Les Suns ont gagné 40 matchs avant d’en perdre 10 : pas mal comme ratio, mais quel indicateur pour leurs chances de titre ?

Le 31 janv. 2022 à 17:10 par Nicolas Meichel

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En s’imposant face aux Spurs la nuit dernière, les Suns ont non seulement enchaîné une dixième victoire consécutive pour solidifier leur place sur le trône de la Conférence Ouest, mais ils ont également atteint la barre des 40 victoires avant tout le monde et surtout avant d’avoir atteint celle des dix défaites. Leur bilan global ? 40-9, l’un des tout meilleurs depuis 2000.

On est allés fouiller un peu sur l’excellent site Basket-Reference pour voir quelles franchises avaient réalisé un aussi beau parcours depuis le passage au nouveau millénaire. Vous l’imaginez bien, vu la difficulté que ça représente, on voit pas tous les ans une équipe atteindre les 40 victoires tout en perdant moins de dix matchs, comme viennent de le faire les Suns. On rappelle quand même que Phoenix a lâché un mois parfait en novembre (16 victoires en 16 matchs) et un mois presque parfait en janvier (13-1) donc bon, faut avoir un sacré rythme hein. Depuis 2000, 12 équipes au total ont accompli un exploit similaire.

  • 2005-06 : Pistons (40-8)
  • 2006-07 : Mavericks (40-9)
  • 2007-08 : Celtics (40-9)
  • 2008-09 : Celtics (40-9) / Lakers (40-9)
  • 2010-11 : Spurs (40-7)
  • 2014-15 : Hawks (40-8) / Warriors (40-9)
  • 2015-16 : Warriors (40-4) / Spurs (40-8)
  • 2016-17 : Warriors (40-7)
  • 2019-20 : Bucks (40-6)
  • 2021-22 : Suns (40-9)

Voici la crème de la crème en saison régulière sur les deux dernières décennies. Dans le lot, on retrouve les Pistons de 2006, guidés par Flip Saunders et qui restaient sur deux Finales NBA consécutives, une gagnée et une perdue. On a les Mavericks de Dirk Nowitzki également, quand ils ont raflé 67 victoires en saison régulière. Les Celtics du Big Three Pierce – Garnett – Allen sont là aussi et plutôt deux fois qu’une d’ailleurs. En 2009, ils partagent la scène avec les Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol, leur adversaire en Finales l’année précédente puis l’année suivante. Sans grande surprise, les Spurs font également partie de la liste, d’abord à travers la version 2011 avec évidemment Tony, Timmy et Manu, puis la version 2016 avec un Kawhi Leonard qui monte en puissance. Idem pour les Hawks de 2015 et les Bucks de Giannis en 2020, deux équipes coachées par Mike Budenholzer. Enfin, on retrouve bien entendu la dynastie Warriors, eux qui ont réalisé des saisons régulières historiquement bonnes entre 2015 et 2017, avec notamment le record all-time de wins dans le lot (73-9 en 2015-16).

Phil Jackson had a rule: 40 wins before 20 losses to be considered an elite team.

The Suns can get 40 wins before 10 losses on Sunday.

— Matt Petersen (@TheMattPetersen) January 29, 2022

D’après un grand philosophe du nom de Phil Jackson, seule une équipe possédant 40 victoires avant 20 défaites peut être considérée comme un véritable candidat au titre. Pour les Suns et les autres franchises citées juste au-dessus, on est encore à un niveau supérieur. Mais est-ce que ça signifie pour autant que ces équipes-là ont automatiquement raflé la bague ? Nope, loin de là même. En fait, seulement quatre sont reparties avec le titre de champion, à savoir les Celtics de 2008, les Lakers de 2009, les Warriors de 2015 et ceux de 2017. Ah. Voilà typiquement le genre de stats qui peut mettre un coup de froid aux fans des Suns, actuellement chauds comme la braise. Bien évidemment, les raisons expliquant les échecs des autres équipes de la liste sont nombreuses : blessure (les Celtics de 2009 ont été privés de Kevin Garnett pendant l’intégralité des Playoffs, Manu Ginobili était diminué pour les Spurs contre les Grizzlies au premier tour 2011), choke (coucou les Warriors de 2016, coucou aux Mavs qui sont tombés face aux… Warriors version “We Believe” au premier tour 2007), LeBron James (pauvres Faucons…), ou encore Mickey (les Bucks de 2020, qui n’ont jamais réussi à jouer leur meilleur basket dans la bulle). Tout ça pour dire que pour espérer aller au bout, il faut un alignement de planètes et les excellents résultats en saison régulière ne sont en rien une garantie. Chris Paul est probablement très bien placé pour en parler…

Les Suns roulent sur la concurrence, les Suns sont aujourd’hui la meilleure équipe NBA, mais les Suns ont encore beaucoup de chemin à parcourir avant d’atteindre leur objectif ultime. Une fois en Playoffs, les compteurs sont en quelque sorte remis à zéro et c’est à ce moment-là qu’il faudra véritablement jouer son meilleur basket. Alors, 2022 sera-t-elle la bonne année pour la bande à CP3 ? Ou les Suns vont-ils rejoindre ces grandes équipes de régulière qui n’ont pas réussi à aller au bout ?