L’EuroLeague commence ce soir : Mike James, O.J. Mayo et bien d’autres, focus sur les anciens NBAers à l’assaut de l’Europe
Le 30 sept. 2021 à 18:24 par Benoît Carlier
Ce jeudi 30 septembre à 19h, l’EuroLeague reprend ses droits avec le coup d’envoi officiel de la saison 2021-22 à Monaco. Pour affronter le Panathinaïkos à la Salle Gaston Médecin de la Principauté, on retrouvera notamment deux visages connus des fans de NBA, à savoir Mike James et Donatas Motiejunas. Les deux anciens pensionnaires de la Grande Ligue sont loin d’être les seuls à poursuivre leur carrière en Europe, l’occasion de reprendre contact avec certains joueurs que l’on avait perdu du vue !
Depuis quelques années, les échanges transatlantiques s’intensifient. Autre nouveauté, ces mouvements vont maintenant dans les deux sens. Si les meilleurs éléments font évidemment le voyage jusqu’en Amérique du Nord pour tenter leur chance en NBA avec plus ou moins de succès comme Milos Teodosic ou Facundo Campazzo plus récemment, d’autres n’hésitent plus à faire le chemin inverse pour trouver un temps de jeu plus important en Europe à l’instar du Frenchy Nando De Colo, de Nikola Mirotic ou de Shane Larkin. Aujourd’hui, l’EuroLeague est unanimement reconnue comme le deuxième meilleur championnat de basketball professionnel du monde et continue de se développer lentement en prenant exemple sur sa grande-sœur états-unienne. C’est pour toutes ces raisons que l’on voit de plus en plus de joueurs de renommée internationale et même d’anciens cracks de l’Association partir relever ce nouveau challenge avec le sourire. Que ce soit dans l’esprit de se montrer pour prendre un vol retour illico presto direction les US ou pour s’imposer comme un joueur dominant en Europe et prendre soin de leur compte en banque, le nombre d’ex NBAers en EuroLeague est en train d’exploser. A quelques heures du début de cette nouvelle saison continentale, voici donc les joueurs qui retiendront le plus notre attention d’observateurs NBA lorsque nos yeux glisseront sur un match de C1.
Trois anciens NBAers à l’ASVEL
Étant donné l’immense quantité de joueurs inscrits en EuroLeague cette saison à être passés au pays de l’Oncle Sam durant leur carrière, il ne s’agit en aucun cas d’une liste exhaustive. L’idée est plutôt de reprendre des nouvelles de quelques vieilles connaissances. On commence tout de suite avec les deux équipes qui représenteront notre beau championnat de France dans la compétition reine cette saison. Honneur à l’ASVEL qui a encore fait de bonnes affaires cet été en récupérant notamment Élie Okobo. L’ancienne gâchette de l’Élan Béarnais n’a pas réussi à s’imposer à Phoenix et n’était plus membre de l’équipe finaliste NBA la saison dernière. Le Bordelais rentre à la maison pour se refaire la cerise dans un roster à l’esprit cocorico indéniable. Depuis l’année dernière, William Howard joue également dans le club de Tony Parker. Son expérience de 2 petits matchs en NBA avec les Rockets en 2020 ne pèse pas lourd sur la balance mais le natif de Montbrison a déjà touché du doigt son rêve et sait ce qu’il en coûte d’y retourner un jour. Enfin, Kostas Antetokounmpo n’a peut-être pas beaucoup joué pour les Lakers mais il a été dans le vestiaire de LeBron James pendant deux ans et il a même remporté un titre NBA dans la bulle en 2020 en plus d’être le frère d’un joueur dans le Top 5 mondial. Ses qualités athlétiques et son expérience du plus haut niveau seront de précieux atouts dans l’effectif villeurbannais cette saison.
❗ Effectif 2021-2022 👉 Elie OKOBO rejoint LDLC ASVEL !
Le meneur de jeu International (23 ans, 1m91) a choisi LDLC ASVEL pour faire son retour en France et sera l’un des cadres de l’effectif villeurbannais à la rentrée.
✍ https://t.co/QavWuzo059#LDLCASVEL
— LDLC ASVEL (@LDLCASVEL) July 9, 2021
Un recrutement XXL pour Monaco
Si on descend 500 kilomètres plus au sud, on tient le principal concurrent de l’ASVEL dans le championnat de France cette saison. L’AS Monaco découvrira l’EuroLeague avec un roster qui ne fait pas rire les mouettes. Déjà présentés en introduction, on suivra les performances de Mike James et Donatas Motiejunas avec un œil attentif. Le premier est un habitué de l’EuroLeague où il a obtenu le trophée Alphonso Ford de meilleur scoreur en 2019. Parti du CSKA Moscou en mauvais termes la saison dernière, il avait rebondi à Brooklyn où il espérait avoir gagné sa place en NBA. Mais la concurrence est rude à son poste et personne n’a montré particulièrement d’intérêt pour le meneur de 31 ans cet été. Tant pis pour la Grande Ligue, tant mieux pour nous qui pourront profiter des exploits du vétéran d’un peu plus près cette année. Avec le plus gros salaire de l’histoire du championnat de France, la pression sera tout de même au rendez-vous pour le trentenaire mais s’intégrer rapidement dans une nouvelle équipe n’a jamais été un problème pour lui et il a déjà montré lors de ses différentes expériences chez les Suns, chez les Nets, au Panathinaïkos, à Milan ou à Moscou qu’il s’acclimatait plutôt bien au changement régulier d’uniforme. A ses côtés, on retrouvera l’un des chouchous du public des Rockets dans les années 2010’s. Parti s’exiler en Chine en 2017, le Lituanien avait tenté un retour aux Spurs non concluant à la fin de la saison 2018-19. On est rassurés de le retrouver en bonne santé et il pourrait donc y avoir quelques maillots de Houston en tribunes cette saison dans la Principauté. En plus, les couleurs matchent avec celles de Monaco !
✍️ 𝗠𝗶𝗸𝗲 𝗝𝗮𝗺𝗲𝘀 a choisi l’AS Monaco Basket ! 💣 Le meneur 🇺🇸 (1,85 m, 31 ans), un des tous meilleurs joueurs et scoreurs de l’@EuroLeague de ces dernières années, sort d’une pige @NBA réussie au printemps dernier avec @BrooklynNets ✔️
👋 𝙒𝙚𝙡𝙘𝙤𝙢𝙚 @TheNatural_05 🇲🇨 pic.twitter.com/4dfvh8MA5U
— AS Monaco Basket (@ASMonaco_Basket) September 17, 2021
Des Frenchies dans le gratin de l’EuroLeague
Après avoir fait le tour des équipes françaises, on se tourne maintenant vers les joueurs français à être passés en NBA et qui seront cette année alignés en EuroLeague. Comment ne pas commencer par Nando De Colo qui a depuis longtemps fait une croix sur les États-Unis et qui préfère dominer sur son continent. MVP en 2016 et double vainqueur de la C1 avec le CSKA Moscou, il évolue désormais à Fenerbahçe où il forme un duo de MVP avec Jan Vesely. Ces deux-là sont bien la preuve qu’un “échec” sur les parquets de la Grande Ligue ne signifie pas forcément une fin de carrière dans l’anonymat. Dans l’autre club stambouliote, Rodrigue Beaubois fait à chaque fois remonter de vieux souvenirs, comme lorsqu’il avait planté 40 points à Golden State lors de sa saison rookie. Non loin de là, à Olympiakos, c’est un autre ancien premier tour de Draft qui s’éclate en Grèce. Livio Jean-Charles n’a jamais joué en NBA malgré deux saisons complètes chez les Austin Spurs en G League. On remonte ensuite jusque dans les Pays baltes pour prendre des nouvelles de Joffrey Lauvergne. L’intérieur aux 208 apparitions en NBA qui fête justement ses 30 ans aujourd’hui s’est très bien intégré au Zalgiris Kaunas la saison dernière et sera encore l’un des visages de l’équipe cette année. On termine avec l’équipe de France bis qu’est en train de constituer le Real Madrid. Ce sont donc deux anciens NBAers tricolores qui sont arrivés dans la capitale espagnole récemment. Coupé en cours de saison par les Sixers, Vincent Poirier a retrouvé un championnat qu’il connait bien pour avoir passé deux ans à Baskonia. Déjà retenu dans la All-EuroLeague Second Team en 2019, le pivot essayera de confirmer sa domination au rebond et dans les peintures du continent. Il a justement été rejoint par Guerschon Yabusele qui espère toujours se faire repérer en NBA où il n’a jamais vraiment eu sa chance avec les Celtics. A 25 ans, le Dancing Bear sort d’une saison 2020-21 exceptionnelle en club et en sélection. Il sera l’un des joueurs incontournables en EuroLeague cette saison.
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— Real Madrid Basket (@RMBaloncesto) September 28, 2021
Ils préfèrent dominer en EuroLeague que galérer à exister en NBA
Les coutumiers de l’EuroLeague sont également déjà habitués à entendre parler d’Edy Tavares passé d’un prospect indésiré chez les Hawks à un pivot complet et dominant en Europe avec le Real Madrid. Son coéquipier Rudy Fernandez copieusement sifflé à chacune de ses venues à Villeurbanne a bien vieilli depuis son passage à Portland avec Nicolas Batum et Brandon Roy. Aujourd’hui, ce sont plutôt les noms de Nikola Mirotic et Shane Larkin qui font frémir tout le continent. Le premier est le franchise player du Barça où il touche plus d’argent que pour jouer le sixième homme dans une équipe qui viserait le play-in en NBA. Le second a fait savoir qu’il n’envisagerait un retour au pays que pour une place de titulaire dans la Grande Ligue. En attendant, les défenseurs se tirent les cheveux pour tenter d’arrêter le feu-follet de l’Anadolu Efes, champion en titre. Parmi les autres anciens role players de l’Association devenus des stars dans nos contrées, Sergio Rodriguez fait désormais le bonheur de l’Olimpia Milano avec Luigi Datome, Troy Daniels ou encore Jerian Grant. Alexey Shved est lui l’un des patrons offensifs du CSKA Moscou et on termine cette catégorie avec Nicolo Melli qui signe son grand retour à Milan après avoir échoué à s’imposer à New Orleans puis à Dallas depuis deux ans.
Des anciens cracks à la relance
Depuis quelques années, l’ancien numéro 2 de Draft, Derrick Williams, bourlingue sur les parquets européens. Après la Chine, le Bayern Munich, Fenerbahçe et Valence, c’est au Maccabi Tel-Aviv qu’il va poursuivre son périple cette saison. Une trajectoire qui fait notamment penser au troisième pick 2008. On vous laisse encore trois secondes pour deviner de qui on va parler maintenant. Oui, on a bien retrouvé la trace d’O.J. Mayo ! Annoncé comme un véritable crack à la sortie du lycée et bien parti avec les Grizzlies, il a ensuite été banni de la NBA pendant deux ans pour violation des règles anti-drogue de la Ligue en 2016. Il est alors passé sous les radars avant de signer son grand retour en Chine en 2018 où il évoluait jusqu’à la saison dernière. Cette année, il commencera un nouveau challenge avec le club russe de Kazan en EuroLeague. Une annonce intrigante qui nous poussera à mater quelques matchs du BC UNICS, d’autant qu’on y retrouvera une autre vieille légende NBA dénommée Mario Hezonja. L’homme qui a contré LeBron James a gaspillé toutes ses cartouches outre-Atlantique mais il reste un bon joueur de basket et son passage au Panathinaïkos avait été remarqué l’an dernier. Dans la famille des renaissances, on doit aussi évoquer Emmanuel Mudiay qui va essayer de rebondir au Zalgiris cette saison. Il pourra donc parler des Nuggets avec Jololo mais on espère surtout qu’il a bossé son shoot pendant son année off. Idem pour Shabazz Napier qui a accepté de s’écarter de la Grande Ligue pour obtenir plus de responsabilités au Zenit de Saint-Pétersbourg.
L’EuroLeague, un tremplin vers la NBA pour les jeunes Européens
Enfin, la course pour le Rising Star Award aura de quoi nous intéresser puisque les quatre derniers lauréats ont tous intégré la NBA par la suite (Luka Doncic et 2017 et 2018, Goga Bitadze en 2019, et Usman Garuba en 2021). L’Europe est devenue depuis longtemps déjà un vrai centre de formation pour les meilleurs talents et il y aura encore de sacré clients à suivre pour être témoins de leur progression en direct, match après match. On aura bien sûr beaucoup d’intérêt pour les premiers pas de Victor Wembanyama dans la plus prestigieuse compétition européenne avec LDLC ASVEL à seulement 17 ans cette saison. On suivra aussi son coéquipier Matthew Strazel mais également Rudy Demahis-Ballou et Armel Traore avec Monaco. Tous les quatre médaillés d’argent aux championnats du monde U19 avec la France cet été, ils peuvent tous rêver de NBA dans les prochaines années. Parmi les étrangers, le Serbe Filip Petrusev drafté en 50è position par les Sixers cette année poursuivra son apprentissage au Anadolu Efes alors que son compatriote Tristan Vukcevic pourrait aussi recevoir la visite de certains scouts à Madrid durant la saison.
Que vous soyez chauvins ou non, il y aura donc de nombreuses raisons de mater du coin de l’œil l’EuroLeague cette saison. C’est toujours agréable de suivre l’évolution d’anciens joueurs NBA hors des parquets américains et vous aurez une longueur d’avance s’il est question qu’ils y retournent un jour.
Source texte : EuroHoops.net