Les Knicks sont officiellement qualifiés pour les Playoffs 2021 : je crois qu’après avoir lu ça… on peut mourir tranquille !

Le 13 mai 2021 à 05:03 par Bastien Fontanieu

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Source image : NBA TV

C’est une phrase qui était imprononçable il y a quelques mois. Une blague, qui n’avait pas de sens il y a un an. Un rêve ? Oui, aussi. Une réalité ? Carrément, désormais. Avec la défaite de Boston à Cleveland cette nuit, les Knicks se sont officiellement qualifiés pour les Playoffs 2021. New York est de retour en phase finale.

Il y a des moments que l’on oublie pas dans la vie d’un fan. Un titre de champion, par exemple, pour sa franchise de coeur. Un joueur nommé MVP, après avoir joué des coudes pendant plusieurs mois avec un paquet de stars. Le retour en Playoffs fait aussi partie de ces dates immortelles, surtout lorsque les fans en question en ont bavé ces dernières années. Sans atteindre la sécheresse des Kings, les supporters des Knicks en avaient pris plein la tronche lors des saisons précédentes, et à raison. Depuis 2013, dernière qualification en Playoffs de la franchise new-yorkaise qui s’était terminée en demi-finale face aux Pacers de Paul George, il y avait plus de quoi pleurer qu’autre chose. Les prises de décisions irrationnelles de James Dolan, les embrouilles avec Spike Lee ou Charles Oakley, le management grotesque de Phil Jackson, les visages qui se succèdent aussi bien sur le banc que dans les bureaux,… Pour faire simple et précis, disons que ridiculiser les Knicks au quotidien était dans la NBA ce que le fromage était dans la fondue : un élément fondamental et sur lequel on pouvait compter les yeux fermés. Mike Woodson, Jeff Hornacek, Kurt Rambis, Derek Fisher, Mike Miller ou David Fizdale dans la case des entraîneurs. Carmelo Anthony, Kristaps Porzingis, Enes Kanter, Andrea Bargnani, Michael Beasley, Joakim Noah ou Trey Burke dans la case des joueurs. Les visages avaient beau défiler, les tentatives avaient beau s’enchaîner, rien n’y faisait. Les Knicks continuaient à décevoir, et les moindres éclaircies laissaient rapidement place à une succession de tornades et autres ouragans internes.

Puis vint cette folle saison NBA 2020-21.

Ce changement de cap, il y a un peu plus d’un an, en laissant place à Leon Rose à la tête de la franchise. Merci Steve Mills et Scott Perry, on va changer deux ou trois choses en coulisses si cela ne vous dérange pas, et on se tient au courant. Le sacro-saint 2 mars 2020, date à laquelle un premier Rose va faire le taf avant de laisser place à un deuxième du nom quelques mois plus tard. Vint ensuite la signature de Tom Thibodeau, en ce 30 juillet de l’an de grâce 2020. Un nom rempli de connotations, positives comme négatives après des exploits et des galères entre Minnesota et Chicago. Mais un ancien de New York, qui revenait sur les terres de ses premières gammes pour lancer le plus grand des projets : make the New York Knicks great again. Désolé Donald, ici c’est New York. Donc la ville qui a fait sa réputation dans les années 70 sur son jeu collectif, et dans les années 90 sur sa défense. La suite, on ne la connaissait pas mais elle va transporter la planète basket pendant plusieurs mois. Les Knicks vont réaliser une régulière 2020-21 sensationnelle, sans baisser une seule fois les bras. Derrière les assauts d’Immanuel Quickley, les contres de Nerlens Noel, les banderilles de Reggie Bullock, les coups de coudes de RJ Barrett et les lunettes de Taj Gibson. C’est l’inoubliable Julius Randle, enfin responsabilisé à la hauteur de son talent, qui va passer un cap exceptionnel pour devenir All-Star, candidat au titre individuel à trois lettres, et maître de la cité qui ne dort jamais. New York, we here. Comme un slogan beuglé par Julius et sa voix rocailleuse après une énième victoire arrachée par la force de ses bras. Le ton bitumeux, les séquences flashy rangées au placard pour faire l’éloge du basket dur, du Thibodeau basketball, du New York basketball quelque part.

Ce qui servait de belle petite story de l’hiver va se transformer en véritable darling de toute la saison NBA 2020-21. Non, pas de chute dans le régime et le rythme des Knicks. Non, malgré un calendrier de deuxième partie de campagne annoncé hardcore, pas de mauvaise série de défaites à domicile ou en déplacement. Tu vas voir, les Knicks vont nous faire une Knicks, c’est sûr. La phrase était tentante, et comment ne pas être attirée par elle après tant d’années passées dans le même schéma ? Au lieu de ça, c’est tout un groupe qui va se serrer les coudes et sortir les kevlars pour valider le plus beau des accomplissements. Le retour en Playoffs. Cette nuit, sans jouer, les joueurs de Thibs ont pu apprécier Kevin Love en mode 2014, tabassant les Celtics pour offrir la qualif aux Knicks. Est-ce un rêve ? Un montage mal intentionné ? Non, juste une affirmation de plus dans cette toute nouvelle réalité : celle d’une franchise qui est bien de retour dans l’élite de la Conférence Est. Aujourd’hui c’est la fête pour tous ces fans, qui ont connu les heures sombres de Quincy Acy et Jarrett Jack, les soirées noires de Toure’ Murry et Lance Thomas, les briquasses de Kyle O’Quinn et Mario Hezonja. Aujourd’hui, c’est une de ces rares journées de cette dernière décennie où les fans des Knicks vont pouvoir sortir de chez eux, torse bombé, fringues aux couleurs bleues et oranges fièrement portées, en marchant au ralenti. De retour en Playoffs, une phrase qui n’avait aucun sens il y a quelques mois. Quel parcours, quelle saison, quel mérite.

Dans un rêve parfait ? On aurait demandé à vivre dans au sein d’un Madison Square Garden plein à craquer. Mais là n’est pas le plus important ce jeudi. Les Knicks sont en Playoffs, en attendant de voir s’ils affronteront les Bucks, le Heat ou les Hawks au premier tour. Envoyez qui vous voulez, cette saison est déjà une victoire. Pour Julius, pour Thibs, pour la ville, et pour ses fans.