Alléluia, Chris Paul est en Finale NBA : la seizième saison aura été la bonne, quand on aime on ne compte pas

Le 01 juil. 2021 à 09:21 par Giovanni Marriette

Chris Paul 1er juillet 2021 2
Source image : NBA League Pass

Depuis sa Draft un soir de juin 2005, Chris Paul est passé par tous les états, par tous les jugements, par tous les applaudissements et, souvent, par toutes les critiques. De prospect très vite au niveau à All-Star respecté, de petit protégé de LeBron James à victime collatérale de David Stern, de loser à bras droit non-officiel d’Adam Silver, de surcote incroyable à investissement le plus sûr de la Ligue. Une bien belle bande de girouettes que nous avons parfois été concernant CP3 mais, aujourd’hui, le meneur des Suns a mis tout le monde d’accord et de manière officielle et définitive quant à son talent, quant à la legacy qu’il s’apprête à laisser.

Qu’elle semble loin cette période, période à laquelle les Clippers trustaient environ chaque matin douze places dans le Top 10, mais période également où Lob City ne rimait pas avec Playoffs. Chris Paul vient d’arriver à Los Angeles, il est déjà quadruple All-Star et a emmené les Hornets en Playoffs trois fois en six ans, dont une fois en demi-finales de Conférence (2008), tabassant à l’époque les Mavs avant d’échouer les armes à la main face aux Spurs. Arrivée en grande pompe en Californie donc, mais le show proposé ne se poursuit jamais bien longtemps au printemps. Le bilan de la demi-douzaine d’année passée à L.A. par Fruit est simple : aucune Finale de Conférence. Demi-finales en 2012, premier tour en 2013, demi-finales en 2014, les Spurs sortis en 7 au premier tour en 2015, peut-être l’apex de Lob City, mais une incroyable défaite face à de drôles de Rockets au tour suivant, puis une sortie prématurée au premier tour les deux années suivantes. Chris Paul est officiellement l’un des meilleurs meneurs de sa génération, une tête à claque pour certains mais un génie pour d’autres, un génie qui doit cependant attendre son heure.

Son heure ? Il tentera de la connaitre avec Houston, en débarquant au Texas à l’été 2017 dans un giga-trade marquant la fin de l’ère Lob City à Los Angeles et la renaissance de Rockets en mode Clutch City, avec un Chris Paul dans le rôle du second de service, puisque dans le Texas sévit alors un barbu à 30 pions de moyenne. La sauce prend très vite, tu m’étonnes, mais si Chris Paul atteint enfin ces foutues Finales de Conférence, c’est cette fois-ci le destin qui se charge de lui pourrir la vie car c’est une blessure à la cuisse qui empêchera les Rockets de mieux figurer face aux Warriors. Défaite 4-3, Trevor Ariza a du sang sur les mains et, fait intéressant, si Chris Paul cristallise les critiques à cause de sa réputation de loser, les gens ne se rendent pas encore compte que c’est bien lui qui a transformé les Rockets 2018 en une machine capable de rivaliser avec l’une des meilleures équipes de l’histoire. Daryl Morey le sait, lui, et offre alors à Chris Paul une prolongation de contrat all-time à l’été 2018. 160 millions sur quatre ans, pour un mec de 33 piges à l’époque, les poches sont pleines et la villa pour la mamma… mais cette info a surtout le don d’éveiller les critiques encore plus acerbes de la communauté NBA. Chris Paul devient alors un voleur, un braqueur, la spéciale, et il lui faudra désormais prouver – encore plus – qu’il est de la caste des plus grands.

Malheureusement l’an II à Houston ne se passe pas aussi bien, Chris se tartine avec Brandon Ingram dès le premier match de la saison ou pas loin, le corps est toujours aussi fragile, les Warriors sont toujours là mais l’entente avec Ramesse pas vraiment, si bien qu’au soir de l’année 1 de son juteux contrat Chris Paul est envoyé… à Oklahoma City contre Russell Westbrook, pour encadrer des gamins dans une franchise qui ne joue pas grand chose d’autre que le ventre mou à l’Ouest. Ca fait cher l’éducateur sportif mais on ne le sait pas encore… ce n’est qu’une étape de plus dans le drôle de processus CP3. Car un an plus tard et après avoir emmené une équipe de tâcherons jusqu’en Playoffs, à deux doigts au passage d’éliminer les… Rockets. Merci pour tout, bon vent, et nouveau déménagement un an plus tard, direction Phoenix cette fois-ci, et quelques sourires commencent à refaire surface. Les Suns ont un projet un peu plus abouti, avec Chris Paul à la baguette il prend d’ailleurs tout son sens, et c’est de nouveau dans la peau d’un contender que Chrissou attaque sa seizième saison NBA.

Six mois plus tard ? Chris. Paul. Est. En. Finales. NBA. Après une saison maitrisée à la perfection, après des Playoffs dantesques à peine freinés par une alerte COVID. Seize ans. CP3 aura donc eu besoin de seize ans pour arriver à ses fins, le Graal dans une carrière NBA, avec l’éternelle joie potentielle d’un titre à aller chercher. Pour certains la route est droite, pour Chris Paul elle fut très sinueuse mais, comme ne le dit jamais Pat Beverley, rien ne sert de courir il faut partir à point.