De’Aaron Fox dans le dur : 15% à 3-points, 36% au tir et 63% aux lancers, depuis quand les renards bossent dans le BTP ?

Le 03 nov. 2021 à 11:07 par Bastien Fontanieu

De'Aaron Fox pari
Source image : Youtube

Il y a quelques gros cadors de la Ligue qui sont pointés du doigt en ce moment, pour leur début de saison nettement en-dessous de leurs standards. Damian Lillard, James Harden, Trae Young et d’autres ont besoin de temps pour lancer leur campagne, tout comme De’Aaron Fox qui n’arrive pas encore à trouver ses marques après deux semaines de compétition. Pas de panique, mais le renard va devoir vite faire son trou chez les Kings.

Encore une défaite frustrante, et encore des sourcils froncés en regardant D-Fox jouer.

Hier soir en déplacement, Sacramento affrontait le Jazz dans un match qui avait une bonne gueule de potentiel upset vu le taf proposé par les hommes de Luke Walton sur ce début de saison. En effet, si Utah reste une équipe solide et leader dans sa conférence, les Kings ont démarré leur exercice en allant troller les Blazers chez eux en opening night (124-121), puis en assassinant les Suns au buzzer dans leur propre enceinte (110-107). Ajoutez-y un petit déplacement réussi à New Orleans, trois défaites accrochées à Dallas (-3 à 5 minutes de la fin du match), à Golden State (égalité à 8 minutes de la fin du match) et contre le Jazz justement au Golden 1 Center (+5 à 5 minutes de la fin du match), et vous avez une équipe qui pense pouvoir faire chuter un poids lourd à n’importe quel moment. Tyrese Haliburton le mentionnait d’ailleurs, avec ce poil de frustration qui rassemble les fans, les Kings sont à quelques ajustements de fin de match et une bonne exécution d’avoir un tout autre bilan, et de faire tomber des équipes de l’élite. C’est indéniable, si la hype n’est pas là dans les performances globales, Sacramento réalise un solide début de saison, bien plus que ce rapport de 3 victoires pour 4 défaites présenté ce mercredi.

Il y a des satisfactions, comme l’énorme début de saison d’Harrison Barnes, la formidable réussite à distance de Buddy Hield après un démarrage poussif (44% du parking en prenant 10 tirs à trois-points par match holy shit), les apports discrets mais nécessaires de Richaun Holmes et Davion Mitchell, quand ce n’est pas Haliburton qui apporte un peu de magie sur pick and roll. La défense reste poreuse, dans la lignée des saisons précédentes, mais l’attaque déroule et surtout l’esprit de compétition du groupe semble réel. On n’abandonne pas à Sacramento, et les bases proposées sur ce début de saison face à un calendrier hardcore ont de quoi donner de l’espoir à une troupe qui aimerait profiter du nouveau format NBA en avril, le fameux play-in tournament.

Cependant, un aspect étonne au-dessus de tous les autres.

Que se passe-t-il avec De’Aaron Fox ?

Seulement 17,7 points et 6,7 passes de moyenne sur ce début de saison, on est de base nettement en-dessous des standards de D-Fox sur les deux dernières saisons. Mais plus que dans la marque et la passe, les pourcentages sont eux absolument atroces : 15,4% à trois-points, 36,4% au tir, 63,2% aux lancers, c’est vraiment hideux. Et c’est typiquement dans un match comme celui d’hier soir, contre Utah, qu’un Fox un peu plus proche de ses standards aurait permis à toute l’équipe de finir victorieuse. Attention, l’idée ici n’est pas de dire que le point faible des Kings est leur meneur, on va se calmer sur la conclusion hâtive, mais on ne peut nier que le début de campagne de Sacramento au global est satisfaisant et qu’il l’aurait été nettement plus si le leader faisait autre chose que du BTP. Un comble, quand même, de se dire que la franchise californienne fait plaisir mais que cela ne passe pas par D-Fox. Le signe d’un collectif plus équilibré et des performances moins centrées autour d’un homme ? Oui. Mais besoin que la machine se mette en route pour que les résultats aillent dans le sens des envies du management ? Oui, également.

Fox a été dans ses pompes, dans ses bases, lors du déplacement des Kings à New Orleans. Agressif vers le panier, profitant de son taf estival musculaire pour enfoncer ses défenseurs, il a fait peut-être son meilleur match de la saison en Louisiane en plus de l’opener à Portland. Cependant, ses performances en demi-teinte ont permis à ses adversaires de réaliser un choix défensif crucial, et que De’Aaron va vite devoir sanctionner pour ne pas que l’affaire prenne de plus amples proportions : rentrer ses petits tirs à mi-distance. Il y avait quelque chose d’assez frustrant, dans le fait de voir hier soir un joueur comme Mike Conley passer directement sous les écrans afin de pousser Fox à prendre ses tirs, et que Fox ne les rentre pas. Normalement, vu le niveau de jeu de ce dernier et ses progrès dans le shoot, il doit y avoir sanction. Et une fois la sanction effectuée à mi-distance, la couverture défensive change. Possibilités multiples avec Richaun Holmes sur pick and roll, des snipers dans les corners pour recevoir des caviars, et des intérieurs adverses qui dansent devant la rapidité de De’Aaron balle en main. Ces options sont enterrées lorsque Fox n’est pas efficace au shoot, et le plan de jeu défensif devient soudainement plus simple pour l’adversaire. Il faut donc que le dragster retrouve sa confiance et son rythme, car ce n’est pas comme si la sélection de shoots était affreuse. Disons que les tentatives… ne rentrent pas. Et c’est ce qui explique notamment les réactions d’après-match, de Luke Walton ou d’Haliburton qui n’ont montré aucun signe de panique. Il ne s’agit que d’une passe, et le vrai D-Fox reviendra bientôt, un meneur capable de rendre la vie infernale pour un paquet d’équipes qui affronteront les Kings cette saison.

Sacramento joue bien, mais De’Aaron Fox n’est pas dedans. Un simple calage au démarrage ? C’est fort probable. Mais le meneur des Kings doit vite s’y mettre, car son groupe a trouvé de belles bases de production sur quasiment 48 minutes, et son apport réel ferait la différence dans les résultats de sa franchise. On attend le vrai D-Fox, si possible sur un des 4 prochains matchs de Sactown à domicile.


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