Les Raptors sont enfin au complet : ça joue bien et ça défend fort, c’est jeune et athlétique… mais c’est quoi le projet ?

Le 03 janv. 2022 à 07:26 par Giovanni Marriette

Scottie Barnes 3 janvier 2021
Source image : NBA League Pass

Si vous avez passé votre soirée d’hier devant ce délicieux (non) Raptors – Knicks, trois choses vous auront probablement marqué. 1) Les Knicks puent du bec cette saison, 2) la salle était vide et ça rappelle de mauvais souvenirs et 3) tiens, les Raptors étaient au complet pour la première fois depuis Charles de Gaulle. Le président pas l’aéroport. A l’arrivée victoire logique des Dinos et, pourquoi pas, une ambition retrouvée dès cette saison ? Hum, pas sûr, hum, faut voir.

Les stats maison du Raptoors – Knicks d’hier soir c’est juste ici

En exagérant à peine, il y avait des petits airs de… 2019 hier soir à la Scotiabank Arena. Un Fred VanVleet décidément en verve à chaque fois ou presque lorsqu’il met un short, un Pascal Siakam qui évolue depuis son retour au niveau qu’on lui connait, un OG Anunoby énorme en première mi-temps, un Scottie Barnes qui cristallise à lui seul les projections vers le futur et un Gary Trent Jr. en froid avec son tir depuis quelques matchs mais toujours aussi saignant en défense. A des années lumières d’un roster qui apprenait à se découvrir… le soir-même du match il y a encore quelques jours, ces Raptors sont donc enfin au complet et sans manquer de respect à D.J. Wilson c’est quand même beaucoup plus efficace en terme de basket. Les axes de progression sur cette saison 2021-22 ? Ils existent, encore heureux, et ont de quoi rendre le sourire à la fanbase dinosaurale. Gary Trent Jr. qui doit retrouver son tir on l’a dit, Chris Boucher qui est devenu vegan et qui devra très vite se sortir les doigts du hachoir, ou encore – évidemment – les progrès de Scottie Barnes, déjà fondamental dans le groupe de Nick Nurse mais amené à devenir très vite LE leader de sa franchise. Un Scottie Barnes qui nous rappelle étrangement le Kawhi Leonard… de 2014, on vous laisse vous projeter, et donc un ensemble homogène à Toronto, capable de beaucoup mieux nous semble-t-il que la dixième place actuelle.

Malgré tout, les deux victoires acquises récemment face aux Clippers et hier face aux Knicks et le retour des cadres n’est pas fondamentalement synonyme de changement d’objectif à court-terme, objectifs que l’on a d’ailleurs du mal à qualifier cette saison. Le talent les Raptors l’ont, peut-être un Top 5 de conférence quand tout le monde est sur le pont, mais la nécessité d’envisager l’avenir est également à l’ordre du jour. En premier lieu ? Le “casse-tête” Pascal Siakam, plus ou moins profil identique à celui de Scottie Barnes et donc, forcément, en première ligne lorsque l’on parle de la refonte éventuelle du roster canadien. Le MIP 2019 n’est pas devenu mauvais du jour au lendemain mais il stagne, alternant les soirées revival et d’autres trop discrètes, et il apparait aujourd’hui comme le piston le plus logique si Masai Ujiri décidait de partir sur un all-in Scottie Barnes. Respect pour Pascalou mais on parle une nouvelle fois d’un Kawhi 2014 qui peut très bien devenir très vite un Kawhi 2019, et libérer le Camerounais permettrait évidemment de gonfler le roster sur d’autres postes, allô le syndicat des pivots ne quittez pas on vous repasse le standard.

Dans cette équipe de Toronto ? Deux noms semblent intouchables. Scottie Barnes donc, puis OG Anunoby, lui qui s’est mué depuis quelques années en joueur polyvalent, toujours l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue à son poste mais désormais vraie option en attaque. Gary Trent Jr. peut aussi rentrer dans cette catégorie grâce à ses talents de two-way player et son poignet de feu, alors que la grinta de Fred VanVleet se heurtera peut-être bientôt à la question de son salaire, lui qui doit encore prendre plus de 50 plaques sur les trois prochaines saisons. Besoin de faire de la place, de sacrifier – peut-être – des mecs qui ne méritent pas un tel sort, mais besoin de regarder plus loin devant, à N+2 ou N+3, si les board des Raptors estime – à raison ? – qu’il n’y a rien à jouer de sérieux dans les années qui viennent.

Deux constats donc. Tout d’abord, des Raptors solides lorsqu’ils sont au complet, avec quatre champions NBA qui grandissent vite et des jeunes qui mettent le nez à la fenêtre, dont l’un qui fait déjà partie des tous meilleurs joueurs du monde à son âge. Mais la vérité du lundi n’est pas forcément celle du mardi et si les Raptors veulent VRAIMENT être compétitifs et être plus qu’une franchise plaisante à regarder… il faudra réfléchir, il faudra s’activer. Le prochain checkpoint ? Le 10 février prochain avec la trade deadline. D’ici-là ? On va se remettre tranquillement à mater les Dinos, parce que les Dinos jouent bien, tout simplement.