Nikola Jokic peut-il défendre son titre de MVP ? Voici cinq raisons pour lesquelles le Joker ne fera pas le doublé
Le 09 oct. 2021 à 12:06 par Nicolas Meichel
Exceptionnel tout au long de la saison dernière, Nikola Jokic a logiquement raflé son premier titre de MVP, devenant par la même occasion le premier MVP de l’histoire des Nuggets mais aussi le joueur drafté le plus bas à remporter le plus prestigieux des trophées individuels. Bref, une bien belle histoire et un vent de fraîcheur sur la NBA. Mais peut-il vraiment refaire le coup cette saison et ainsi rentrer dans la catégorie des back-to-back MVP ? Il a évidemment tout ce qu’il faut pour confirmer, mais ça s’annonce quand même ultra compliqué. On vous explique pourquoi.
Parce que faire le doublé, c’est chaud
Pour Nikola Jokic comme pour n’importe qui d’autre, gagner deux fois de suite la même récompense, c’est tendu. Encore plus quand on parle du titre de MVP. Depuis 1956 et le premier trophée remporté par Bob Pettit, seulement douze phénomènes ont réussi à conserver le prestigieux award (Bill Russell, Wilt Chamberlain, Kareem Abdul-Jabbar, Moses Malone, Larry Bird, Magic Johnson, Michael Jordan, Tim Duncan, Steve Nash, LeBron James, Stephen Curry, Giannis Antetokounmpo). Bah oui, pas facile de faire mieux et de taper une nouvelle fois dans l’esprit des votants après avoir raflé la mise la saison précédente. Pour avoir une vraie chance, il devra non seulement assurer une production similaire à celle de la saison dernière, mais aussi devenir plus impactant en défense. D’une manière générale, on aime le changement en NBA et même si c’est pas impossible de faire le doublé, le tenant du titre a tendance à partir avec un mini handicap par rapport aux autres candidats.
Parce qu’il devrait être ménagé
L’une des stats les plus folles de Nikola Jokic la saison dernière, c’est 72. 72, comme le nombre de matchs joués en régulière par le pivot de Denver en 2020-21. Oui, le Joker n’a pas raté le moindre match alors qu’on était dans une saison marquée par le COVID et de nombreuses blessures, et qu’il sortait d’une Finale de Conférence Ouest dans la bulle en septembre 2020. La durabilité du bonhomme a fait partie des gros arguments de son dossier MVP, pendant que d’autres rataient des matchs pour une raison ou pour une autre. Mais on l’a vu en Playoffs, ce rythme effréné a commencé à peser sur Jokic, qui a aussi le droit de se reposer parfois. Ça tombe bien, les Nuggets devraient le ménager cette saison. Après avoir fait l’impasse sur le tournoi de qualification olympique avec la Serbie cet été, Niko est en passe de découvrir les joies du load management. Et qui dit load management dit matchs ratés et minutes en baisse, et donc moins de chances de finir MVP. Cela reste à confirmer mais c’est un aspect à prendre en compte si vous voulez mettre une pièce sur le Joker cette année.
Parce qu’il y a une sacrée concu
Giannis Antetokounmpo, Stephen Curry, Kevin Durant, Luka Doncic, Joel Embiid, LeBron James, Damian Lillard, James Harden, Anthony Davis, Paul George, Jayson Tatum… Tous ces gars-là représentent des candidats très crédibles pour le titre de MVP cette saison, et la bataille s’annonce donc très ouverte. C’était déjà le cas la saison dernière, avant que les blessures et les absences ne viennent ruiner la course au plus prestigieux des trophées individuels. Si Nikola Jokic a clairement mérité son titre de MVP 2021, on aurait adoré voir un finish à suspense entre les différents monstres de la NBA. On espère que ce sera pour cette année mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont très nombreux à être dans les starting blocks. Et inutile de dire que la hype est plus du côté de Brooklyn et Los Angeles que du côté de Denver…
Parce que les Nuggets ne finiront pas sur le podium de l’Ouest
On le sait, pour remporter le titre de MVP, il faut finir dans le haut du tableau. Stephen Curry et beaucoup d’autres peuvent en témoigner. Le fait que Nikola Jokic porte les Nuggets sur le podium du Wild Wild West la saison dernière avec un très joli bilan de 47 victoires pour 25 défaites a beaucoup joué en sa faveur. Cette année ? Ça risque d’être tendu pour conserver cette place dans le Top 3. Raison numéro un : Jamal Murray sera absent pendant une grande partie de la campagne 2021-22. Raison numéro deux : l’Ouest reste un univers sans pitié. Le Jazz et les Suns – qui ont dominé la régulière l’an passé – ne vont pas s’envoler, les Lakers du Big Three LeBron – AD – Westbrook a bien l’intention de marcher sur la concurrence, les Warriors veulent retrouver les sommets avec le retour de Klay Thompson, et on n’oublie pas les Clippers, les Mavericks ou encore les Blazers. Ça en fait des prétendants. Si on kiffe le collectif de Michael Malone, si on sait que Nikola Jokic peut sublimer n’importe quel joueur, et si on attend un très gros Michael Porter Jr., les Nuggets pourraient bien chuter d’une ou deux places, ce qui réduira les chances du Joker de faire ce fameux doublé.
Parce que les MVP non américains, ça suffit maintenant
2018. Cela fait depuis 2018 que le plus prestigieux des trophées individuels n’a pas terminé dans les mains d’un Américain. C’était James Harden à l’époque et depuis, Giannis Antetokounmpo a lâché un doublé avant que Nikola Jokic ne vienne prendre le relais. Quelque chose nous dit que cette domination provenant du Vieux Continent commence à peser un peu au pays de l’Oncle Sam. On ne dit pas que ça va jouer sur les votes hein, mais on connaît la fierté américaine et certains joueurs US voudront remettre l’église au milieu du village. C’est la deuxième fois dans l’histoire du MVP que le trophée termine dans la main de joueurs étrangers pendant trois saisons consécutives. La première, c’était entre 2005 et 2007, avec le doublé de Steve Nash (Canada) et le titre de Dirk Nowitzki (Allemagne). La star des Lakers Kobe Bryant avait brisé la série en 2008, qui va prendre le taureau par les cornes et faire de même en 2022 ?
Désolé Niko, on n’y croit pas trop pour cette année. Connaissant le bonhomme, cela ne lui fait probablement ni chaud ni froid, lui qui n’a jamais été du genre à backer son dossier en public. Mais c’est peut-être ce qu’il devra faire cette saison s’il veut conserver son précieux trophée.