Willie Green, le nouveau boss des Pels : le joueur était moyen, l’assistant fut couronné de succès, mais qu’en sera-t-il du head coach ?
Le 29 sept. 2021 à 12:30 par Corentin Dimanche
Débarqué cet été pour prendre la place de Stan Van Gundy en tant que head coach de NOLA, Willie Green va tenter d’enfin amener les Pelicans de Zion en Playoffs. Le nouveau patron de la Nouvelle-Orléans combine les deux casquettes d’ancien assistant et d’ancien joueur, statuts devenus importants et recherchés par les GMs dans leur recrutement de coachs depuis quelques années.
Willie Green le joueur
Après quatre années passées à la fac de Detroit Mercy, Willie Green a été sélectionné par Seattle (vous nous manquez les Sonics) en 43ème position de la Draft 2003. Le natif de Detroit est alors immédiatement transféré à Philly où il passe sept saisons et côtoie notamment des joueurs comme Monty Williams, Allen Iverson, Andre Iguodala et Chris Webber. Sa saison 2007-2008 chez les Sixers sera la meilleure de sa carrière avec des moyennes de 12,4 points, 2,5 rebonds et 2 passes à 44% au shoot. L’arrière d’1 mètre 93 et 90 kilos est ensuite envoyé aux Hornets à l’intersaison 2010, il y est alors entraîné par son ancien coéquipier Monty Williams (pour sa première en tant que coach) et apprend quelques ficelles auprès du franchise player Jerryd Bayless Chris Paul. Alors que CP3 est envoyé aux Clippers, Willie l’ourson signe aux Hawks avant de rejoindre son pote du backcourt à Los Angeles et y passe deux saisons pour finalement conclure sa carrière de joueur auprès de Vavane à Orlando en 2015. Au final, player Willie en NBA, c’est 731 matchs en douze saisons, avec une moyenne de 8,3 points. Rien d’exceptionnel donc, mais Green s’est surtout fait un nom grâce à sa voix dans le vestiaire, bien plus importante que son rôle sur le parquet. Son caractère, sa polyvalence, sa propreté, sa défense et sa connaissance du jeu ont ainsi fait de lui un joueur respecté par ses pairs et compagnons de voyage.
“Willie était le joueur que tout le monde écoutait. Il n’était pas notre meilleur joueur, il jouait même très peu à l’époque. Mais il a une manière de faire unique, il a un truc rare. Il a la capacité de vous dire la vérité sans vous blesser, il n’y a pas beaucoup de personnes comme ça dans le monde. Il fait partie de ces gens capable de dire ce que vous avez besoin d’entendre, et au lieu de réagir, vous acceptez tout simplement.” – Doc Rivers coach des Clippers et de Willie Green lors de la saison 2012-2013.
Willie Green l’assistant coach
Un an seulement après son retrait des parquets, en août 2016, le retraité intègre le staff de Steve Kerr en tant qu’assistant au développement des joueurs, juste après que les Warriors se soient fait salir en Finales aient gagné 73 matchs et gagné le titre l’année précédente. À Golden State, WG gagne deux titres avec les Guerriers de KD et Steph puis, après la déception des Finales 2019, il décide de s’envoler pour l’Arizona et rejoindre les Suns, devenant ainsi le lieutenant de son ex-coéquipier et ex-coach Monty Williams. Faut suivre hein. Aux côtés de son mentor, Willie connaît d’abord une bulle de Mickey exceptionnelle durant laquelle les Soleils remportent chacun de leurs huit matchs mais ratent tout de même les Playoffs. Chris Paul débarque alors et aide Phoenix à retrouver les Finales, à l’issue desquelles Will décide de prendre son envol tel… un pélican. Assistant Green a donc connu quatre finales et en a remporté la moitié, le tout en seulement cinq ans. Pas dégueu non ? En décidant de quitter le banc des Suns pour prendre la tête de celui des Pels, Mister V(ert) rejoint ainsi les Mike Budenholzer, James Borrego, Stephen Silas, Jamal Mohsley et autres Wes Unseld Jr. dans la caste des assistants devenus head coachs mais aussi Chauncey Billups et Ime Udoka dans la sous-caste des anciens assistants ET anciens joueurs devenus head coach. Le protégé de Monty Williams suit également les traces d’Alvin Gentry, qui s’était également fait la malle en quittant le staff de Steve Kerr pour prendre la tête du banc du Bayou entre 2015 et 2019 et de Luke Walton qui avait délaissé les Warriors pour prendre en charge les Lakers en 2016. Malheureusement, les carrières en tant que head coach de ces deux bonhommes ne présagent rien de bon pour l’avenir de Willie Green en Louisiane, surtout quand on voit l’état dans lequel sont les Kings aujourd’hui alors que Walton en est le boss et Gentry son assistant. Malgré tout, les déclarations des joueurs et coachs qui ont côtoyé Mister Green laissent imaginer un vrai potentiel, porté par de grosses qualités au niveau relationnel.
“Willie est un de mes meilleurs amis. J’ai joué avec lui, il était rookie et j’étais son vétéran. [..] Maintenant on travaille ensemble, même sa famille est proche de la mienne.” – Monty Williams
“On a traversé beaucoup ces deux dernières années et on a passé beaucoup de temps ensemble. Une vraie relation s’est développée, je le respecte à fond. La franchise de New Orleans va avoir un vrai bon gars entre leurs mains pour mener leur groupe. […] C’est toujours dur de perdre quelqu’un comme ça mais il faut voir le projet dans son ensemble. Il va pouvoir s’occuper de sa famille. Je suis sûr que c’est quelque chose qu’il veut depuis un long moment.” – Devin Booker
“Mon avis est biaisé, ce n’est pas que mon coéquipier, c’est un frère pour moi. Je sais qu’il le mérite, il est le coach le plus humble, le plus préparé que vous avez vu dans votre vie.” – Chris Paul
Alors au final, quid de Willie Green head coach ?
Alors qu’il vient de souffler sa quarantième bougie, Green a donc décidé de franchir le step final en prenant en main l’effectif des Pelicans. Tâche qui fait partie des plus ardues de la Ligue quand on connaît l’historique de la franchise de Louisiane, qui voit là son troisième coach débarquer en ville en… trois ans. Bonjour la continuité. Les qualités d’écoute et de compréhension du coach rookie devraient néanmoins lui permettre de vite se faire accepter par les jeunes pélicans. Un dialogue rondement mené avec Zion devrait d’ailleurs bien aider dans la quête de la franchise de garder et satisfaire la bête. Willie sera bien accompagné dans son vœu de Playoffs puisqu’il sera conseillé par Mike D’Antoni, et parmi ses assistants se trouvent également Jaron Collins, avec qui Green était aux Warriors, Fred Vinson, présent dans le staff des Pelicans depuis 2010 et surtout le GOAT himself… MONSIEUR Corey Brewer, en charge du développement de joueurs. On ne dit pas que Willie Green va révolutionner le basket du Bayou mais il ne pourra surement pas faire pire que son prédécesseur Stan Van Gundy. On a vu plus facile comme première franchise pour un coach certes, mais le travail de WG sera surtout de contenter Zanos et de donner de l’espoir aux quatre fans des Pels en imposant sa rigueur, sa propreté et sa personnalité forte et rassurante. Le changement principal pour New Orleans ne se fera donc peut-être pas sur le terrain, mais bien en coulisses.
“J’ai été un starter et je suis sorti du banc, il y a même des fois où je n’ai pas joué du tout. Je comprends ce que les joueurs ressentent” – Willie Green
Willie est donc un spécialiste du dialogue, ce qui est bien pratique dans ce qu’on appelle désormais la players league. Green ne fera peut-être pas des miracles sur le terrain mais pourrait bien convaincre Zion de rester à NOLA et rien que cela pourrait constituer un petit exploit. Il ne faut pas sauver Willy mais c’est bien à Willie de sauver les Pels.
Source texte : NBA.com, AZcentral.com, NOLA.com