toutefois témoigner de la récurrence des minutes de silence, devenues une introduction plus ou moins classique d’une rencontre NBA. On n’est pas médecin, mais ce genre de routine dit souvent d’un pays qu’il est malade.

Like cmon! What are we doing as a Nation man!!!!??? 😔😔😔🥺🥺🥺🥺😢😢😢😢😢😢😢 https://t.co/bWc8tcZjDt

— LeBron James (@KingJames) May 25, 2022

Les mots manquent, parfois, pour commenter les propos d’une personnalité liée à la NBA. Tout a été dit par Steve Kerr, à propos d’une loi qu’il n’est pas nécessaire de maîtriser pour la condamner.