Hall of Fame 2021 : Bill Russell intronisé en qualité d’entraîneur, la définition de marquer un sport sous toutes ses coutures
Le 11 sept. 2021 à 15:02 par Arthur Baudin
Comme chaque année, la classe des nouveaux intronisés au Hall of Fame comprend joueurs, joueuses et coachs. Attardons-nous sur ces derniers, les trois nouveaux tacticiens qui vont être décorés pour leur science du jeu. Ils s’appellent Bill Russell, Rick Adelman et Jay Wright, et cette soirée est aussi la leur. On s’assoit – sur un banc, de préférence – et on débrief.
Qu’il est relou, ce vieux Bilou. Comment est-ce humainement possible d’être intronisé au Naismith Memorial Hall of Fame en 1975, au College Basketball Hall of Fame en 2006, au FIBA Hall of Fame en 2007, puis une seconde fois au Naismith Memorial Hall of Fame en 2021, cette fois-ci pour ses talents d’entraîneur ? Devenu le premier coach noir à siéger en extrémité de banc, Bill Russell a marqué notre sport de la plus jolie des manières, et le souligner relève bien entendu de l’euphémisme. Comme énoncé, il fut intronisé au Panthéon de la balle orange en 1975, mais il ne s’est jamais accordé cet honneur considérant que d’autres joueurs noirs le méritaient davantage. À l’instar de Chuck Cooper qui, une fois accueilli au Hall of Fame en 2019, a permis au consciencieux Bill Russell d’enfin accepter sa récompense, 44 ans après. Ce soir, le pivot connu pour ses haut faits dans les peintures du Massachusetts est célébré pour un autre aspect de son jeu, celui d’enseigner. Eh oui, durant sa carrière d’entraîneur, Bill Russell a compilé 341 victoires pour 290 revers avec les Boston Celtics, les Seattle SuperSonics et les Sacramento Kings (sale histoire, cette dernière franchise). Il est passé du parquet au velleda en 1966 avant de saluer définitivement le terrain et ses bords en 1987. En tant qu’entraîneur, il aura ramené deux titres supplémentaires aux Celtics – lors des saisons 1967-68 et 1968-69 – histoire d’accroître un peu plus sa légende, qui n’en avait franchement pas besoin. Fais croquer Bill, merde à la fin.
As Bill Russell enters Hall of Fame as a coach, some former players share their memories of him https://t.co/mJR0WmwVmZ
— The Boston Globe (@BostonGlobe) September 11, 2021
Quid de Rick Adelman et Jay Wright ? Le premier nommé est devenu – en avril 2013 – seulement le huitième entraîneur de l’histoire à franchir la barre symbolique des 1000 victoires, même si depuis Gregg Popovich a atomisé l’assemblée en s’emparant du record avec 1476 succès à son actif. S’il est également connu pour avoir topé la quatrième plus longue série de matchs remportés de l’histoire de la Grande Ligue (22) avec les Rockets de Tracy McGrady, son prime tactique restera ce passage de huit ans à Sacramento. Là-bas, Rick a façonné une équipe pour jouer disputer le titre, faite de Chris Webber (lui aussi intronisé au Hall of Fame cette année), Vlade Divac, Mike Bibby et autres role players dévoués à une seule et unique cause : fumer les Lakers. La suite, on la connait, quelques lancers-francs en trop accordés au Angelinos, et un tirage de rideau sur la plus belle période de l’histoire des Kings, sans bague à la clé. Quant à Jay Wright, le second honoré vient valider son statut de coach universitaire All-Time. On ne sait pas trop comment le classer, mais ses deux titres avec Villanova (équipe qu’il dirige depuis 2001) en 2016 et 2018 sont venus montrer toute la progression de l’Université sous la tutelle du quasi sexagénaire. Également sur le banc de Team USA pour les Jeux Olympiques de Tokyo cet été – en qualité d’adjoint – nul doute que sa boîte aux lettres doit être remplie d’offres de franchises en tout genre, allant d’un contrat de ménagère chez les Hawks daté de 2002, à une offre de head coach rédigée par les Lakers en 2018. Mais lui, semble s’en carreler le coquillard.
C-Webb x Rick Adelman x Vlade
A @SacramentoKings reunion at #21HoopClass Enshrinement Tip-Off Celebration and Awards Gala. pic.twitter.com/MJhJsy5POs
— NBA History (@NBAHistory) September 10, 2021
Félicitations aux trois nouveaux entrants et bienvenue chez les bonshommes, les vrais. Pour ceux qui sont encore en activité, à savoir seulement Jay Wright, il n’y a plus besoin de justifier ses choix tactiques après une défaite, il suffira d’un « qui est au Hall of Fame, toi ou moi ? » pour calmer un gamin possiblement trop arrogant. Même si on ne doute pas, qu’avec lui cela doit être rare.