On a enfin pu se poser devant “Last Chance U : Basketball” : spoiler sans trop spoiler, c’est une GIGA réussite

Le 18 avr. 2021 à 13:06 par Giovanni Marriette

Last Chance U basketball 18 avril 2021
Source image : Netflix

Depuis le temps que l’envie était là, à frapper à notre porte. Le temps nous manquait, car huit épisodes à se fader entre des nuits de NBA c’est pas d’la tarte, mais cette semaine on a donc – enfin – pu se poser devant Last Chance U : Basketball, documentaire signé Netflix et retraçant la saison courtside d’une équipe de basket universitaire à Los Angeles. Difficile de juger aujourd’hui si le fer est encore trop chaud pour en parler, mais le bail nous a tout simplement… retourné.

Après cinq premières saisons axées sur le Foot US et qui avaient déjà trouvé leur public, c’est cette fois-ci dans le milieu du basket universitaire que la licence Last Chance U nous emmène, pour le plus grand bonheur des fans de basket que nous sommes, pour le plus grand bonheur également des grands cinéphiles que nous sommes (films préférés ici : Nos Jours Heureux et La Cité de la Peur). Toujours compliqué de partager l’émotion ressentie (ici c’est le mot, on y viendra) sans trop en dire pour éviter de divulgâcher l’intrigue et ainsi enlever un évident intérêt au visionnage d’une série, alors merci d’être indulgent pour les lignes qui vont suivre. On ne s’improvise pas critique cinoche, et si vous désirez vivre pleinement l’aventure Last Chance U sans aucun commentaire en amont… ne lisez pas les lignes suivantes mais, par pitié, foncez et tabassez ce docu parce qu’il en vaut vraiment la peine.

ELAC. East Los Angeles College. Théâtre des exploits des Huskies, l’une des meilleures équipes de la région. Ici pas l’ombre d’une paillette, ces paillettes entourant les programmes les plus réputés du pays et dont les protagonistes de cette série-docu rêvent évidemment. Beaucoup de basket, sans blague, et une saison qui emmènera ELAC au sommet – ou pas – de la JuCo, sorte de sombre antichambre de la NCAA, avant de voir s’envoler, ou pas, ses meilleurs joueurs vers des destins qu’ils mériteront peut-être. Le basket donc, une saison de basket, avec ses joueurs, ses arbitres, ses coachs et ses fans… mais pas que. Loin de là.

Loin de là car de cette colonne vertébrale sportive va en fait jaillir tout le sel de ce documentaire, immersion totale et respectueuse dans la vie de gamins très souvent abîmés par la vie. Les joueurs donc, mais aussi Coach Mosley, personnage central et incroyable dans son attitude et son entièreté humaine, Coach Rob, Coach Ken, et donc cette joyeuse (pas toujours) troupe de ballers dont les profils sont tous aussi différents, un trésor d’hétérogénéité que le réalisateur Greg Whiteley sublime au travers de focus sur bon nombre de joueurs (et coachs) de l’équipe. De Malik Muhammad, gigantesque fainéant et clairement pas fait pour l’école au sosie de Nico Mannion, seul joueur blanc de son équipe, en passant par le bondissant et affectueux KJ Allen, de la tête brûlée Joe Hampton à l’écorché vif Deshaun Highler, peut-être bien les deux personnages qui portent la série, chaque protagoniste a son histoire, souvent bien loin de l’idéal imaginé, dans une université de la dernière chance – t’sais c’est dans le titre t’as vu – dont les producteurs réussissent décidément à tirer le meilleur profit.

Un épisode 5 assez mythique aux allures de grande réunion humaine pleine de rires, de love et d’introspection, un épisode 8 dont les premières images vous glacent le sang (si vous avez vu le film Remember Me, le sentiment est le même au moment de découvrir la date au tableau), dont les dernières se débarrassent définitivement de toute la virilité qui nous reste, un passage obligatoire du à la coïncidence malheureuse du décès de Kobe pendant le tournage, et au final une réflexion née après visionnage, quelque chose que l’on savait déjà mais dont on est désormais sûr : le sport va bien au-delà de sa propre pratique, il peut également vous sauver. D’autant plus quand un tel groupe se forme, d’autant plus quand il est à la merci de tant de bienveillance.

Pour résumer ? Une énorme claque. La réalisation est parfaite, les scènes de basket sont bien évidemment magnifiques car on ne peut plus réelles, la bande-son dégomme et le choix de Whiteley, McDonald et Lebowitz de suivre cette équipe d’ELAC pendant un an est peut-être le plus judicieux depuis le début de la série Last Chance U. Allez, filez très vite regarder ça et merci de ne pas déranger, car ici on vient de se mettre sur le deuxième visionnage.