Pour Adam Silver, le taux de blessures n’est pas plus élevé cette saison : pas sûr que les fans des Nuggets soient d’accord avec lui

Le 28 avr. 2021 à 16:41 par Nicolas Meichel

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C’est l’un des sujets sensibles qui accompagnent la campagne 2020-21. Avec les nombreuses blessures qui caractérisent la saison régulière et l’absence de plusieurs stars, on en connaît beaucoup qui pointent du doigt le rythme imposé par le calendrier NBA pour expliquer ces bobos. Mais le big boss de la Ligue Adam Silver réfute cette théorie.

Le calendrier de la NBA est-il à l’origine des blessures qui rythment malheureusement la saison 2020-21 ? Quand on sait que la Ligue a repris après une intersaison historiquement courte pour foutre un programme de 72 matchs de fin décembre à mi-mai, et qu’on voit la liste des joueurs passés par l’infirmerie ou qui se trouvent sur la touche aujourd’hui, on a envie de dire oui : LeBron James, Kevin Durant, James Harden, Joel Embiid, Jamal Murray, Anthony Davis… la liste est longue et la saison a forcément été perturbée par ces pépins physiques, sans oublier évidemment aussi le protocole COVID. Cependant, quand Adam Silver a été interrogé sur cet aspect lors d’une longue interview pour le magazine TIME, il a refusé de tenir son calendrier comme grand responsable des blessures. Déjà parce que la densité des matchs joués par les équipes NBA n’est pas drastiquement plus élevée en comparaison à une saison que l’on pourrait qualifier de normale.

“Quand on regarde les chiffres : nos équipes jouent en moyenne 3,6 matchs par semaine cette saison. C’est vrai, c’est plus élevé que les 3,42 de la saison dernière avant la pandémie. Mais sur un mois, c’est moins d’un match en plus. Et en 2017, dans l’accord collectif, les joueurs avaient donné leur accord pour ajouter une semaine à la saison pour ainsi réduire la densité des matchs. Donc si on regarde les années avant 2017, notre calendrier actuel est exactement dans les clous par rapport à la densité historique de matchs dans cette ligue. Donc il n’y a rien d’aberrant par rapport à la densité. “

Si Adam Silver reconnaît tout à fait la pression et le stress que peuvent ressentir les joueurs, obligés d’enchaîner les matchs mais aussi de se lever tôt pour réaliser leurs tests COVID, le commissionnaire de la NBA assure que le nombre de blessures n’est pas plus élevé que lors des saisons précédentes. Selon lui, c’est surtout une question de perception liée au contexte actuel, et sans doute aussi au fait que certaines des plus grandes stars de la planète basket ratent des matchs.

“Si les blessures sont évidemment terribles, et c’est un problème qu’on aimerait régler désespéramment, les statistiques ne montrent pas que le taux de blessures est radicalement différent par rapport aux cinq dernières saisons. Je veux dire, c’est un aspect de la NBA moderne. Cela ne veut pas dire que je suis satisfait par rapport à ça. Mais au moins, sur une base relative, la situation n’est pas pire au niveau des blessures. Et je veux également souligner que les déplacements sont en baisse de 25% par rapport à une saison classique.

Je pense que ce que nous voyons, c’est qu’avec la pression plus élevée liée à la situation, à la pandémie, à l’isolement, le stress qui entoure ces blessures est amplifié. Je ne veux pas ignorer la perception des gens par rapport à ce qu’il se passe cette saison.”

C’est bien beau tout ça, mais on aurait bien aimé avoir quelques chiffres concrets pour pouvoir se faire un vrai avis par rapport aux blessures. Bien évidemment, c’est très difficile de prouver que tel ou tel bobo a été causé spécifiquement par une accumulation trop importante de matchs. Au final, on ne peut que supposer. Mais malgré les propos d’Adam, difficile d’être vraiment convaincu. Quand vous reprenez fin décembre après une saison qui a terminé seulement mi-octobre, et que vous enchaînez avec un calendrier condensé (suite à une préparation réduite on le rappelle), tout ça dans un climat de pandémie, on se dit que le corps des joueurs doit forcément en prendre un coup, non seulement pour ceux qui sont allés loin en Playoffs mais aussi ceux qui restaient sur plusieurs mois d’inactivité à cause du COVID. Il y a deux semaines, des managers, des coachs et des préparateurs physiques avaient notamment souligné le rythme infernal auquel ils sont confrontés tout en exprimant leurs craintes concernant la santé des joueurs à court et moyen terme. On les comprend…

Adam Silver défend logiquement son bifteck sur un sujet qui fait beaucoup parler cette année. Y’a-t-il plus de blessures cette saison à cause du calendrier ? Ou est-ce uniquement une question de perception ? Le patron de la NBA penche pour la deuxième option, mais pas sûr que les fans des Nuggets (qui ont perdu Jamal Murray pour la saison) – ou d’autres franchises d’ailleurs – soient d’accord avec lui.

Source texte : TIME