Les salaires du Utah Jazz pour la saison 2021-22 : l’addition est salée pour les Mormons, mais il n’y a pas non plus le feu au Lake
Le 14 oct. 2021 à 12:06 par Corentin Dimanche
Qui dit gros espoirs de titre dit masse salariale bien épaisse, et ce encore plus quand il s’agit d’un petit marché comme celui de l’Utah. Le management de Dennis Lindsey construit depuis des années son effectif autour du duo local Gobert – Mitchell en recrutant des agents libres intéressants oui, mais au prix fort, ce qui nous donne au final un tableau parmi les plus (logiquement) chargés de la Ligue.
Petit guide pratique sur le Salary Cap et les Exceptions
Source : Spotrac
- Qualifying Offer
- Player Option
- Team Option
- Non-Garanties
- Absent de l’équipe
- Early Termination Option
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Situation financière par rapport au cap
- Le seuil de la Luxury Tax est fixé à 136,606,000$ cette année.
- Le Salary Cap de la NBA est fixé à 112,414,000$ cette année.
- Avec 159,726,168$ engagés contractuellement sur cette saison 2021-22, il n’y a pas que le lac qui est salé dans l’Utah car l’addition l’est tout aussi sévèrement. Aucun contrat cette année ne fait néanmoins hérisser les poils, mais attention aux prochaines saisons qui pourraient bien se révéler être rudes chez les Mormons.
Le duo Gobert – Mitchell est logiquement en tête du tableau avec leurs gros contrats max signés en novembre et décembre derniers. Leur saison les a d’ailleurs vu parfaitement légitimer leur kichtas en portant le Jazz jusqu’au meilleur bilan de la Ligue, avec le titre de DPOY pour Rudy et une saison et des Playoffs monstrueux pour l’araignée. Les vétérans Conley et Bogdanovic suivent ensuite aux alentours de la vingtaine de fauteuils roulants avec en embuscade ces messieurs Ingles et Clarkson qui forment le meilleur duo de sixièmes hommes de la NBA pour à peine 25 millions cumulés. Les ailiers de devoir Royce O’Neale et Rudy Gay se tiennent juste derrière pour des tarots tout à fait respectables au vu de leur production alors que quelques jeunes joueurs dont on attend pas grand chose – excepté Eric Paschall – viennent finaliser le tableau avec un Hassan Whiteside sauvage qui vient se mêler à la fête pour une quelconque raison encore inconnue. Aucun risque de pris au final par les potes proprios de Dwyane Wade qui distribuent logiquement leur argent sans en dépenser à tout va et qui se voient obligés d’aligner les zéros pour conserver leurs stars sans réel espoir d’en attirer d’autres dans les tréfonds de l’Utah.
Joueurs sous contrats garantis pour la saison suivante : 8
- Rudy Gobert
- Donovan Mitchell
- Mike Conley
- Bojan Bogdanovic
- Jordan Clarkson
- Royce O’Neale
- Rudy Gay
- Jared Butler
À part Joe Ingles (voir plus bas), le corps principal de la franchise chère à Karl Malone est donc sous contrat pour les deux prochaines années, de quoi mettre un grand sourire sur le visage de l’éternel insatisfait Quin Snyder. Le tandem principal est surtout sécurisé jusqu’en 2026 et même si le deal de notre Rudy bientôt trentenaire risque de devenir très lourd dans les prochaines années, ses trois statuettes et ses deux étoiles de All-Star ont de quoi faire taire les mauvaises langues le cataloguant surpayé. Spida n’a quant à lui que 25 ans et va donc vivre son prime dans l’Utah, et c’est toute la Jazz Nation qui est rassurée pour les cinq prochaines années. Mike Conley (33 ans) et Bojan (32 ans) pourraient bien eux aussi finir par couter cher mais leur leadership et leur état d’esprit sont essentiels au succès récent de la franchise et méritent leur salaires. Jordan Clarkson et Royce O’Neale vont eux aussi vivre la fin de leurs primes respectifs dans la ville du Lac Salé et continuer à apporter exactement ce qu’on leur demande chaque soir malgré quelques irrégularités, tout comme Rudy Gay qui pourrait bien s’avérer plus utile que prévu une fois revenu de l’infirmerie.
Trois joueurs dans des situations intéressantes cette saison
- Joe Ingles : le dossier chaud de l’été chez les Mormons traîne toujours et n’a pas encore connu de réel dénouement. Régulièrement présent dans les rumeurs de transfert depuis un bon moment, le boomer commence à se faire vieux et ses bons services pourraient bien servir pour devenir une monnaie d’échange. Slow Mo Joe est certes toujours capable de filocher à plus de 45% depuis Canberra, planter sa douzaine de points et distribuer ses cinq passes chaque soir, mais il semble que Dennis Lindsey cherche à faire passer un nouveau cap à sa franchise et se servirait donc du gaucher pour appâter un plus gros poisson pendant la saison. Si aucun trade n’est finalement mis en place, il faudra alors surveiller la Free Agency de JI car un bon paquet de front offices chercheront à s’attirer ses services, et pas sûr que le Jazz puisse s’aligner au vu de la masse salariale déjà bien épaisse.
- Bojan Bogdanovic : et voilà pour vous le deuxième larron dans toutes les trade machines du Jazz. Ok, les bruits de couloir concernant les deux ailiers se sont calmés depuis le départ de Derrick Favors, mais pas sur que Bojan n’aie apprécié être autant rendu disponible par sa franchise cet été. Le double B sera agent libre dans deux ans et demandera à coup sûr un nouveau gros chèque qu’il sera difficile de parapher pour le proprio Ryan Smith. Le jeu du Croate n’est pas de ceux qui régressent beaucoup avec l’âge, ce qui devrait lui permettre d’avoir pas mal de GMs au téléphone dès qu’il sera libre de tout contrat. Le management du Jazz est parfaitement conscient de tous ces éléments et pourrait donc assurer le coup en transférant le sniper à la trade deadline pour éviter de le perdre contre peanuts. À moins que d’ici là le joueur et les décisionnaires se mettent d’accord, mais ce scénario semble pour l’heure peu probable. Affaire à surveiller donc.
- Eric Paschall : pourquoi les Warriors ont-ils lâché leur jeunot pas cher plein de promesses contre un simple second tour de Draft protégé ? Car d’une année sur l’autre le Eric a tapé bien trop fort le fameux sophomore wall et qu’ils imaginent qu’il ne pourra jamais retrouver le niveau de sa campagne rookie ? Bien possible cher intervenant imaginaire au vu des moyennes en nette régression (passées de 14 à 9,5 points), mais il se pourrait surtout que ce soit par manque de place dans le roster. L’ailier-fort est en effet passé de 28 à 17 minutes par match et lorsqu’on regarde les fameuses stats per 36 minutes, on remarque que l’ancien Guerrier fait au final mieux sur sa deuxième année. Mais alors pourra-t-il retrouver du temps de jeu à la Vivint Smart Home Arena et redorer son blason sali pour finalement signer une belle prolongation de contrat à l’intersaison 2022 ? Tout dépendra probablement du reste de l’effectif, notamment des apports des vieux Whiteside et Gay qui vont assurément se battre comme des beaux diables pour gratter leur bague et donc reléguer EP en bout de banc… où il devra même batailler avec pas mal de jeunots affamés. Charge à Paschall de faire ses preuves pour pleinement intégrer la relation et ainsi montrer ses belles qualités de dur au mal pour mettre la daronne à l’abri. Reste ensuite à savoir si le virement proviendra de D-Wade ou bien d’autres proprios de franchises… Enfin bref, ça fait beaucoup de “si” et de “à voir” mais allez, on croit en toi Pascalou, tu vas le faire… enfin peut-être.