Le 26 novembre 2011, le lock-out NBA prenait fin : une traversée du désert qui reste un traumatisme pour tous les fans
Le 26 nov. 2021 à 14:22 par Jérémy Marty
Le 26 novembre 2011, l’ensemble des acteurs de la NBA trouvent enfin un accord de principe pour mettre fin à un terrile lock-out, opposant les propriétaires de franchises aux joueurs. Cette grève a paralysé la Grande Ligue pendant plusieurs mois, et par la même occasion rendu la vie des fans bien fade. Retour sur cette période très étrange.
En novembre, le temps est parfois dégueulasse, la nuit tombe à 15h et l’été n’est plus qu’un lointain souvenir. Heureusement dans toute cette grisaille, la NBA vole à la rescousse des fans. Mais imaginez la situation en 2011 lorsque les principaux acteurs de la Ligue n’arrivent pas à s’entendre sur un nouvel accord collectif (le fameux CBA), plongeant ainsi la NBA dans un lock-out interminable. Parmi les grandes raisons de cette dispute ? Un désaccord sur le partage du gros gâteau de billets verts, aka le BRI (Basketball Related Income). C’est simple, les joueurs touchaient 57% des revenus de la NBA et les proprios 43%. Au moment des négociations, les hommes en costard veulent inverser la tendance, demandant jusqu’à 53% du BRI. Forcément ça ne passe pas chez les joueurs, qui montent au créneau. Autres sujets qui font débat, la mise en place d’un salary cap bien plus strict et d’une luxury tax plus pénalisante pour permettre à la NBA de gagner en parité. Les proprios de petits marchés n’étaient en effet pas très contents de voir le Miami Heat former un Big Three ou Carmelo Anthony quitter Denver pour rejoindre New York quelques mois plus tôt. Bref, pas d’accord, pas d’entente et tout simplement pas de matchs jusqu’en décembre 2011. Au total, la saison NBA sera amputée de 16 matchs et les équipes disputeront ainsi seulement 66 rencontres. De juillet à décembre, les joueurs n’ont pas accès aux locaux des franchises et ne peuvent pas s’entraîner. Mais pendant que la bataille joueurs – proprios fait rage avec des réunions qui durent des heures et des heures, c’est les grandes vacances pour certains mais d’autres vont quand même décider de profiter de ce temps pour… jouer au basket sur les playgrounds ou dans certaines ligues d’été. Tiens, étonnant non ? L’histoire retiendra alors le Lock-out Tour de Kevin Durant, qui de juin à novembre va se balader dans tous les States pour foutre des roustes à quiconque osant s’opposer à lui. Parce que Basketball Never Stops ! Rucker Park, Baltimore, Portland, Washington, Los Angeles… KD fait du sale absolument partout et même face à LeBron James, qui sortait juste d’une Finale NBA désastreuse contre Dallas.
LeBron James vs. Kevin Durant battle during the 2011 lockout
This ran deeper than just a friendly pickup game🔥pic.twitter.com/otWfHulWzH
— Hoop Central (@TheHoopCentral) March 16, 2020
Le serpent n’est cependant pas le seul à se tenir prêt pour la reprise, et le lock-out profite aussi aux autres ligues de la planète basket. Nos Frenchies ne se font pas prier : Nico Batum se pointe à Nancy, Alexis Ajinça à Hyères, Boris Diaw opte lui pour l’œnologie et fout les pieds à Bordeaux. Mais Villeurbanne fait sans doute le meilleur coup et signe Ronny Turiaf et Tony Parker. Surtout Tony Parker. C’est tout bénef pour les dirigeants qui espèrent bien que la grève dure outre-Atlantique. Pendant cette période, on voit aussi LeBron James s’essayer au Foot US, notamment contre KD. Bref, une période bien chelou c’est donc un jour de novembre, le 26 précisément, que la bonne nouvelle tombe. Un accord est enfin trouvé entre les deux parties – avec 51% des revenus pour les joueurs, un salary cap qui en gros reste comme il est mais avec une luxury tax plus pénalisante – et la NBA repart pour un tour à travers une saison 2011-12 qui débute le 25 décembre 2011, entre la dinde et la bûche. Cette année de lock-out couronnera par la suite le Heat des trois amigos face au Thunder d’OKC, avec un affrontement au sommet entre Kevin Durant et LeBron James… Comme on se retrouve.
Le lock-out de 2011 a été un traumatisme pour la NBA et ses aficionados. Les fans vivaient alors au rythme des réunions et tremblaient à l’idée de voir KD débarquer sur leur playground. On espère bien ne pas revoir de sitôt une si grosse pagaille.