Hommage au front office des Bucks : le titre s’est gagné sur le parquet, mais dans les bureaux on n’a pas chômé
Le 21 juil. 2021 à 17:18 par Alexandre Taupin
Si le titre acquis cette nuit contre les Suns est un superbe accomplissement pour Giannis et les Bucks, c’est aussi une magnifique victoire pour le front office qui a construit ce groupe. Étape par étape, année après année, les pièces du puzzle se sont imbriquées les unes avec les autres et ça méritait bien un petit dossier.
8 septembre 2020 : les Bucks quittent les Playoffs la tête basse après une piteuse série contre le Heat de Miami. Le choc est dur pour une équipe qui a dominé la saison régulière et qui rêvait d’atteindre les Finales. Après une telle désillusion, les questions se bousculent : Mike Budenholzer est-il encore l’homme de la situation ? Giannis est-il suffisamment entouré ? Va-t-il prolonger son contrat ? Ça sent le sapin du côté des Daims et le front office se doit de réagir. Eric Bledsoe et sa capacité à chocker en Playoffs sont donc envoyés en Louisiane avec George Hill et des picks pour récupérer Jrue Holiday, un joueur qui doit faire passer un cap à l’équipe. Le coût est important mais le board sait qu’il doit faire all-in pour aller gagner tout de suite et rassurer sa star. En parallèle, Bryn Forbes, D.J. Augustin et Bobby Portis viennent renforcer les rangs des Daims pour des montants raisonnables. La mission la plus périlleuse reste évidemment de convaincre Giannis de prolonger son contrat. Quelques semaines plus tard, mission réussie : il signe un deal longue durée pour gagner avec sa franchise de toujours. Il est temps de partir en guerre. Avec une Conférence Est qui s’arme dangereusement (n’est-ce pas Brooklyn ?), il devient capital de récupérer des munitions supplémentaires et des joueurs fiables qui aideront à aller loin en Playoffs. Ça tombe bien, plusieurs occasions sont à saisir sur le marché. Dans le genre soldat ultime à envoyer dans la tranchée : monsieur P.J. Tucker. Traînant sa peine du côté de Houston, le pitbull est récupéré contre pas grand-chose et, vu les Playoffs réalisés, on doute que Jon Horst regrette vraiment son investissement.
Jrue Holiday, P.J. Tucker ? Deux éléments indispensables de ce Milwaukee champion en 2021 et des paris (Portis, Forbes) qui auront finalement tous été… gagnants. Certes, il y avait des risques à l’idée de tout miser sur un run rapide mais, comme Toronto en 2019, il a été payant. La force du management des Bucks c’est aussi d’avoir cru en ce groupe, en son technicien, en des joueurs qu’ils ont formés et vus grandir sur plusieurs années (Giannis, Middleton). Il y a eu des moments de doute, des moments où on a vu le bateau tanguer sérieusement mais jamais chavirer. C’est aussi la force de cette équipe qui n’a pas l’avantage d’évoluer dans un gros marché. Milwaukee, ce n’est pas Chicago, New York ou L.A. C’est une ville qui n’attire pas les noms clinquants et qui a construit son succès via la Draft majoritairement. La plupart des stars qui ont joué là-bas étaient des picks des Bucks (Kareem, Glenn Robinson, Ray Allen, Michael Redd, Sydney Moncrief, Bob Dandridge pour en citer quelques uns) ! Évidemment, le cas de Giannis fait forcément écho et quand on voit son niveau de domination aujourd’hui, on ne peut qu’applaudir ceux qui ont cru en lui à l’époque. Pas à pas, le Freak a grandi, il a appris de ses échecs, on l’a mis dans les bonnes conditions pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui : un phénomène capable de porter son équipe sur le toit du monde. Un projet qui n’était qu’un rêve en 2013, un rêve qui est devenu une réalité en 2021.
Le titre de cette nuit est la récompense de plusieurs années de travail dans le Wisconsin. Le front office peut jubiler : ils ont finalement trouvé la bonne combinaison pour mener Giannis et sa troupe vers les sommets. Il n’y a plus qu’à y rester désormais.