Miles Bridges est entré dans une autre dimension : début de saison XXL, du coup le meilleur Bridges il est à Phoenix ou Charlotte ?
Le 30 oct. 2021 à 14:11 par Nicolas Meichel
Ce n’est pas forcément un nom qu’on attendait pour la récompense du meilleur joueur de la première semaine de la saison à l’Est. Pourtant, c’est bien Miles Bridges qui a raflé la mise et vu la manière avec laquelle il enchaîne, ce n’était pas un accident. Retour sur son début de campagne exceptionnel !
Forcément, il fallait qu’on parle de lui à un moment donné. Parce que même si les Hornets sont tombés la nuit dernière sur le parquet de Miami, Miles Bridges fait beaucoup trop de bruit en ce début de saison pour qu’on ne fasse pas un focus sur le bonhomme. Réputé avant tout pour sa capacité à prendre l’honneur de ses adversaires à travers ses tomars absolument monstrueux, Bridges a un abonnement pour les Top 10 du matin, surtout depuis qu’il possède un distributeur de caviars comme LaMelo Ball à ses côtés. Mais si ces deux-là se trouvent les yeux fermés et enchaînent les alley-oops depuis un an, les highlights de Bridges avaient tendance à faire de l’ombre à la belle progression individuelle de Miles… jusqu’à aujourd’hui. Car aujourd’hui, ce n’est plus tellement les posters qui nous impressionnent chez ce garçon, mais l’énorme début de saison 2021-22 qu’il réalise avec les Hornets. L’ailier de 23 piges avait déjà donné un joli aperçu en fin de saison dernière avec plusieurs grosses perfs bien prometteuses, lui qui a finalement terminé à 12,7 points de moyenne et surtout pas très loin de la mythique barre des 50-40-90 à l’adresse (50,3% au tir l’an passé, 40% à 3-points, 86,7% aux lancers-francs). Mais de là à exploser de la sorte dès cette année ? Franchement fallait la voir venir celle-là. Alors oui, on sait et on le répète à chaque fois, ce n’est que le début de saison et faut se méfier des conclusions hâtives. Cependant, il est indiscutable que Miles Bridges fait partie des joueurs les plus impressionnants de la NBA sur cette première dizaine de jours, et ce n’est pas un hasard si les Hornets sont aujourd’hui dans le Top 5 de l’Est avec quatre victoires en six matchs, tout ça malgré l’absence du meilleur marqueur de la saison dernière Terry Rozier.
Six matchs joués, 25,5 points de moyenne, avec 8 rebonds et 1,8 interception, tout ça à pratiquement 51% au tir, 36% du parking et 88% depuis la ligne des lancers-francs. C’est du très très lourd. Pour la première fois de sa carrière, Miles Bridges a enchaîné deux matchs à 30 pions face aux Cavaliers et aux Nets la semaine dernière, et il n’est pas vraiment redescendu de son nuage depuis. Dans le jargon de la NBA, on appelle ça un leap, c’est-à-dire un très grand saut vers l’avant pour ceux qui galèrent un peu avec la langue de Shakespeare. On utilise ce terme pour les joueurs qui progressent de façon spectaculaire d’une année sur l’autre, et c’est exactement ce qu’on voit pour l’instant chez Miles Bridges, qui se place déjà très bien dans la course au titre de MIP. Outre les chiffres qui reflètent évidemment cette grosse progression, c’est surtout la confiance, l’agressivité et les intentions du jeune homme qui impressionnent en ce début de saison. Ceux qui voyaient Bridges simplement comme un énorme athlète sont en train de découvrir un nouveau joueur. Non, Miles n’est pas qu’un mec qui peut conclure avec une violence extrême ou shooter avec adresse en profitant des qualités de création de ses copains. Aujourd’hui, il est une vraie menace offensive capable d’aller chercher ses propres points, notamment en pénétration à travers ses capacités athlétiques (2m01 et 102 kilos) ainsi que des petits moves bien sentis pour créer des ouvertures. Main gauche, main droite, dunk… bref en finition c’est bien costaud. Et le gars est tellement confiant en ce moment qu’il se permet de lâcher des petits step-backs derrière la ligne à 3-points, histoire de montrer que son répertoire offensif grandit de jour en jour. No hesitation, just a sensation !
“Miles transpire la confiance. C’est un gamin qui a vraiment confiance en lui, et vous pouvez sentir son envie de gagner des matchs.”
– James Borrego, coach des Hornets
L’absence de Terry Rozier – qui n’a joué qu’un match en ce début de saison – et le départ d’un joueur comme Devonte’ Graham ou encore Malik Monk a ouvert des opportunités supplémentaires à Miles Bridges, et il en profite pleinement. Son nombre de shoots en moyenne a doublé par rapport à la saison dernière (18,7 contre 9,4 en 2020-21, presque 8 tirs primés contre 4,4), il possède un usage rate – c’est-à-dire le nombre d’actions utilisées par un joueur par rapport à son équipe – bien plus élevé (26,3% contre 17,4% l’an passé selon StatMuse) et va plus souvent sur la ligne des lancers-francs (4,2 lancers contre 1,7 la saison dernière). Pour résumer, Bridges est devenu l’une des principales armes offensives des Hornets, un rôle nouveau mais qu’il assume à 100% aujourd’hui. La question qu’on se pose désormais, c’est la suivante : est-ce que ça va durer ? Est-ce que Miles Bridges peut garder un tel rythme sur l’ensemble de la saison ? Car il est bien là le vrai challenge. On en a vu plein des joueurs cartonner pendant deux semaines, c’est plus compliqué de le faire pendant une saison entière et ensuite sur plusieurs campagnes. Mais si on serait surpris de voir Miles toujours à 25 points de moyenne après 82 matchs de régulière, on a envie de croire en cette progression et dans la capacité de Bridges à devenir un two-way player hyper solide dans la Grande Ligue. Dans le cas où il confirme ses excellentes dispositions, les Hornets risquent de beaucoup piquer cette année et lors des saisons à venir, peut-être encore plus que ce que l’on pouvait penser. D’équipe League Pass, les Frelons pourraient en fait devenir une véritable menace.
Miles Bridges, c’est le tube de ce début de saison. Spectaculaire, efficace, tranchant et pas loin d’être inarrêtable, l’ailier de 23 ans a démarré sa quatrième campagne NBA au taquet. Et s’il continue comme ça, celui qui sera agent libre restrictif en 2022 touchera bien plus qu’une extension de 60 millions de dollars sur quatre ans, contrat qu’il a bien fait de refuser durant l’intersaison suite aux discussions avec les dirigeants des Hornets.