Chris Paul a joué ses premières Finales, mais Chris Paul a – encore – perdu : énième défaite marquante, peut-être bien la plus douloureuse

Le 21 juil. 2021 à 10:05 par Giovanni Marriette

Chris Paul montage 21 juillet 2021
Source image : YouTube / TrashTalk

Il était au cœur de cette affiche entre les Bucks et ses Suns, parce qu’il est probablement en 2021 le joueur NBA qui attend/mérite le plus une bague, celui, aussi, que cette bague fuit de manière incroyable depuis trop d’années. Il aurait pu avec les Clippers, il aurait du avec les Rockets, il a failli avec les Suns. Il a failli mais il faillit, même si cette fois-ci (cette fois encore dirons certains), Chris Paul a absolument tout donné. Attrape-moi si tu peux, épisode 16.

Seize ans que ça dure. Seize ans sans le moindre titre, même si une bonne moitié de ces années n’était pas spécialement attendue du côté de la bijouterie (les années à New Orleans ou Oklahoma City par exemple), mais seize ans tout de même. Et seize ans ça fait beaucoup, surtout pour un joueur assez unanimement reconnu comme l’un des meilleurs de l’histoire à son poste. La story Chris Paul avait pourtant tout du beau conte pour enfant. Chapitre 1 ? Se faire connaitre, devenir en quelques mois seulement une référence chez les meneurs de sa génération, faire des Hornets une franchise qui compte à nouveau. Chapitre 2 ? Transformer les losers de Los Angeles en losers… magnifiques, faire des Clippers une vraie entité reconnaissable en NBA : Lob City. Fact, CP3 n’est alors plus seulement l’un des meilleurs meneurs de sa génération, il est en train de devenir l’un des meilleurs meneurs de tous les temps. Chapitre 3 ? Déménagement à Houston, puis ce duel avec les Warriors, en 2018 notamment, peut-être bien l’année où il était le plus proche d’arriver à ses fins, même s’il ne parvient toujours pas à jouer de Finales. La cuisse qui grince, des Warriors all-time en face, le monde entier se ligue contre un seul homme. Chapitre 4 ? Changement de ville une nouvelle fois mais également changement de rôle. On devient moniteur de colo, pour faire progresser des gamins, mais Chrisssou est tellement fort qu’il parvient à faire d’une équipe de gosses et de lieutenants solides… une vraie équipe de Playoffs, le CP3 nouveau est arrivé. Puis ce chapitre 5, dans l’Arizona, chapitre dans lequel l’association entre Chris, un All-Star et superstar en devenir, un coach qu’il ne connait que trop bien et un squad fait pour la bagarre… catapulte les Suns en Finales NBA. Il y est, enfin, seize ans après sa Draft, et il le mérite.

Il le mérite car pour y arriver il aura fait à Phoenix bien plus qu’accompagner un beau projet. Une saison solide, une saison de patron, déjà. Puis des Playoffs de hall Of Famer, avec quelques perfs historiques dans une carrière déjà bien remplie (Game 4 à Denver, Game 6 à… Los Angeles, face aux… Clippers, Game 1 des Finales). Chris Paul est parfait, Chris Paul joue de manière millimétrée, ne perd pas un ballon, score à foison et transforme Deandre Ayton en Amar’e Stoudemire 2008, Chris Paul transforme les Suns en équipe de champions, une équipe qui mène 2-0 en Finale contre des Bucks blessés dans leur chair et dans leur tête… se dit-on. Puis vient ce virage, un virage que l’on n’attendait pas après analyse des deux premiers matchs de la série. Chris Paul se voit devenir tête en l’air, moins focus, incapable de s’adapter à une défense qui, elle, s’est adaptée à lui. Chris Paul semble moins saignant, le body language en prend un coup à Milwaukee lors des matchs 3 et 4, série relancée, doutes relancés, et si… Chris Paul craquait encore. La suite ? Elle se lit en regardant les matchs, pas seulement les stats. Le Game 5 semble plus réussi mais en réalité Chris n’y est pas, du moins il n’y est pas comme il devrait y être, et, comble de la lose, c’est carrément sa match-up Jrue Holiday qui sort le match de sa vie au meilleur des moments, le dominant en attaque, en défense, à l’ESTAC et à la Défense. Un Game 5 perdu à la maison et des illusions qui s’envolent, la défaite de plus point à l’horizon, une défaite qui interviendra finalement trois jours plus tard, non sans avoir tout donné, mais avec, une nouvelle fois, ce spectre de l’échec, ce coup de massue pour ponctuer une saison. Là où le bât blesse ? C’est que l’on se dit que cette fois encore… Chris Paul n’aurait pas faire bien plus, Chris Paul est tout simplement tombé sur meilleur que lui. Comme avec les Rockets lorsqu’il évoluait avec les Clippers, comme avec les Warriors lorsqu’il évoluait avec les… Rockets. Chris Paul, défaite avec les honneurs, monstre sans bague, Rich Paul, bla, bla, bla, non Chris Paul ne mérite pas ça mais oui Chris Paul est aujourd’hui une légende qui attend toujours, à 36 ans, de connaitre le Graal en NBA, incroyable tant il domine son sujet depuis toutes ces années.

Ces quelques lignes ? Absolument pas écrites pour tirer à boulets rouges sur le loser le plus magnifique de la Ligue, ni pour noter que l’ami en est donc à un bilan de 0-13 quand Scott Foster l’arbitre en Playoffs, mais plutôt pour se désoler ensemble, tout en se félicitant évidemment du titre des Bucks, car n’oubliez pas qu’ici on aime tout le monde. Cette fois-ci c’était peut-être la bonne, ça devait être la bonne, peut-être même que l’occasion ne se représentera pas de sitôt, peut-être même qu’elle ne se représentera jamais, même si l’on sait que l’ami Cipi Fruit a probablement encore quelques tours dans son sac, un sac sponsorisé Poulidor and co.


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