Giannis Antetokounmpo a emmené Milwaukee au sommet : une story incroyable pour un champion d’exception

Le 21 juil. 2021 à 10:04 par Nicolas Meichel

Giannis Antetokounmpo 3 21 juillet 2021
Source image : NBA League Pass

Dans le sport, il y a parfois des histoires qui semblent trop belles pour être vraies. Vous savez, ce genre d’histoires qui semblent sortir tout droit d’un film tellement elles sont incroyables. Celle de Giannis Antetokounmpo en fait clairement partie. De vendeur de CD dans les rues d’Athènes lors de ses plus jeunes années, le Greek Freak a connu une ascension incroyable jusqu’à devenir champion NBA, tout ça dans la franchise qui a misé sur lui il y a huit ans.  

Il y a encore quelques mois, Milwaukee tremblait. Les fans des Bucks avaient des sueurs froides, pendant que la franchise du Wisconsin attendait impatiemment la décision de Giannis Antetokounmpo. Après une nouvelle déception en Playoffs, le Greek Freak n’avait plus qu’une année sur son contrat et pouvait donc devenir l’agent libre le plus convoité de l’été 2021. Une voie empruntée par certaines des plus grandes stars NBA des années 2010 dont LeBron James et Kevin Durant, sans doute les deux meilleurs joueurs de la décennie. Mais si ces gars-là ont décidé de quitter leur franchise d’origine et d’emmener leurs talents ailleurs pour remporter leur premier titre NBA, respectivement à Miami et Golden State, Giannis a finalement choisi de prolonger à Milwaukee via la supermax extenson, pour 228 millions de dollars sur cinq ans, soit le plus gros contrat de l’histoire. Une décision allant à contre-courant dans l’ère du player empowerment et des réunions de stars, mais une décision qui respectait les valeurs du Greek Freak, qui a grandi en tant que joueur et en tant qu’homme à Cream City. Famille, loyauté, persévérance. À l’ancienne quoi, sans faire copain-copain. Quand vous arrivez dans votre prime, que vous êtes double MVP et Défenseur de l’Année en titre, et que vous évoluez dans un petit marché comme Milwaukee, cela peut être tentant de rejoindre une destination plus hype pour maximiser ses chances de gagner un titre NBA, surtout après deux éliminations prématurées en Playoffs alors que les Bucks possédaient le meilleur bilan en saison régulière. Sauf que Giannis Antetokounmpo ne voulait pas quitter Milwaukee sans avoir rempli sa mission : ramener une bannière de champion dans une franchise en manque d’émotions fortes depuis un demi-siècle et le titre de 1971 avec les légendes Kareem Abdul-Jabbar et Oscar Robertson. Par fierté, mais aussi parce qu’il se sentait en partie responsable des échecs des Bucks, lui qui n’a pas été exempt de tout reproche en Playoffs en 2019 et surtout en 2020 dans la bulle. L’échec retentissant en demi-finale de Conférence Est contre Miami chez Mickey – dans une ambiance marquée en plus par le COVID et les tensions sociales – aurait pu décourager Giannis, mais cette expérience a plutôt eu l’effet inverse. Les Bucks ont fait ce qu’il fallait pour renforcer son supporting cast avec notamment le gros transfert de Jrue Holiday à l’intersaison, Antetokounmpo a cru au projet et a prolongé, et aujourd’hui le Greek Freak et les Bucks sont au sommet de la planète basket.

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« C’est mon côté entêté. C’est facile d’aller jouer ailleurs avec d’autres joueurs. J’aurais pu rejoindre une superteam, faire ma part du boulot et remporter un titre.

Mais ça là, c’est la manière difficile d’y arriver. C’est LA manière d’y arriver. Et on l’a fait. »

Giannis.

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Ce titre NBA 2021, c’est le titre de la persévérance. Et Giannis en est le plus beau symbole. Ayant grandi en Grèce dans les rues d’Athènes, littéralement puisqu’il vendait des DVD, des montres et des sacs pour ramener un peu d’argent à la maison, Antetokounmpo est passé de “sans-papiers” à joueur au plus gros contrat de l’histoire du basket US, pour finalement se retrouver tout en haut de la hiérarchie NBA. Une ascension sortie tout droit d’un conte de fées. Quand les Bucks ont décidé de miser sur Giannis avec le 15e choix de la Draft 2013, ils voyaient en lui un prospect très intrigant avec un gros potentiel, en particulier sur le plan physique avec ses 2m11, ses longs bras, ses longues jambes et ses qualités athlétiques. Mais même la franchise de Milwaukee ne pouvait pas imaginer une telle montée en puissance. Personne d’ailleurs, sinon il ne serait pas tombé au milieu du premier tour. Il était grand mais frêle, il était limité techniquement, il ne possédait que six années de basket derrière lui, bref le genre de diamant brut capable à la fois de devenir un phénomène comme de se planter dans les grandes largeurs au sein de la plus belle ligue du monde. Mais très vite, grâce à une éthique de travail irréprochable et une volonté sans faille, Giannis a montré qu’il faisait plutôt partie de la première catégorie. En 2017, il est officiellement rentré dans la catégorie des stars NBA : Most Improved Player, All-Star, membre de la deuxième meilleure équipe de la saison, membre de la deuxième meilleure équipe défensive aussi. Une belle manière de mettre la Grèce sur la carte NBA. Mais ce n’était qu’un début. Deux ans plus tard, premier titre de MVP de la saison régulière pour le Freak, suivi en 2020 par un deuxième et un titre de DPOY histoire de bien remplir l’armoire à trophées et de se retrouver dans la même catégorie que Michael Jordan et Hakeem Olajuwon. Avec lui, c’est toute la franchise de Milwaukee qui a changé de dimension. Lors de la première saison de Giannis, en 2013-14, les Daims n’ont remporté que 15 matchs pour 67 défaites, soit le pire bilan de toute la NBA cette année-là. À partir de 2018 et l’arrivée du coach Mike Budenholzer, les Bucks sont devenus la meilleure équipe de saison régulière, tout ça dans une salle flambant neuve nommée Fiserv Forum, qui était tout simplement en feu – à l’intérieur comme à l’extérieur – lors de ces Finales NBA 2021. On appelle ça l’effet Giannis. Alors oui, avant d’arriver au top, il a fallu passer par de grosses déceptions en Playoffs. Il a fallu apporter des modifications à l’effectif ainsi qu’au style de jeu pratiqué, et Antetokounmpo lui-même a dû faire évoluer sa façon de jouer, en évoluant moins comme un joueur de périmètre mais plus comme un intérieur sur ces Playoffs 2021. Mais aujourd’hui, on peut dire que tout ça a payé : les Bucks sont champions, le Freak a décroché le titre de MVP des Finales et même celui du MVP du All-Star Game en mars dernier. Un magnifique grand chelem, tout simplement.

« Si je ne remonte plus jamais sur ce podium avec ces trophées, ça me va. Je me sens extrêmement chanceux.

Ce que j’espère surtout, c’est que cela montre au monde entier que vous devez avoir espoir. Vous devez croire en vos rêve. »

Giannis, MVP des Finales et MVP de l’humanité.

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Giannis a donc franchi les étapes les unes après les autres, à pas de géant. Et quelque part, de tout là-haut, un certain Kobe Bryant doit applaudir bien fort, lui qui a challengé le Freak à plusieurs reprises pour qu’il devienne la meilleure version de lui-même, la version ultime. All-Star ? Check. MVP ? Check. Champion NBA ? Check. MVP des Finales ? Check. À l’âge de 26 ans, Giannis Antetokounmpo possède déjà un palmarès long comme le bras. Il pourrait prendre sa retraite demain et serait déjà considéré comme l’un des plus grands joueurs all-time. Son maillot flottera incontestablement au sommet du Fiserv Forum après sa carrière, un moment qu’il avait imaginé avec sa famille lors de ses premiers pas à Milwaukee. Mais plus que le maillot, c’est carrément une statue qu’on pourrait voir un jour devant la salle des Bucks, surtout s’il continue sa formidable ascension. Il est le plus grand joueur de Milwaukee depuis Kareem, et bientôt on pourra sans doute enlever “depuis Kareem”. Avec ce titre NBA, avec sa perf’ incroyable en Finales et surtout ce Game 6 à 50 pions qui possède déjà sa place parmi les plus grands exploits de l’histoire du basket, Antetokounmpo a clairement solidifié son spot aux côtés des extraterrestres de son sport, réduisant par la même occasion les mauvaises langues au silence. Les “Bla bla Giannis n’a aucun skill c’est juste grâce à son physique qu’il est aussi fort” (coucou Ramesse), les “Giannis n’a pas ce qu’il faut pour percer en Playoffs”… tout ça, vous pouvez le jeter à la poubelle. Et pour ceux qui veulent souligner les blessures des Nets en demi-finale de Conférence Est pour remettre en question l’exploit des Bucks de Giannis, n’oubliez pas qu’Antetokounmpo est passé à deux doigts de se péter le genou face aux Hawks avant de revenir sur les parquets pour sortir l’une des plus grandes perfs all-time en Finales NBA. Pas pour rien qu’on l’appelle le Greek Freak hein. Quelque part, c’est une belle revanche pour Giannis, même s’il n’est pas du genre à attendre la validation du monde extérieur. Modèle d’humilité et de leadership, en gardant toujours la tête sur les épaules, Antetokounmpo n’a jamais voulu être quelqu’un d’autre. Alors il est resté lui-même, et il a gagné à sa manière, peu importe l’adversité. C’est précisément pour cela que son titre restera dans les mémoires, et pour très longtemps.

Inarrêtable sur les parquets, exemplaire en dehors, et désormais sacré champion NBA, Giannis Antetokounmpo coche absolument toutes les cases de la greatness. Et le plus incroyable dans tout ça, c’est que son ascension n’est sans doute pas terminée. Bienvenue dans le monde du Greek Freak !

MVP https://t.co/cjmWH5Mqyz

— Kobe Bryant (@kobebryant) August 27, 2017

My man….M.V.P. Greatness. 🙌🏾💪🏾 Next up: Championship. #MambaMentality https://t.co/dhZTFI1Aam

— Kobe Bryant (@kobebryant) June 25, 2019


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