On a testé pour vous… un Clasico au Palau Blaugrana : une affiche de rêve à Barcelone, une ligne en moins dans notre bucket list

Le 12 déc. 2021 à 11:27 par Benoît Carlier

Source image : Benoît Carlier / TrashTalk

Qu’est-ce qui est encore plus excitant qu’un Clasico ? Un Clasico entre les deux co-leaders d’EuroLeague, avec le trône continental en jeu. Cette fin de semaine, TrashTalk a pris la route pour se rendre au Palau Blaugrana à l’occasion de cette affiche entre la crème du basket européen. Récit.

Courir un marathon, commander un room service dans un hôtel de luxe, faire un saut en parachute, se rendre devant la statue de Michael Jordan à Chicago, écrire un livre, apprendre à jouer du piano… assister à un Clasico. Bingo ! Quand l’opportunité s’est présentée de pouvoir rayer une nouvelle ligne dans cette fameuse bucket list des choses que l’on aimerait faire dans sa vie, l’hésitation n’a pas été longue.

Go fast direction l’Espagne pour assister à un classique de notre sport

Entre deux nuits blanches pour suivre ce qu’il se passe de l’autre côté de l’Océan Atlantique, il nous arrive aussi de poser les yeux sur l’EuroLeague. Déjà parce que nous avons deux beaux représentants du championnat de France dans la compétition reine cette saison, mais aussi pour prendre des nouvelles d’anciens NBAers qui ont voulu changer d’air et voir un peu de pays sur le Vieux Continent. Alors quand les deux meilleures équipes de la seconde plus grande compétition du monde s’affrontent à quelques centaines de kilomètres de chez nous et qu’il s’agit d’une rivalité historique, on y est forcément doublement attentif. Même si cela implique de nous rendre dans un pays voisin hostile.

Ce vendredi, toutes les planètes étaient alignées. Avec deux formations au top de leur forme et un bilan de 11-2 en EuroLeague avant cet affrontement ainsi qu’une colonie entière de joueurs français installée à Madrid depuis le début de la saison (Fabien Causeur, Vincent Poirier, Guerschon Yabusele et Thomas Huertel aka les 4 Fantastiques), pas la peine de chercher des arguments très longtemps pour nous hyper avant ce match.

À Barcelone, la nuit tombe lorsqu’on arrive dans le parc du Camp Nou, à l’ouest de la ville. Au temple du football, il reste quand même une place pour la grosse balle orange et plus de 7 000 socios sont attendus dans les tribunes du Palau Blaugrana pour siffler Rudy Fernandez (l’activité préférée des fans de basket-ball du monde entier). Juste avant de rentrer dans l’enceinte mythique, on fait un petit tour par la boutique officielle qui s’étend sur trois étages. Le paradis des collectionneurs et de ceux qui voient la vie en blaugrana, absolument tout y est y compris une réplique géante du stade du Barça en Lego. Il est 19h30, Nick Calathès et Alex Abrines passent faire une petite séance de dédicaces alors qu’ils sont toujours sur la liste des joueurs blessés.

Attiré par l’hymne du Barça qui retentit déjà, on pénètre vite dans le Palau. La salle est ancienne mais elle a du cachet. De grands matchs se sont déjà déroulés entre ces murs et de nombreux Classicos aussi d’ailleurs. Sur les 28 derniers affrontements entre les deux ennemis, la répartition est parfaite avec 14 victoires pour chaque camp. Un surplus de motivation pour les joueurs qui veulent faire basculer la jauge de leur côté et la promesse d’une partie disputée pour nous, les spectateurs. Des structures métalliques soutiennent les tribunes supérieures et gênent un peu la vue depuis certains sièges. Tant pis, c’est aussi la beauté de ce lieu qui va bientôt être remplacé par un nouveau pavillon flambant neuf non loin de là (si on peut seulement éviter un naming style Rakuten Center, on prend). Une demi-heure avant le coup d’envoi, les gradins sont déjà bien remplis et les Catalans se lèvent une nouvelle fois pour le Cant del Barça.

Aujourd’hui c’est Clasico ! pic.twitter.com/g7x6C8jaPi

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Allez, tifo pic.twitter.com/JqmRyTyuXu

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On a juste le temps de profiter de l’échauffement du nouveau venu à Barcelone, Dante Exum, que l’entre-deux est déjà lancé. L’ancien sixième homme des Bulls, Nikola Mirotic, est impitoyable pour les retardataires et nous fait très vite comprendre qu’il n’est pas venu là pour trier les lentejas. 13 points à 3/3 au tir et 6/6 aux lancers-francs et 8 minutes pour le plus Monténégrin des Espagnols et le FCB prend tout de suite l’avantage dans cette partie. Fabien Causeur puis l’ancien de la casa, Thomas Heurtel, payent leurs shorts mais ça ne suffit pas à climatiser la salle. Des chants en castillan et catalan se mélangent et on sent que l’on assiste à une de ces grandes soirées européennes. Le coach des visiteurs, Pablo Lasso, ose se plaindre après un coup de sifflet litigieux et c’est tout le public qui gronde. Pas de fils de plage, cette fois les mots sont explicites et on ne peut pas les confondre. Sarunas Jasikevicius y va aussi de sa petite technique quasiment contractuelle pour un match de cet enjeu. Pas de doute, c’est bien le Clasico.

Les merengues vont bien essayer de revenir dans le dernier quart-temps mais c’est opération portes ouvertes en défense et les pistoleros du Barça en profitent (près de 65% au tir, 40% de la Sagrada Familia et 90% sur la ligne). Brandon Davies, encore un ancien de l’Association, a fait parler l’expérience, Nicolas Laprovitolla a la manita calentita et Nikola Mirotic fait quasiment un sans-faute (31 points à 7/10 au tir et 14/15 sur la charity line et 10 rebonds). Viva Barça, viva Catalunya, le Real doit rendre les armes au bout d’une belle soirée de basket. Le score est fidèle à la réalité et témoigne de la qualité offensive du spectacle qui vient d’etre proposé (93-80). Comme en NBA, il faut déjà penser à la suite avec une nouvelle échéance dans moins de 48h pour les deux équipes. Les Madrilènes essayeront de prendre leur revanche sur leurs rivaux à la maison le 2 janvier, cette fois pour le compte du championnat.

On vide notre Estrella et on se retourne une dernière fois vers le Camp Nou avant de partir en direction des Ramblas avec le sentiment d’avoir vécu un bon moment. Pas de Messi ni de Benzema à l’horizon mais une sacrée ambiance et du basket cinq étoiles dans une salle atypique. Maintenant qu’on l’a vécu on peut vous le dire : il faut vivre un Clasico au moins une fois dans sa vie !

.@FCBbasket led from start to finish in El Clasico beating @RMBaloncesto 93-80

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— Turkish Airlines EuroLeague (@EuroLeague) December 10, 2021