Le Thunder est reparti sur les mêmes bases que l’an dernier : 3 matchs, 3 défaites, 2 raclées, et si OKC réalisait la… pire saison de l’histoire ?

Le 26 oct. 2021 à 18:44 par Nicolas Meichel

Sam Presti
Source image : @Jon_Mitchell3

La saison dernière, pendant une cinquantaine de matchs, le Thunder proposait des résultats surprenants pour une franchise en complète reconstruction. Mais c’était avant qu’on sorte le plus beau des tanks du côté d’Oklahoma City, qui a proposé une fin de campagne absolument immonde avec 26 défaites en 29 matchs et des taules dans tous les sens. Cette année ? On devrait vivre un scénario à peu près similaire vu comme c’est parti. De là à battre tous les records de médiocrité ? 

Le plan de Sam Presti, manager général du Thunder, on le connaît. Accumuler le maximum de picks pour reconstruire au mieux. Mais pour bien reconstruire en se basant sur la jeunesse, encore faut-il être bien placé le soir de la Draft et pour ça évidemment, y’a pas 36 solutions : il faut perdre des matchs et avoir un bilan claqué au moment de faire les comptes, histoire d’avoir un grand nombre de balles de ping-pong à la Loterie. Vous vous souvenez du Process des Sixers version Sam Hinkie ? Aujourd’hui, on assiste au Process du Thunder version Sam Presti, à croire que les Sam de la NBA aiment ça. C’est simple, du côté d’Oklahoma City, tout a été parfaitement mis en place pour évoluer dans les bas-fonds de la NBA. Et il suffit de regarder les premiers matchs d’OKC pour comprendre qu’on surfe sur la vague de la saison dernière : trois rencontres, trois défaites. 21 points dans les dents face à la machine collective du Jazz (normal), -33 contre les Rockets (…), et revers de 12 points à la maison contre les Sixers. Bref, tout se passe comme prévu dans le merveilleux monde de Presti, qui rêve de pouvoir enchaîner les first picks pour refaire du Thunder un poids lourd de l’Ouest un jour, comme à la belle époque de Kevin Durant – Russell Westbrook – James Harden. Et quelque part, on se dit que ce Thunder 2021-22 a le potentiel pour réaliser l’une des pires campagnes de l’histoire de la NBA, si ce n’est la pire. Mais genre vraiment. Alors attention, il y a de la concurrence. On vous parlait des Sixers du Process juste au-dessus, on se souvient qu’ils ont fait fort en 2015-16 avec un bilan majestueux de dix victoires pour 72 défaites. C’est l’un des trois pires bilans all-time, avec celui des Bobcats en 2012 et des… Sixers en 1973.

  • Charlotte Bobcats 2011-12 : 7 succès – 59 défaites, 10,6% de victoire
  • Philadelphia Sixers 1972-73 : 9 succès – 73 défaites, 11,6% de victoire
  • Philadelphia Sixers 2015-16 : 10 succès – 72 défaites, 12% de victoire

Des équipes qui reconstruisent, on en voit tous les ans. Des équipes qui tankent, aussi. Mais avec le Thunder, on touche à l’extrême. Les 422 picks de draft accumulés par Sam Presti symbolisent bien cela, mais le produit proposé sur le terrain peut-être encore plus. En gros, c’est un peu le centre aéré à Oklahoma City aujourd’hui. Beaucoup de gamins, on fait jouer un peu tout le monde, on teste différents trucs, et si y’a un mini bobo on passe tout de suite à l’infirmerie (Shai Gilgeous-Alexander pourra confirmer). Le plus important, c’est de participer. Les victoires, on peut laisser ça aux équipes qui en ont vraiment besoin, comme ça tout le monde est content. Alors certes, derrière la jeune star Shai Gilgeous-Alexander et le pitbull Lu Dort, y’a quelques éléments prometteurs (Josh Giddey, Théo Maledon, Darius Bazley) et intrigants (Poku time !) dans le lot, mais c’est tellement jeune (23,5 ans de moyenne, effectif le moins âgé de la NBA) et ça manque tellement de talent au global que le Thunder ne débarque même pas au match avec l’intention de gagner. Le développement avant tout, si possible en perdant, voilà le mantra écrit en lettres majuscules sur la porte du vestiaire d’OKC. Un vestiaire guidé par le head coach Mark Daigneault, qui est lui-même un novice à son poste du haut de ses 36 ans. Rien qu’aux Lakers, y’a trois joueurs au moins aussi âgés que Mark. Lui clairement, il n’a absolument aucune pression de résultats, et peut expérimenter tout ce qu’il veut tant que ça empêche le Thunder de gagner des matchs. Il pourrait faire jouer Poku 48 minutes que ça ne dérangerait personne à OKC.

La stratégie du Thunder est claire et on a vu par le passé que ça pouvait marcher, à condition que les balles de ping-pong rebondissent bien et que les choix de draft sont bons. Maintenant, on souhaite quand même beaucoup de courage aux fans d’Oklahoma City – et à Shai Gilgeous-Alexander – car ça sera vraiment très moche à voir. Tous ces gamins qui gambadent, c’est sympa cinq minutes mais après ça pique les yeux…

Source stats : Basket-Reference


Tags : Thunder