Davion Mitchell et Cam Thomas co-MVP de la Summer League : on a fouillé dans les archives pour voir ce que ce titre vaut vraiment
Le 18 août 2021 à 19:40 par Mathis Boronat
Avec la fin de la Summer League de Las Vegas, c’est aussi le meilleur moment de l’été NBA qui se termine (non). Même si on est vraiment tristes (toujours pas) de devoir attendre l’année prochaine pour l’édition 2022, on va devoir enchaîner. C’est donc Davion Mitchell et Cam Thomas qui ont été sacrés co-MVP de la ligue d’été du côté de la cité du vice, l’occasion idéale pour revenir sur les derniers lauréats de ce tournoi où se cachent de sacrées pépites. Réelle prédiction de l’avenir ou un petit trophée avant de disparaître ? Allez, c’est le moment d’aller regarder tout ça pour tenter d’imaginer de quoi l’avenir de Davion Mitchell et Cam Thomas sera fait.
Ah, la Summer League… c’est vraiment un moment particulier. D’un côté, on est plutôt hypés et on se dit que c’est l’occasion de voir ce que donnent les futurs cracks (ou non) de la Draft, d’observer leurs premiers pas pour savoir s’ils sont encourageants pour la suite ou s’il y a encore du boulot. Mais d’un autre côté, ça reste la Summer League hein. C’est la seule chose que l’on a à se mettre sous la dent, mais c’est loin d’être incroyable pour autant, surtout quand ça se transforme en garbage time géant. Du coup, ça procure un sentiment assez chelou et on peine parfois à savoir si c’est vraiment révélateur du niveau des joueurs ou s’il s’agit d’un tout autre monde que la NBA.
Depuis 2006, la NBA décerne un trophée de MVP de la Summer League de Las Vegas. Du coup, à l’occasion du sacre partagé de Davion Mitchell et Cam Thomas, on est allés faire un tour dans la liste des anciens vainqueurs de cette distinction et, spoiler, le destin n’a pas été le même pour tous. Pour ça, il suffit de prendre la cuvée de 2012, qui a sacré Damian Lillard et Josh Selby co-MVP du tournoi ? Vous n’en connaissez qu’un des deux ? Normal, il faut dire que les 28 matchs NBA de la carrière de Josh avec les Grizzlies ont été plus que marquants. Blague à part, on a quand même eu de sacrés joueurs qui sont ressortis avec le trophée de MVP, parmi lesquels on peut donc citer Damian Lillard mais aussi Blake Griffin ou encore John Wall. Si on prend l’exemple du rouquin des Nets, sa Summer League (19,2 points, 10, 8 rebonds et 3,2 passes) nous avait plutôt annoncé la couleur de ce que le jeune rookie des Clippers allait donner en NBA. Meilleur joueur de la Summer League 2009, et une saison blanche due à fracture de fatigue au genou plus tard, l’ailier-fort devient Rookie de l’Année à l’unanimité et All-Star dès son arrivée en NBA. C’est la même chanson pour Dame et Jean Mur qui ont remporté cette distinction personnelle les deux années suivantes, et qui se sont révélés être des meneurs plutôt sympathiques par la suite. Inutile de refaire le CV de ces messieurs, et en l’occurrence c’est plutôt bon signe. Plus récemment, on retrouve des noms qui nous sont plutôt familiers et qui se sont avérés être de bons role players à l’image du jeune Brandon Clarke, de son ancien coéquipier Jonas Valanciunas, ou encore des anciens Lakers, Lonzo Ball et Josh Hart. On peut aussi vous évoquer le titre de MVP de Nate Robinson en 2007, parce que c’est toujours kiffant de parler de lui. Jusque-là, on se dit que finir MVP de Summer League, ça ne présage que du bon pour la suite, et que c’est bon signe pour Davion Mitchell et Cam Thomas. Mais si on y regarde d’un peu plus près, ce n’est pas forcément toujours le cas. Pour certains, c’est même la seule raison pour laquelle on se souvient (un peu) de leur nom dans l’univers de la NBA.
Et qui de mieux pour illustrer ça que le co-MVP avec Lillard ? Car oui, un jour dans sa carrière, Josh Selby a été au même niveau que Damian Lillard, et ça, c’est quand même incroyable et personne ne pourra lui enlever. En même temps, l’ancien de Memphis – décidément, ils adorent la Summer League – nous avait offert un tournoi monstrueux à 24,2 points (55,7% au shoot et 64,3% à 3-points) de moyenne. C’est simple, il rentrait tout et de n’importe où. Il aura donc fait une meilleure SL que des gars comme Jimmy Butler, Kemba Walker ou encore Tobias Harris. Attendez, pourquoi son nom ne vous dit rien ? Parce qu’à moins d’être un expert de la D-League (l’appellation de l’époque), pas sûr que vous en ayez déjà entendu parler. En effet, le 49è pick de la Draft 2011 était parti jouer directement aux Rheno Bighorns, devenus les Stockton Kings, équipe affiliée de Sacramento. Il avait ensuite brillé de nouveau en Summer League avant de repartir dans l’antichambre de la NBA. Le 22 décembre, les Grizzlies l’avaient rappelé pour disputer un total de 28 matchs avec les stats impressionnantes de 2,3 points de moyenne en 8,5 minutes de jeu. Tradé aux Cavs par la suite en compagnie de Mareese Speights et Wayne Ellington contre Jon Leuer et un tour de Draft, il sera coupé dans la foulée et repartira en D-League avant de commencer une carrière de globe-trotter en signant successivement dans des clubs en Chine, en Croatie, en Corée du Sud et en Israël. A défaut de faire la même carrière que Dame, il se sera offert un joli tour du monde qui n’est toujours pas fini d’ailleurs puisque monsieur joue actuellement en Nouvelle-Zélande, aux Franklin Bulls (aucun lien). Le salaire n’a peut-être rien à voir, mais ça fait des voyages plutôt sympas à raconter lors des réunions de famille. Bon ok, on abuse et on vous a cité l’exemple le plus flagrant pour prouver que cette distinction n’est pas forcément synonyme de carrière d’Hall of Famer pour autant. Mais ce n’est pas le seul à ne pas avoir été à la hauteur des espoirs placés en lui. Par exemple, Glen Rice Jr. (oui oui, le fils de celui de Miami, sauf que vous remplacez ses 1000 matchs en carrière par 16) a également été sacré MVP sans rien confirmer derrière, en guise de saga de l’été quoi. Et puis, ce ne sont pas non plus les Kyle Anderson, Randy Foye ou Tyus Jones, également lauréats, qui redorent l’image de ce trophée. Voilà, maintenant vous êtes au point sur les derniers lauréats du MVP de Summer League. Certains sortent de nulle part, remportent ce trophée, et retournent dans l’anonymat illico presto. D’autres sont attendus, ils cartonnent dès leurs débuts, et sont aujourd’hui des basketteurs reconnus (+1 point rime).
Alors, plutôt Selby ou plutôt Lillard pour Davion Mitchell et Cam Thomas ? On ne veut pas prendre tout de suite les paris, mais le sort du MVP de Summer League est plutôt variable comme les derniers lauréats nous l’ont prouvé. Finalement, à part nous offrir quelques highlights de futurs cracks ou de complets inconnus, ce tournoi d’été n’est pas si révélateur que cela, mais il nous permet au moins de combler notre manque de balle orange pendant l’été. En plus, il a même rendu les fans des Kings heureux le temps d’une soirée. Et finalement, c’est déjà pas mal.