Meilleure progression de l’Année 2020-21 : un général new-yorkais a peut-être déposé tout le monde dans la dernière ligne droite

Le 02 mai 2021 à 14:31 par Giovanni Marriette

Alain Chabat 28 avril 2021
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Place à la course au trophée tant convoité de MIP, celui qui récompense l’explosion statistique et globalement un impact grandissant +++ d’une année sur l’autre. Un trophée parfois synonyme de tiret numéro 1 d’un CV bien rempli, puisqu’on rappelle que ces dernières années des zigottos comme Paul George, Jimmy Butler ou encore Giannis Antetokounmpo avaient raflé la mise avant de faire décoller leur carrière, mais cette année c’est peut-être vers un “re-décollage” que l’on pourrait se diriger.

Statistiques arrêtées au 28 avril

# Inc(l)assables : Nikola Jokic et Zion Williamson

Des mecs qui ne seront peut-être pas mentionnés plus que ça dans le classement final mais, euh, arrêtons-nous un peu sur la saison de ces deux mammouths, une fois de plus. Nikola Jokic ? Une ligne de stats qui a explosé de la cave au grenier, en passant par le living room de l’adresse au tir. Favori pour le trophée de MVP, scuze, le Joker serait également le MIP 2021 si l’histoire le permettait. Dommage qu’en NBA on ne serve pas l’entrée et le plat chaud en même temps car une double récompense de ce type représenterait parfaitement la saison incroyable du pivot des Nuggets. Zion Williamson ? Sophomore donc compliqué toussa, on vous le répète chaque mois depuis huit ans et demi, mais on parle ici d’un joueur… différent. Devenu All-Star après une cinquantaine de matchs à peine en NBA, Zion Williamson a basculé de projet à machine impossible à arrêter et lui aussi mérite sa mention MIP. Son seul problème ? Peut-être bien qu’il était déjà trop fort, trop tôt.

#10 Shai Gilgeous-Alexander

Encore un qui va passer à la trappe, mais pas pour les mêmes raisons. Il y a deux mois ? Ca parlait de podium pour Shai Gilgeous-Alexander et d’un Thunder en mode sensation. Ce matin OKC fait clairement pitié mais c’est assez volontaire, et le pauvre Shai a disparu des radars non pas à cause de son niveau mais tout simplement parce qu’il ne joue plus. Blessé et laissé en couveuse pour la saison prochaine, ça promet, SGA regarde ses jeunes teammates se faire découper chaque soir mais si son dernier tiers de saison bien vierge fait tâche sur le CV 2021, on n’oublie pas la masterclass proposée de décembre à mars, aux commandes d’un groupe jeune et qui à l’époque gagnait quand même quelques matchs. Et vous savez quoi ? On reparlera probablement de lui la saison prochaine, ici même, car le meneur le plus swag de la Ligue a encore de belles cartes dans sa manche.

Stats 2019-20 : 19 points à 47,1% au tir dont 34,7% du parking et 3,3 passes en 34,7 minutes

Stats 2020-21 : 23,7 points à 50,8% au tir dont 41,8% du parking et 5,9 passes en 33,7 minutes

#9 Collin Sexton

Big up au poisson le plus stylé de l’Ohio (Collin, colin, bref), qui nous termine ici une saison assez incroyable. Un début d’exercice à la frontière du niveau All-Star, un petit coup de mou puis un printemps sympa aux côtés de son associé Darius Garland, et ça donne une saison à quasiment 25 pions de moyenne, plutôt pas mal pour un mec dont on parle finalement très peu en raison de l’indice de hype négatif de sa franchise. La progression est folle, le backcourt des Cavs a belle allure et peut regarder devant avec le sourire, ne reste plus qu’à gagner des matchs mais pour ça… joker.

Stats 2019-20 : 20,8 points à 47,2% au tir, 3 passes et 1 steal en 33 minutes

Stats 2020-21 : 24,5 points à 48,7% au tir, 4,1 passes et 1,1 steal en 35,7 minutes

#8 Chris Boucher

Chris Boucher était attendu, Chris Boucher est venu, et c’est bien dommage mais Chris Boucher a beaucoup perdu. Une progression folle un peu gâchée par la saison éclatée des Raptors, mais certaines des perfs de l’intérieur ne peuvent être gardées sous silence comme ses 38 points et 19 rebonds début avril face aux Bulls. Non pas que ce seront ses moyennes dans deux ans hein, mais y’a quelque chose chez ce boucher et on ne parle pas de promo sur la blanquette. Vrai freak capable de scorer, efficace des deux côtés du terrain, toutes les stats doublées depuis un an, mais une blessure et une fin de saison qui l’empêche de squatter plus haut dans ce classement. Mais tranquille, il devrait s’en remettre.

énormes perfs, blessure, temps de jeu

Stats 2019-20 : 6,6 points à 47,2% au tir dont 32,2% du parking, 4,5 rebonds, 0,4 passe, 0,4 steal et 0,4 contre en 13,2 minutes

Stats 2020-21 : 13,6 points à 51,9% au tir dont 38,9% du parking, 6,7 rebonds, 1,1 passe, 0,6 steal et 1,9 contre en 24 minutes

#7 Nikola Vucevic

Si l’on met de côté les dernières perfs un peu caca, dues surtout à un environnement globalement trop crade à Chicago, Nikola Vucevic nous a bien sorti une saison de MIP. Le plus fou dans tout ça ? C’est que c’est… la deuxième fois qu’il nous fait le coup, car avant de passer de 20 à 24 pions par match cette saison il avait déjà lâché un up de plus de quatre points en 2019. All-Star pour la deuxième fois cette saison, plus que mérité, parmi les équations les plus insolubles dans une raquette NBA et auteur de quelques perfs historiques avec le Magic, Niko est devenu l’une des quelques valeurs sûres de NBA par son talent et sa constance. L’ancien Duc de Floride est dans son prime, profitez-en la mif.

Stats 2019-20 : 19,6 points à 47,7% au tir dont 33,9% du parking et 78,4% aux lancers, 10,9 rebonds et 3,6 passes en 32,2 minutes

Stats 2020-21 : 23,9 points à 49% au tir dont 41,8% du parking et 83,6% aux lancers, 11,3 rebonds et 3,7 passes en 33,5 minutes

#6 Jaylen Brown

La fin de saison de Jean-Lin Marron est certes moins constante qu’à son apéritif mais diantre, quelle progression. Cette semaine encore, 39 points, certes dans une défaite honteuse face à OKC mais on s’en cogne, puis 38 le lendemain contre Charlotte avant de laisser Jayson Tatum mitrailler les Spurs deux jours plus tard. Car c’est à bien à cela qu’on assiste cette saison à Boston : aux performances d’un monstre à deux têtes, car au-delà d’un certain flow Kobeiesque Jaylen n’a rien à envier à Jayson, quand on sait de surcroit qu’en plus d’être devenu un merveilleux attaquant il est aussi l’un des meilleurs défenseurs de la Ligue à son poste. All-Star et officiellement parmi la crème de la crème des deux côtés du terrain, il n’aura finalement manqué qu’un poil de constance sur la longueur et une saison plus aboutie de son équipe pour le voir rafler le trophée de MIP. Parce que très clairement il n’en est pas loin, mais alors pas loin du tout.

Stats 2019-20 : 20,3 points à 48,1% au tir dont 38,2% du parking et 72,4% aux lancers, 2,1 passes, 1,1 steal et 0,4 contre en 33,9 minutes

Stats 2020-21 : 24,7 points à 49,3% au tir dont 40,1% du parking et 76,6% aux lancers, 3,4 passes, 1,3 steal et 0,5 contre en 34,3 minutes

#5 Dejounte Murray

En voilà un qui a évolué sous les radars cette saison, jusqu’à en devenir l’une des darlings tout court, et chaque soir. Si DeMar DeRozan est l’assurance tout risque de SA, Dejounte en est l’étincelle, ce joueur qui rappelle aux fans des Spurs qu’ils sont toujours à la mode. On parle d’un meneur dont le haut du corps rend jaloux les gymnastes et donc les jambes font pâlir les sauterelles, d’un mec capable d’aller fricoter avec la trentaine de points et de dépasser la dizaine de passes, la demi-douzaine de steals et la… quinzaine de rebonds aisément, on parle d’un mec qui se charge chaque soir de l’énergumène adverse le plus en vue, et dans notre ranking du jour d’un joueur passé de prospect qui tarde à vrai joueur impactant sur la durée, tous les soirs et ce depuis le début de la saison. Une bise également à notre Autrichien sûr Jakob Poeltl, lui aussi en cours d’ascension, mais l’une des raisons principales de la saison plus qu’honnête des Spurs compte tenu des circontances, c’est bien le niveau du déjanté Dejounte.

Stats 2019-20 : 10,9 points, 5,8 rebonds et 4,1 passes en 25,6 minutes

Stats 2020-21 : 15,6 points, 7,1 rebonds et 5,2 passes en 31,8 minutes

# 4 Michael Porter Jr.

Alors oui, les sophomores, bla, bla, bla. Sauf que comme mentionné pour Zion Williamson un peu plus haut, Michael Porter Jr. n’est en fait pas vraiment… un sophomore comme les autres. Arrivé dans la Ligue à l’été 2018 mais absent pendant un an à cause d’une blessure au dos, ok on triche un peu, MPJ a pris cettes aison une dimension fille et encore plus depuis la malheureuse blessure de son meneur Jamal Murray. A tel point qu’aujourd’hui devant un match des Nuggets, vous avez à la fois la certitude de voir Nikola Jokic claquer un 30/12/8 minimum, mais également celle de voir le grand dadais envoyer du bois pendant 40 minutes. Les stats ont explosé, évidemment, mais l’attitude a changé, aussi, en atteste une défense passée de passoire il y a peu à “plus qu’honnête” cette saison, tout comme son gros serbe de pivot d’ailleurs, et le tout bien chaperonné par des spécialistes de la chose comme Paul Millsap ou Aaron Gordon. A deux semaines de la fin de la régulière Denver est devenue la franchise de deux joueurs, plutôt pas mal pour un mec qui joue seulement sa deuxième année de basket parce que, ouais, on fait quand même un peu comme ça nous arrange.

Stats 2019-20 : 9,3 points à 50,9% au tir dont 42,2% du parking, 4,7 rebonds, 0,8 passe, 0,5 steal et 0,5 contre

Stats 2020-21 : 18,5 points à 54,3% au tir dont 44,4% du parking, 7,6 rebonds, 1 passe, 0,6 steal et 1 contre en 31,2 minutes

#3 Christian Wood

Difficile de donner plus de crédit à Christian Wood que cette troisième place, mais difficile finalement de lui en donner moins. Dans la colonne des moins, évidemment, une saison des Rockets complètement pourlingue, pas forcément prévu au départ, mais aussi des pépins physiques qui lui auront fait rater, quand même, une vingtaine de matchs. Mais attention car, dans la colonne des plus, quand Cricri a joué au basket les espoirs placés en lui par les Rockets ont été très vite validés. Vraie menace en attaque, profil typique de l’intérieur moderne qui sait poster mais aussi – beaucoup (trop ?) – s’écarter, et au final une saison en quasi 20/10 de moyenne, plutôt pas mal pour un mec encore inconnu du grand public il y a un an à peine. Pas énormément de points positifs à retenir de cette saison 2020-21 pour Houston mais parmi ceux-là l’émergence naissante de Kevin Porter Jr. et donc les belles promesses de Christian Wood, sorti du bois pou envoyer du bois, parce que Wood ça va dire bois t’sais.

Stats 2019-20 : 13,1 points, 6,3 rebonds, 1 passe, 0,5 steal et 0,9 contre en 21,4 minutes

Stats 2020-21 : 21,1 points, 9,8 rebonds, 1,6 passe, 0,8 steal et 1,2 contre en 32,2 minutes

# 2 Jerami Grant

Autre ancien talent caché qui a comme prévu clairement explosé cette saison, Jerami Grant n’a pas grand chose à se reprocher pour sa première saison en tant que franchise player. Une phrase qu’elle est drôle à écrire, mais très franchement si quelques doutes existaient à l’arrivée de Jeje à Detroit, notamment au vu de son contrat (80 sur 4), très vite l’ailier a répondu présent et par conséquent fermé des bouches. Déjà très en vue en début de saison puis rapidement libéré dans son statut par le départ des cadres du vestiaire (Blake Griffn, Derrick Rose), Jerami s’est fendu de quelques perfs notables, délaissant parfois certaines qualités qu’on lui connaissait (la défense notamment, léger bémol à sa saison) afin de jouer les pompiers de service en attaque, avec réussite néanmoins. Comme Christian Wood les pépins physiques couplés à un désir des Pistons de perdre encore et encore aura un peu gâche cette première saison, mais ses 22,5 points de moyenne représentent en tout cas la plus belle progression chiffrée de toute la NBA, parmi les joueurs qui comptent j’entends. First step validé, ne reste plus qu’a savoir exactement… ce que sera le deuxième.

Stats 2019-20 : 12 points, 3,5 rebonds, 1,2 passe et 0,8 contre en 26,6 minutes

Stats 2020-21 : 22,5 points, 4,6 rebonds, 2,8 passes et 1,1 contre en 34,1 minutes

#1 Julius Randle

Toute une saison à se poser la question, à se poser des questions. Peut-on vraiment filer le MIP à un mec qui lâchait déjà de la stat grassouillette il y a deux ans de cela à peine ? Une progression c’est quoi ? C’est d’une saison à l’autre ? C’est dans la globalité d’une carrière ? Oh fichtre, on est quand même pas là pour réfléchir et puis tout de même, qui n’a pas littéralement vibré devant Julius Randle cette saison. Un exercice monstrueux, le meilleur de sa carrière évidemment, des stats gonflées donc, mais finalement bien plus que ça puisque JVLIVS a participé à ramener cette saison à New York une vague de hype pas vue depuis presque dix ans, et un fighting spirit directement tatoué par Tom Thibodeau. Cartons sur cartons sur cartons, une moyenne du parking qui dépasse l’entendement et un altruisme incroyable pour un mec pourtant connu jadis comme un vrai placard à ballons, et au final ça donne un garçon en 24/10/6 dans l’une des dix meilleures équipes de la Ligue, All-Star pour la première fois de sa carrière et qui n’en a peut-être pas fini avec nos émotions cette saison. Si les quatre premiers mois de la régulière étaient une course de fond lors de laquelle Julius montrait patte blanche au jury, on dirait bien que le dernier tour de piste a mis tout le monde d’accord, et c’est tout bonnement incroyable.

Stats 2019-20 : 19,5 points à 46% au tir dont 27,7% du parking et 73,3% aux lancers, 9,7 rebonds, 3,1 passes et 0,8 steal en 32,5 minutes

Stats 2020-21 : 23,9 points à 46,1% au tir dont 41,8% du parking et 80,5% aux lancers, 10,4 rebonds, 6 passes et 1 contre en 37,5 minutes

Un Julius Randle qui accélère toujours plus et qui pourrait donc faire la nique à tout le monde dans la dernière ligne droite. A voir si le fait que son CV statistique soir déjà bien rempli lui portera préjudice dans l’esprit des votants, mais quoiqu’il arrive il fallait rendre hommage à ce drôle de bonhomme et à sa fantastique saison. Ca c’est fait, on passe aux récompenses maintenant ?