Rudy Gobert explique pourquoi il mérite un nouveau titre de DPOY : “Les chiffres ne mentent pas”
Le 08 avr. 2022 à 17:51 par Nicolas Meichel
Parmi les courses aux différents trophées individuels qui animent cette fin de saison 2021-22, celle pour le titre de Défenseur de l’Année est peut-être la plus incertaine. Plusieurs candidats mais aucun qui semble véritablement se démarquer, bref on a droit à une grosse bataille. Bataille dans laquelle on retrouve évidemment notre Rudy Gobert national, qui a gentiment mis en avant ses arguments.
La plupart des années, à quelques jours de la fin de la saison régulière, on peut se faire une idée assez précise de ceux qui repartiront avec les différents trophées individuels. Mais la course au Défenseur de l’Année 2022 est aujourd’hui remplie de suspense, à tel point qu’un Allez, café spécial DPOY s’est imposé hier soir histoire d’y voir un peu plus clair. Les candidats ? Ils sont plutôt nombreux. Gobert donc, mais aussi Marcus Smart, Giannis Antetokounmpo, Bam Adebayo, Draymond Green, Jaren Jackson Jr. ou encore Mikal Bridges. Chacun possède des arguments solides dans son dossier, sans pour autant représenter un choix évident par rapport à la concurrence. Alors c’est le moment ou jamais de plaider sa cause et notre Rudy national ne s’est pas privé quand il a été interrogé par Malika Andrews d’ESPN.
“Le plus important, c’est l’impact. Qui a le plus d’impact pour son équipe. […] Encore cette année, même si nous sommes un peu moins performants défensivement que l’an passé, on reste une bonne équipe défensive, et les chiffres ne mentent pas. Ils parlent d’eux-mêmes.”
Stats et impact, voilà les deux principaux arguments qui placent Rudy au-dessus de la concurrence selon lui. En matière de chiffres purs sur le plan individuel, Rudy Gobert est tout simplement premier de toute la NBA au rebond avec 14,7 prises par rencontre, et troisième au contre avec 2,1 blocks par soir. Honnête non ? Niveau impact ensuite, il est difficilement contestable quand on voit la différence de niveau du Jazz avec Gobert sur le parquet et quand il ne l’est pas. On l’a vu cette année, lors des absences du pivot français au cours du mois de janvier, c’était journées portes ouvertes à Salt Lake City et Utah a souffert comme jamais dans sa propre moitié de terrain. Cela n’empêche pas les Mormons d’être tout proches du Top 10 de la NBA à l’efficacité défensive au global cette saison (110,4 points encaissés pour 100 possessions), ce qui montre bien à quel point Rudy transforme la défense de son équipe quand il pose les pieds sur le parquet. Tim MacMahon d’ESPN a d’ailleurs apporté quelques précisions supplémentaires sur son impact on/off the court, bien supérieur dans les chiffres par rapport à la concurrence. Avec Gobert sur le terrain cette année, le Jazz possède un defensive rating de 105,1, qui correspondrait au meilleur de la Ligue si on prend les stats de la campagne 2021-22 (Boston est numéro 1 cette année avec 106,2). Sans lui ? Attention ça pique : 112,3, ce qui correspond en gros au niveau de la défense des Nets cette année. Vous voyez le délire…
DPOY candidates on/off/difference:
Rudy Gobert: 105.1/112.3/minus-7.2
Bam Adebayo: 104.8/108.8/minus-4.0
Giannis Antetokounmpo: 107.7/111.3/minus-3.6
Jaren Jackson Jr.: 105.8/107.2/minus-1.4
Marcus Smart: 104.8/105.2/minus-0.4
Mikal Bridges: 106.7/101.2/plus-5.5
— Tim MacMahon (@espn_macmahon) April 7, 2022
Qu’on soit fan des stats avancées ou pas, l’impact de Rudy est clair et net. Mais alors, qu’est-ce qui joue contre lui cette année ? Outre les habituelles piques qu’on peut entendre de la part de certains (coucou Draymond) sur la soi-disant incapacité de Gobert à défendre dans le périmètre ou encore son inutilité face à des équipes décidant de jouer small-ball face au Jazz (notamment en Playoffs), Gobert sort d’une saison où il a raté une bonne vingtaine de matchs et où le Jazz a plutôt déçu avec sa cinquième place actuelle (48 victoires – 32 défaites). Comme on l’a vu plus haut, l’une des raisons de la campagne moyenne d’Utah après la magnifique régulière de l’an passé (52-20) est l’absence de Rudy mais dans la perception globale, le bilan collectif peut le défavoriser par rapport à d’autres. Tous les candidats cités précédemment évoluent à la fois dans une équipe située sur le podium de leur conférence et au sein de l’une des cinq meilleures défenses de la Ligue (sauf pour Giannis, Milwaukee étant 14e à l’efficacité défensive). Pas rien quand même. Et puis faut pas oublier que Rudy Gobert est le DPOY en titre et qu’il possède déjà trois trophées dans son armoire, ce qui peut avoir tendance à fatiguer les votants en recherche de nouveauté. Rudy ne se bat pas uniquement face aux autres candidats, il se bat également contre sa propre greatness.
“Si n’importe quel joueur autre que Rudy Gobert faisait ce que je fais cette année avec l’impact que j’ai, il serait en tête de la course et y’aurait même pas débat. Pourquoi est-ce que je devrais être pénalisé pour ma régularité ?”
Rudy Gobert va-t-il rafler un quatrième titre de DPOY cette saison ? L’avenir nous le dira mais le Frenchie a souligné ses arguments. Si jamais il remporte la mise, le gamin de Saint-Quentin rejoindra les recordmen Dikembe Mutombo et Ben Wallace, tous les deux vainqueurs à quatre reprises.
Source texte : ESPN
Rudy Gobert joined NBA Today to discuss DPOY: “If anybody else not named Rudy Gobert was doing what I do this year and having the impact that I have this year, they would be the frontrunner and it would be clear. … Why should I be penalized for being consistent year after year?” pic.twitter.com/zR8u6ZDgbm
— Malika Andrews (@malika_andrews) April 7, 2022