C.J. McCollum – Pneumothorax droit : l’analyse du Docteur Q

Le 10 déc. 2021 à 12:41 par Quentin Quairière

C.J. McCollum Blazers 8 août 2021
Source image : YouTube

Stars, highlights et stats nous font rêver au quotidien en NBA. Mais si tous ces athlètes performent chaque soir sur les parquets, c’est aussi parce que leurs corps si exceptionnels sont surveillés, massés et examinés en permanence. Ainsi, le Dr. Q, étudiant en médecine le jour et supporter NBA la nuit, a installé son cabinet chez TrashTalk pour décrypter et analyser tous les bobos de nos stars de la balle orange. Entorse, déchirure, fracture, luxation… la visite médicale nous permettra de comprendre toutes les blessures de la Grande Ligue. Aujourd’hui, c’est C.J. McCollum qui passe sur la table du doc, pour un pneumothorax droit.

  • Professeur-étudiant en quatrième année de médecine, le Dr. Q est un grand passionné du corps humain, qui a lui-même pu tester de nombreuses blessures en étant victime de ce qu’on appelle la malchance sportive. Fasciné par l’anatomie et déterminé à exceller en tant que futur médecin du sport, il a déjà participé à des démonstrations en milieu hospitalier à l’âge de 10 ans et a observé en bloc opératoire à partir de ses 13 ans. Le Dr. Q partagera ainsi son savoir et ses recherches sur TrashTalk, pour en connaître toujours plus sur les blessures du monde du basket.

La situation des Blazers est compliquée en ce moment, entre bilan décevant et rumeurs de trades, le tout avec un backcourt bien moins performant que la saison dernière. La situation s’aggrave encore ce week-end, avec le départ de C.J. vers l’infirmerie, sorti sur blessure contre les Celtics samedi soir. Le premier bilan radio diagnostique une contusion aux côtes. Le pronostic s’aggrave après le passage au scanner qui retrouve un pneumothorax du poumon droit : analyse en détails.

Avant d’aller plus loin, la base : qu’est-ce qu’un pneumothorax ? Un pneumothorax, c’est quand de l’air se retrouve dans la cavité pleurale, la plèvre étant la membrane qui entoure les poumons. Cet air prend la place occupée normalement par le poumon, réduisant ses capacités. Les symptômes les plus courants sont une dyspnée (une difficulté à respirer) et une douleur thoracique. Le pneumothorax est habituellement bien repéré par la radio mais est passé inaperçu lors du premier bilan. Deux raisons possibles : soit il s’agit d’un pneumothorax très peu étendu, soit les radios n’étaient pas sous le bon angle, plutôt orientées pour une recherche de fractures éventuelles. Il faut garder à l’esprit qu’un pneumothorax, s’il est très important, peut engager le pronostic vital, même si ce n’est pas le cas pour C.J..

Illustration d’un pneumothorax gauche

Quelles sont les deux situations dans lesquelles un pneumothorax peut se produire ? Il peut être spontané, soit chez des gens ayant déjà une pathologie pulmonaire, soit chez des personnes saines (jeunes longilignes et fumeurs). Cette situation est plus inquiétante, car il existe un risque de récidive non négligeable. Deuxième cas possible, le pneumothorax traumatique, qui nous intéresse aujourd’hui. Il se produit suite à un choc, pénétrant (arme blanche, plaie par balles) ou non, ou lorsqu’une côte fracturée vient abîmer la plèvre, laissant l’air passer.

Comment prend-on en charge un pneumothorax ? Le traitement est décidé en fonction du mécanisme et également selon la gravité. Pour un épisode bénin et bien toléré, du repos et une surveillance radiologique jusqu’à évacuation complète de l’air est possible. Si le pneumothorax est plus symptomatique ou plus important, une aiguille ou un drain peuvent être placés dans le thorax pour évacuer l’air. Il faut également prendre en compte la consolidation d’une éventuelle fracture de côte(s) associée.

Cette pathologie n’est pas très fréquente en NBA, mais on la retrouve plus fréquemment en NFL, où les contacts sont plus fréquents et plus violents. On peut néanmoins citer deux joueurs ayant manqué des matchs pour cette raison dans les dernières années. Gerald Wallace manque sept rencontres en 2009 pour une contusion des côtes associée à un pneumothorax. Pour la même raison, Terrence Jones manque six rencontres en 2015.

Quelles suites pour McCollum ? Peu d’infos sont sorties sur son état depuis l’annonce de ce pneumothorax, et il est donc difficile de savoir quelle prise en charge a été privilégiée. Qu’un drainage ait été réalisé ou non, le principal pour la suite reste le repos et la proscription de certaines activités comme la plongée (peu probable) ou l’avion (une chance que le match ait eu lieu à Portland). En effet, un vol en avion peut tout à fait transformer un petit pneumothorax en pneumothorax beaucoup plus sérieux. Il sera sûrement essoufflé pendant quelques jours mais devrait vite retrouver ses pleines capacités respiratoires. Le temps d’absence sera donc fonction de la taille du pneumothorax et de comment C.J. le tolère. Élément rassurant cependant, un pneumothorax traumatique est rarement suivi de récidive et une bonne prise en charge lui permettra de revenir sans aucune séquelle.

Alors qu’il vivait une saison très compliquée, entre les rumeurs de trades, le bordel ambiant aux Blazers et ses statistiques en perte de vitesse, ce séjour à l’infirmerie ne lui permettra pas de redorer son blason devant les fans de l’Oregon pour le moment. Il n’y a pas trop d’inquiétudes à avoir pour son retour, même s’il est aujourd’hui difficile d’envisager un calendrier. Élément à prendre en compte : C.J. va bientôt être papa et son retour pourrait être différé afin de passer du temps avec la maman et le nouveau-né.


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