Quand Tony Parker revenait jouer à l’ASVEL pendant le lock-out en 2011 : nul n’est prophète en son pays… sauf TP

Le 17 mai 2020 à 10:20 par Robin Wolff

Tony Parker
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A l’occasion de son 38ème anniversaire, nous retraçons aujourd’hui la magnifique carrière du meilleur français à n’avoir jamais joué au basket-ball, Tony Parker. Ici, nous quittons San Antonio et nous remémorons son petit crochet par l’Europe et par Villeurbanne pendant le lock-out NBA en 2011.

En 2011, et après de longues discussions entre la NBA, les propriétaires des franchises et les joueurs, la Grande Ligue a démarré très en retard en jouant ses premiers matchs le soir de Noël. Pendant tout ce bazar, et afin de garder le rythme de la compétition, on observe alors une fuite de certains joueurs vers l’Europe comme Ersan Ilyasova ou Mehmet Okur qui ont rejoint leur pays natal par exemple. Et les Français de NBA prennent alors presque cette option. Nicolas Batum débarque à Nancy, Boris Diaw à Bordeaux, Kevin Seraphin à Vitoria, Alexis Ajinça à Hyères et atterrissent à Villeurbanne… Ronny Turiaf et Tony Parker. TP était d’ailleurs déjà actionnaire de ce club avant d’en devenir président en 2014. Après avoir rappelé à l’Europe, quelques mois plus tôt, ses talents au panier-ballon en emmenant la France en finale de l’EuroBasket et en finissant meilleur marqueur de la compétition, il avait l’opportunité de le rappeler à la France et plus spécifiquement aux spectateurs de l’Astroballe. Cette opportunité, il l’a saisi et il a adoré l’expérience, c’est en tout cas ce qu’il déclarait à l’époque au micro de Willy Maisonnasse, journaliste à RTL.

“Je ne retiendrai que des bons souvenirs de ces six semaines sous les couleurs de l’ASVEL, j’estime laisser le basket français sur la bonne voie. C’est vraiment une expérience que je n’oublierai jamais. Jouer pour mon coach Pierre Vincent avec qui j’étais en junior c’était vraiment génial, jouer avec Ronny Turiaf en France aussi, c’est une opportunité qui ne se reproduira jamais, et puis aider mon club, faire avancer le projet au quotidien, aider les jeunes… c’était vraiment un truc de malade. On était un peu les Beatles, partout où on allait, c’était la folie. A Cholet c’était n’importe quoi, au Havre aussi, et à Strasbourg aussi car les gens savaient que c’était notre dernier match. C’était sympa de voir que les gens adorent le basket et qu’on peut avoir notre propre place.”

Mais revenons encore plus en détail sur cette expérience et sur ce qu’a produit l’interprète de Premier Love sur les parquets. Il n’a eu le temps de disputer que sept rencontres en championnat pour des moyennes de 20,3 points, 4,9 rebonds et 6,3 passes décisives par match en restant 30,6 minutes sur le terrain. Il a été très propre dans ses pourcentages avec plus de 46% de réussite au tir et plus de 41% de loin. Ce qui frappe le plus quand on se plonge dans les feuilles de match de l’époque ? La régularité au scoring dont il a fait preuve puisque il n’a jamais marqué moins de 18 points et qu’il n’en a jamais marqué plus que 23. Cerise sur le gâteau, il a été élu joueur du mois d’Octobre de la Pro A, dominant on vous dit. Mais Tony est un winner et l’on est sûr que la statistique qu’il aimerait le plus qu’on partage est la suivante : pendant son passage, l’ASVEL a remporté quatre de ses sept matchs en championnat alors que l’équipe a fini ce dernier avec un bilan de 13 victoires pour 17 défaites cette année-là. En Eurocup ? Il a tout simplement été élu meilleur joueur de la première journée de la compétition en inscrivant 34 points à 11/19 au shoot, à 3/4 de derrière l’arc et à 9/10 aux lancers-francs, le tout accompagné de 5 rebonds et de 5 assists. Tony, les grandes scènes, il aime ça. A la fin de ce bail, il retourna en NBA pour une saison moins marquante puisque les Spurs se feront sortir en Playoffs par une jeune et offensive équipe du Thunder. Enfin, moins marquante collectivement, puisque individuellement, il fera peut-être cette année-là sa meilleure saison en carrière en finissant notamment cinquième au classement du MVP.

Tony en président de l’ASVEL c’est génial, il développe le club à vitesse grand V et ne cesse de le faire progresser, mais il ne faut pas oublier qu’en tant que joueur de ce même club, c’était déjà quelque chose.

Source texte : Willy Maisonnasse – RTL