Génération ambrée, avenir doré : qui sont les 12 artisans de la belle campagne estivale des U19 ?

Le 19 juil. 2021 à 12:34 par Arthur Baudin

U19 FIBA
source : FIBA / YouTube

Ils sont de ce jour, mais ils sont surtout demain. Après une courte défaite en finale de la Coupe du Monde U19 contre la garderie de Team USA, les Bleuets de Frédéric Crapez se sont fait un nom. De chaque réussite personnelle découle un intérêt d’autrui et même s’ils cauchemardent encore des poignées d’amour de Kenneth Lofton Jr., leur campagne en Lettonie force la dissection d’un groupe, qui a tout pour plaire. Brève revue de nos prodiges.

Si ce papier a pour but de saluer de jeunes jambes, il ne faut pas oublier que ce sont Frédéric Crapez, Régis Boissié et Azzedine Labouize qui ont permis à tous ces talents de fouler le même parquet. Un trinôme de technicien à qui l’on souhaite une grande réussite dans leurs carrières respectives.

Victor Wembanyama – ASVEL

Dégainez les superlatifs, rangez vos pincettes et sellez les chevaux, tout le monde se lève pour Victor Wembanyama. Fraîchement parti de la JSF Nanterre afin de rejoindre l’ASVEL et ses ambitions européennes, le plus grand prospect français sort d’une campagne lettone XXL. Parce qu’affronter des garçons qui pour la plupart sont nés en 2002 quand lui est un 2004, c’est fou. Être titulaire et lâcher des mixtapes sur ses aînés ? C’est carrément dingue. Snober sa différence d’âge, faire partie du cinq majeur de la compétition et taper le record All-Time de blocks dans n’importe quel tournoi FIBA ? C’est irréel. Sur toute la World Cup, Victor laisse derrière lui – en plus de ses nombreux highlights – de riches moyennes avec 14 points, 7,4 rebonds, 5,7 contres, 1,9 ballon perdu et 1,7 assist à 46% au tir dont 18% de loin. On découpe puis on encadre ses sorties contre l’Espagne (22 points, 10 rebonds et 8 contres), la Lituanie (20 points, 6 rebonds et 8 contres) et Team USA (22 points, 8 rebonds et 8 contres). Trois prestations qui ont magnifiquement contribué à faire connaître Victor loin de ses terres hexagonales. Depuis le tournoi, l’intérieur est dans toutes les têtes notamment grâce à Jonathan Givony et sa propagande de petit Twittos. Il est les yeux d’ESPN et a eu l’opportunité d’observer les jeunes années de Kevin Durant, LeBron James ou encore Luka Doncic, ses compétences de scout étant reconnues de tous. Pendant la Coupe du Monde en Lettonie, le Jo est tombé complètement fada de Victor à tel point qu’il s’est demandé… s’il avait déjà vu meilleur prospect.

« Il est peut-être le meilleur prospect que je n’ai jamais scouté. » – Jonathan Givony

C’est tellement plaisant quand un de nos protégés choque outre-Atlantique. Devant ce genre de phénomène, les Amerloques ne maîtrisent pas totalement leur sujet et sont complètement déstabilisés. Une tendance en pleine croissance et parfaitement imagée par les Giannis Antetokounmpo, Luka Doncic et autre Nikola Jokic. Du coup, what’s next for Vico ? Toutes les planètes semblent alignées pour que la Grande Ligue lui ouvre ses portes après deux ou trois saisons d’Euroligue avec le David Lighty Gang. Et puis, il n’y a rien de désagréable à toper quelques trophées sur le sol français avant de s’envoler fusiller les arceaux cainris. Ceci étant, beaucoup de paramètres doivent encore être réunis pour que Wembanyama réussisse sa transition vers la NBA. On pense notamment au facteur blessure avec sa fracture de fatigue survenue en décembre dernier au niveau du péroné. Hormis cela, peu de choses peuvent réellement freiner la progression d’un gamin de 17 ans qui mesure 2,19m et se déplace comme un poste 3. Sa réussite extérieure est encore aléatoire mais la mécanique est d’une bonne école, la mire devrait donc se régler avec le temps. Et puis, quel profil de Defensive Player of the Year ! C’est Jonathan Givony qui nous souffle l’idée comme quoi Vic pourrait aisément rafler ce trophée environ neuf ou douze fois de suite. L’utilisation de son corps est parfaite, il ne reste plus qu’à prendre de la masse pour corriger ce problème de fautes dont Kenneth Lofton Jr. a su profiter. Bis repetita avec Oumar Ballo, un poids lourd de la peinture malienne qui a mis Wemby en difficulté. Un peu comme si on balançait une meule de Savoie sur un Ficello. Allez, rien d’insoluble et un fantastique horizon qui se dégage, n’est-ce pas Tony ?

« Il a tout pour faire une grande carrière et a l’opportunité d’être un futur choix n°1 de la draft NBA. Nous ferons tout pour soutenir son développement, l’aider à progresser et l’aider à atteindre cet objectif » – Tony Parker

La note TrashTalk de son Mondial : 9/10.

Victor Wembanyama showed why he's a future star during the #FIBAU19 World Cup 🏆 finishing 2nd with france! 🇫🇷🥈 The future is bright! 🌟 @ffbasketball pic.twitter.com/0JXfbAbbu7

— FIBA (@FIBA) July 13, 2021

Matthew Strazel – ASVEL

Foutez de l’audace, un zeste d’arrogance, quelques poils pubiens de Collin Sexton et une bonne dose de précocité, vous obtenez Matthew Strazel. Héritier de Théo Maledon et prétendant légitime à la couronne de Villeurbanne, le petit prince rhodanien a cette fois troqué son maillot plein de sueur pour un pimpant costume de chef d’orchestre. Ça dérange en Lettonie, ce genre de profil alliant toutes les caractéristiques d’une tête brûlée à un talent inné. Loin des standards de l’Est, Matthew sort du rang et s’est encore démarqué en soulageant la mène tricolore d’une pression habituellement naturelle. Pour les plus cartésiens et les moins poétiques d’entre nous, son oeuvre estivale est correctement traduite par des moyennes de 11,3 points, 2,7 rebonds, 6,7 assists, 1,3 interception et 2,3 ballons perdus à 39% au tir dont 28% du parking. Que les pourcentages fassent l’effet d’une boule de cyanure dans le gobelet de rosé, d’accord. Mais pour ceux qui ont regardé ne serait-ce qu’une rencontre de ce Mondial, avoir 10/10 à chaque œil n’était pas nécessaire au constat des facilités de Strazel. Sa riche expérience en Euroligue lui a offert une assurance que ses vis-à-vis n’avaient tout simplement pas. Eh oui, plutôt facile de faire déjouer de simples ados talentueux quand on s’est déjà coltiné Shane Larkin toute une soirée. De quoi nous gratifier de quelques séquences bonus, dont ce tir primé venu chatouiller le plafond de la salle. Déclencher des trente-seize mètres sur la tête de son défenseur et au beau milieu d’une finale de Coupe du Monde contre Team USA ? La grosse brouette.

« Dire que je ne pense pas à la NBA serait mentir. »

Grande bouche des Bleuets lors de cette escapade lettone, le meneur est encore sous contrat avec l’ASVEL jusqu’en 2025. Sa personnalité – spontanément dans la prise de risque – ne le fait pas hésiter au moment de clamer haut et fort ses envies de NBA. L’Euroligue est un accomplissement que tout basketteur rêve de toper, mais son camarade outre-Atlantique reste numéro 1 lorsqu’il s’agit de causer ambitions. Pour le grand saut, il faut voir bien plus loin que cet été puisque Matthew – âgé de seulement 18 ans – n’a pas pu se déclarer candidat à la Draft 2021 : trop fort, trop jeune. Le bon côté de la chose, c’est qu’il a encore la place pour se caler un petit été à laver des darons mal bronzés au tournoi du camping. Le genre de quadragénaire qui fait dans le débardeur, les tâches de rousseur sur les épaules et les fautes de plombier sous l’arceau. En bref, le profil de Strazel est intéressant et la suite logique des choses serait qu’il fasse encore une ou deux années d’Euroligue avant de pourquoi pas, faire ses valises direction le pays de l’Oncle Sam.

La note TrashTalk de son Mondial : 8/10.

🏀 #NBAExtra
🎙 Le mondial U19, son avenir, ses ambitions… @mtwbucket32 répond à nos questions ! pic.twitter.com/Pgh4uIl26Y

— NBAextra (@NBAextra) July 14, 2021

Jayson Tchicamboud – Union Tours Basket Métropole

Si Matthew Strazel est le feu, lui ne sort pas pour autant du congélo. Fils de « l’escroc » Steed Tchicamboud, Jayson et sa papatte gauche ont fait excellent voyage en Lettonie. Le genre de gars qui apprend l’existence des pays Baltes en s’y rendant pour lâcher sa masterclass estivale. Aussi esthétique qu’efficace, son jeu de créateur est bien plus que situationnel : il est tout simplement figure de proue dans l’organisation des Bleuets. On parle d’un joueur capable d’enclencher un drive tranchant et dévastateur, de distribuer le cuir avec précision et justesse, mais aussi de dégainer en toute fin de possession. Un métronome – donc – dont la forme personnelle et le résultat collectif diffèrent rarement. Ses moyennes statistiques sur l’ensemble du tournoi ? Quelques 10 points, 4,9 rebonds, 4,6 assists, 2,6 ballons perdus et 1,3 interception à 60% au tir dont… 58% à 3-points. Bien que ses exigences soient à la hauteur de ce qu’il peut ambitionner – c’est à dire fouler un parquet NBA – il arrive que Jayson Tchicamboud puisse se perdre dans sa propre frustration. Là est donc son axe de progression principal : se forger un mental à toute épreuve et snober les bruits parasites qui veulent freiner sa progression.

Pour la petite story marrante – et histoire de montrer que certains égarements sont évitables – on se souvient de cette rencontre entre les espoirs de la SIG Strasbourg et ceux de l’Élan Chalon. Difficile de rapporter ce qu’il s’est passé sur le terrain – sûrement une brève échauffourée – mais un clash entre Ismael Roche et Jayson Tchicamboud a continué dans la soirée. Le lieu ? Leurs stories Instagram respectives. Si Jayson s’est targué d’un petit « quand tu demandes à un autre joueur de défendre sur moi, il n’y a pas à parler », le meneur chalonnais a carrément posté des screens comparatifs de leurs stats afin de montrer qu’il le dominait dans les secteurs des points et des assists. Pas très malin quand sur ces mêmes screens, on peut voir que Jayson rafle Ismael dans bien d’autres domaines. M’enfin, piquant notre championnat Espoirs.

« Depuis mes 3 ans, je joue au basket pour aller en NBA ! »

L’année qui vient est importantissime pour le futur de Jayson Tchicamboud. Prêté par la SIG Strasbourg à l’Union Tours Basket Métropole, le jeune meneur d’1m95 va avoir l’opportunité de s’exprimer sur les parquets de Pro B. La trajectoire souhaitée ? Dérouler son basket-ball à la manière des Hugo Besson, Hugo Robineau et autre Juhann Begarin, puis candidater sereinement à la Draft NBA. Si l’on parlait déjà de lui en 2019 comme l’une des chances de Draft françaises, c’est encore le cas. Mais le graal va devoir passer par un épanouissement chez les professionnels tourangeaux, étape sine qua non afin de prouver qu’il peut bel et bien foudroyer des darons. Attention à ne pas louper une marche qu’ont déjà manqué beaucoup de grands espoirs français comme Abdoulaye N’doye et Karlton Dimanche. Les cainris le voient, à Jayson de les épater.

La note TrashTalk de son Mondial : 8/10

🏀 #NBAExtra
🤩 Jayson Tchicamboud : "Je joue au basket pour aller en NBA !" @jaytchic00 pic.twitter.com/IA2iKxUecJ

— NBAextra (@NBAextra) July 17, 2021

Yvan Ouedraogo – Grand Canyon University

Si un jour vous partez à la guerre, toute la rédaction de TrashTalk vous souhaite d’être dans le même régiment qu’Yvan Ouedraogo, un spartiate des raquettes qui compense sa petite taille par les coudes, la sueur et l’envie d’avoir envie. Bien que certains sites annoncent le capitaine des Bleuets à 2m06, on fait davantage confiance aux 2m03 tristement assumés par le site de la Fédération Française de basket-ball. Qu’importe, la boule de nerfs a régalé tout le long du tournoi et ce malgré son déficit physique clair, devant des intérieurs bien plus longs. Avec une moyenne de 23 minutes de jeu, Yvan Ouedraogo a envoyé 8,7 points, 7,7 rebonds et 1 assist à 54% au tir. On place au-dessus de tout sa masterclass en demi-finale contre la Serbie avec 11 puntos, 15 rebonds et 2 passes décisives, l’une de ses nombreuses prestations qui a permis aux Bleuets de ne pas sombrer avant d’avoir atteint leurs objectifs.

Mais la perfection n’existe pas et Yvan s’est vautré sur la toute dernière marche de la compétition. Au plus important des moments, le poste 5 a calé devant un Kenneth Lofton Jr. dont la silhouette est devenue légende. À coeur vaillant rien d’impossible ? Si, quand en finale de Coupe du Monde de tels prospects se dressent sur ton chemin, il est préférable d’avoir autre chose que son fighting spirit en poche. Ce ne fut malheureusement pas le cas pour la France qui misait depuis le début sur la hargne et la belle carrure d’Yvan. Ce dernier s’est fait détruire à l’épaule toute la soirée du 11 juillet, avant que Porky Lofton Jr. ne termine le boulot et place Team USA tout en haut du podium. Jamais avare dans l’effort, on se souviendra longtemps de cette grosse semaine de gladiateur made in Ouedraogo en Lettonie. Aucun rebond n’était facile, aucun point ne lui était offert (si), Yvan s’est fait seul et a placé l’intérêt de l’équipe au-dessus de tout. Rien que pour ça, ce bonhomme mérite carrière.

« Cet été avec l’équipe de France était une expérience que je n’oublierai jamais, de toute ma vie. »

Deux saisons dans le Nebraska et puis s’en va. Cet été marque un tournant dans la carrière d’Yvan qui s’est récemment engagé avec la Grand Canyon University pour un bail de trois ans. Dans la continuité de ce que l’on expliquait précédemment, son corps est finalement la muraille qui se dresse entre lui et la NBA. Aussi éblouissantes soient ses performances, il est compliqué – pour ne pas dire impossible – de rejoindre la Grande Ligue lorsque l’on est un si petit intérieur. C’est pourquoi après un second exercice brouillon chez les Cornhuskers, le pivot franco-burkinabé a décidé de se relancer chez GCU : une université située à Phoenix et qui reste sur une belle saison NCAA avec un bilan de 17 victoires pour seulement 7 revers. De quoi se qualifier pour la March Madness, avant de se faire sortir au premier tour par Iowa State University. Même si bon nombre de ses camarades candidatent à une place en NBA, nous continuerons de suivre assidument l’évolution d’Yvan Ouedraogo chez les Antilopes pour – peut-être – le retrouver à l’avenir foulant un joli parquet français.

La note TrashTalk de son Mondial : 7,5/10.

One More For The Country 🇫🇷 #TTIP #GorilleFam🦍🍓 pic.twitter.com/ZulIxYDOb0

— Yvan Ouedraogo (@Yvanouedball) July 10, 2021

Lucas Ugolin – SLUC Nancy

Oui, on peut venir de Nancy et avoir un avenir professionnel cohérent, c’est en tout cas ce que nous a prouvé Lucas Ugolin sur l’ensemble de sa compétition. Une bonne semaine durant, un ballon de contre-attaque qui s’éclatait entre les gros doigts de Strazel ou Tchicamboud ne pouvait pas trouver meilleure suite qu’un dunk en transition de Lucas. De l’autre côté du parquet, le 3&D des Bleuets fut missionné pour museler les grosses têtes de ce tournoi. Faute d’un petit pète sur une tentative de poster, il n’a malheureusement passé que onze minutes sur le parquet lors des deux dernières rencontres face à la Serbie et Team USA. Une tournure cruelle tant ses précédentes sorties étaient complètes. Devant l’Argentine ? 13 points, 3 rebonds, 2 assists et 2 interceptions en 22 minutes de jeu. Contre le Mali ? 11 points, 2 rebonds, 2 assists et 4 interceptions en 20 minutes de jeu. Face à la Lituanie ? 11 points, 3 rebonds, 1 assist et 4 interceptions en 28 minutes de jeu. Des lignes statistiques importantissimes et qui ont tapé dans l’œil de nombreux observateurs. Sa combinaison vitesse/détente est peu commune pour un arrière d’1m96 et ses longs segments – combinés à une belle rapidité latérale – lui octroient le vol de nombreux ballons. De quoi faire de Lucas une menace permanente pour son vis-à-vis, et surtout un joueur d’avenir.

« Lucas est tellement bon défenseur qu’il a sûrement volé le H au début de son nom. » – Un type sur Twitter

Bien qu’il ne soit pas le premier cité de sa génération lorsque l’on parle Draft, son profil reste celui d’un freak à qui l’on peut confier sereinement un backcourt de Pro B. Preuve en est, ses moyennes annuelles de 6,7 points et 1,6 rebond à 51% au tir dont 45% de la buvette. Des chiffres mérités puisque Lucas s’est retrouvé instantanément sur le devant de la scène lorsque le SLUC Nancy fut mitraillé par les blessures. Récompense d’une deuxième partie de saison taille patron – donc – l’arrière de 19 balais vient de resigner trois ans avec les Couguars. Les négociations n’ont apparemment pas été sans tentation extérieure puisque Mister Ugolin aurait longuement hésité à quitter le navire nancéen. En espérant que le futur récompensera la loyauté et l’engagement de Lucas, souhaitons bonne route à ce grand potentiel.

La note TrashTalk de son Mondial : 7/10.

🇫🇷Lucas Ugolin with a putback! #FIBA #U19 pic.twitter.com/QZdjfgueo2

— LUCKYD 🇱🇹 (@imLuckyD) July 7, 2021

Clément Frisch – Denain Voltaire

L’un des aînés de ce groupe et surtout, le deuxième bambin issu de la formation strasbourgeoise après Jayson Tchicamboud. On parle ici d’un ailier-fort de 2m01, âgé de 19 ans et qui a passé l’entièreté de sa jeune vie dans les salles de basket alsaciennes. Il est un joker de luxe, logiquement ombragé par la présence de Victor Wembanyama dans le cinq majeur. Sur l’ensemble de la compétition ? Quelques 8 points, 5,4 rebonds et 1,1 assist à 40% au tir dont 32% à 3-points. Si Clément Frisch est complètement passé à côté de son sujet lors des matchs de poules, il a ensuite sorti les bibis pour laver les grandes écuries lorsque cela complait le plus. C’est donc à nous de corriger ses stats en ne prenant en compte que les rencontres de phases éliminatoires : 12 puntos et 5,3 rebonds à 50% au tir. Mettons ça sur le compte d’un faux départ, d’accord ? Quoiqu’il en soit, il fait partie de ceux qui se sont excellement débrouillés devant les cainris en envoyant quelques moves de bonne école. Le salvateur des Bleuets contre la Lituanie avec un joli fouetté extérieur, pour finalement valider une campagne sur le thème de la French Touch et des offensives réfléchies. Rares sont les drives de Clément Frisch déclenchés dans la précipitation ou en toute fin de possession, son rôle étant celui d’un joueur élégant qui punit facilement les largesses occasionnelles. En résumé, le sixième homme de devoir qu’il vaut mieux compter dans ses rangs, from incapable de mettre un tir à un mètre du panier to Adrien Moerman en phases finales. 

« Comment appelle-t-on la raquette aux États-Unis ? La baraque à Frisch. » – un Américain lambda

Comme la plupart des cadres de cette équipe, la saison qui vient s’annonce capitale pour la Frisch. Prêté par la SIG aux Dragons de Denain, Clément va avoir l’opportunité de produire, de se développer et de montrer l’étendu de ses qualités aux observateurs de Pro B. Il fera sans aucun doute partie des candidats au titre de meilleur jeune joueur de seconde division, mais devra se démarquer devant le flot de jeunes gambettes qui débarquent dans cette ligue pour – eux aussi – réussir leur premier exercice professionnel. La suite ? La palette offensive, la rigueur et le profil de Clément Frisch sous-entendent un futur à minima européen.

La note TrashTalk de son Mondial : 7/10.

🇺🇸 #USA 17 – 🇫🇷 #France 13 | 2:37, 1Q.

🇫🇷 Clement Frisch with the all-pro move.#FIBAU19 #FIBAU19WORLDCUP #FIBA pic.twitter.com/z3j9jAr40C

— BasketballBuzz.ca 🇨🇦🏀🍁 (@basketballbuzz) July 11, 2021

Rudy Demahis-Ballou – AS Monaco Basket

Un jour, debout sans futal sur la table d’un bar breton et avec la carte d’identité d’un certain Jean-René Marsouin, Sir Alex Ferguson a dit « donnez moi dix bouts de bois et Rudy Demahis-Ballou, et je gagnerais la Coupe du Monde ». Il aurait pu nous rendre euphoriques, Rudy Demahis-Ballou est finalement passé à rien de se faire appeler Mister Big Shot jusqu’à la fin de sa carrière. Sur les deux derniers matchs de la compétition – contre la Serbie et Team USA – le petit prince du rocher est reparti bredouille en laissant derrière lui quelques bombinettes bien rafraichissantes et girouettes de momentum. Un meneur back-up de luxe qui on l’espère, n’a pas de rétros pour y voir son vieux début de tournoi. Eh oui, déjà qu’il est compliqué d’exister derrière le backcourt Matthew Strazel – Jayson Tchicamboud, ça l’est davantage lorsque l’on est incapable de planter un tir en sortie de banc. Ainsi élu garçon le plus illogique de tous les temps, Rudy Demahis-Ballou termine donc la compétition avec 5,9 points, 2,4 rebonds et 2 assists à… 21% à 2-points et… 43% de loin. On ne sait pas trop comment analyser ces pourcentages, là on a juste envie de se cacher et de devenir un média de badminton. Va pour RaquettesTalk, site sur lequel seront publiés des papiers enquêtes, l’un traitera notamment du gros mot prononcé par Vincent Chevron en finale du Challenge de Saint-Herblain 2009 quand Jean-Philippe a touché le filet avec sa raquette mais que l’arbitre a quand même accordé le point.

« Meilleur que Rudy Jomby mais moins bon que Rudy Gobert » – Rudy Gay

Un tournoi en demi-teinte, même si l’on clappe quand même très fort nos mains à Rudy Demahis-Ballou pour ses quelques séquences qui nous ont fait chavirer lorsque tous les regards étaient rivés sur nos U19. Son futur en professionnel s’inscrit dans un processus ô combien prestigieux puisque le combo guard 3&D va découvrir la Rocaligue avec L’Euro Team, ou un truc du genre. Son profil très recherché dans le basket-ball moderne lui octroie une visibilité que n’ont pas tous ses partenaires, et Zvezdan Mitrovic va devoir arroser sa jeune pousse avec des systèmes qui permettent à Rudy Demahis-Ballou de se montrer.

La note TrashTalk de son Mondial : 6/10.

Some impressive shot making in the 2nd quarter from Rudy Demahis-Ballou. pic.twitter.com/G9QNXAJ9Ow

— Aram Cannuscio (@AC__Hoops) July 10, 2021

Louis Lesmond – Harvard University

Il est le plus ricain des Français juste devant Brisco, cela fait maintenant deux ans que Louis Lesmond et toute sa famille ont déménagé dans l’Illinois pour rejoindre la Notre Dame College Prep. Un pari aussi atypique que réussi puisque Louis vient de signer en NCAA avec l’Université d’Harvard grâce à quelques highlights passés entre les mains de scouts. On ne parlera que de l’avenir pour cet ancien pensionnaire de l’INSEP qui n’a pas été transcendant durant ces joutes estivales : 7 points, 1,9 rebonds et 1,1 assist en 14 minutes à 37% au tir dont 32% à 3-points. Responsabilisé comme couteau suisse en sortie de banc, l’aîné des Bleuets a assuré le minimum syndical et s’en va désormais challenger de jeunes adultes dans le Massachussetts. Si l’Université d’Harvard est plus reconnue pour ses filières scientifiques et sociales que pour son équipe de basket-ball, cela fait quelques saisons qu’elle passe tout proche d’une qualification pour la March Madness. Pour arriver à ses fins, elle accueille donc cet arrière d’1m96 dont la carrure respire la formation outre-Atlantique. Nous suivrons de très près la suite de carrière de Louis, dont le rôle au sein de son nouveau roster est encore inconnu. Souhaitons lui des minutes, des filoches et de futures belles épopées bleues.

« Je veux devenir un élément important de l’Université en tant que shooteur. On a une belle classe de recrues qui arrive et je pense pouvoir aider. Chaque année, Harvard est tout près du tournoi NCAA et je pense qu’on va y arriver. »

La note TrashTalk de son Mondial : 6/10.

😱 UNBELIEVABLE BUZZER-BEATER @LesmondLouis! The LEGENDARY @RonnieFields23 was on the call! A future star in broadcasting 🎧🎙, he's that good! #NBA #SCTop10 #Chicago #LouisLesmond cc: @NDCP_Hoops @NDCP_Enrollment pic.twitter.com/OdrzV7jFmk

— The Ball Out Sports (@TheBallOutSport) February 21, 2021

Armel Traoré – AS Monaco Basket

La petite déception de cette Coupe du Monde côté Bleuets. Quand on est un grand prospect NBA, que l’on tourne à 15 points de moyenne en Nationale 1 et que l’on a une opportunité en or de se faire plaisir contre les plus vieux, on ne doit absolument pas laisser passer cette chance. Résultat des petites courses, Armel Traoré laisse derrière lui des moyennes de 4,9 points et 2,9 rebonds à 44% au tir dont 22% à 3-points. Du haut de ses 2m03, il peut évoluer sur les postes 2 et 3 et profite donc d’un avantage de taille non-négligeable pour dominer les débats offensifs. Parti du Centre Fédéral après un très chouette exercice, lui aussi rejoint le groupe professionnel de l’AS Monaco avec lequel il découvrira l’Euroligue la saison prochaine. Sa polyvalence, sa verticalité, sa vivacité, ses jolis fondamentaux et son gabarit devraient légitimer sa candidature pour la Draft 2022, si tant est qu’il brille sur le rocher.

« Je suis fier d’avoir pu faire partie de cette équipe incroyable et d’avoir marqué l’histoire du basket français »

La note TrashTalk de son Mondial : 5/10.

Clutch 3 pointer here and particularly liked what I saw from Armel Traore on the defensive end on Jovic.

Strong frame, stays vertical on D, capable switcher on the perimeter, good rebounder, and has solid mechanics on the 3PT J. Name to keep in mind for the 2022 NBA Draft. pic.twitter.com/Nap3zkhaX1

— Aram Cannuscio (@AC__Hoops) July 10, 2021

Kévin Marsillon-Noléo, Brice Dessert et Guillaume Jean Eyango, trois jeunes têtes qui n’ont pas assez joué pour que l’on tire des conclusions sur leur Coupe du Monde. On retiendra les qualités athlétiques de Kévin Marsillon-Noléo, la grosse défense de Guillaume Jean Eyango et les 2m10 de Brice Dessert que l’on reverra sûrement avec la génération 2003 d’Armel Traoré.

« Vous emprunterez tous des chemins différents les mecs, mais vous serez à jamais liés grâce à ça… CHAMPION DU MONDE ! ». Que l’on aurait aimé que Frédéric Crapez puisse reprendre les mots de Didier Deschamps, mais il n’en fut rien. Pour toutes ces jeunes têtes qui – le temps de quelques semaines – ont fait tourner les nôtres, le plus important est finalement devant eux. Bon courage, les garçons.