Belle nuit française en NBA : not one, not two, not three… mais nine Frenchies sur les parquets, et beaucoup ont performé

Le 17 avr. 2021 à 10:01 par Giovanni Marriette

Killian Tillie 17 avril 2021
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Il y a des soirs comme ça où la Marseillaise résonne avec bonheur de l’autre côté de l’Atlantique, il y a des soirs comme ça où le café devant la NBA s’accompagne avec malice d’un morceau de frometon et d’un quignon de baguette de campagne. Cette nuit pas moins de neuf Français ont foulé les lattes de la Grande Ligue et pour une majorité d’entre eux ce fut une réussite. Alors chers compatriotes vive la République peut-être, mais, surtout, vive la France.

Pas tous les jours que le contingent entier ou presque des Français de NBA se la donne en même temps et quasiment à la même heure. Ainsi, cette nuit ne manquait à l’appel que le seul Evan Fournier, toujours aux abonnés absents mais au cœur d’une nuit où, de toute manière, les Cektics ne jouaient pas. Les présents ? On a donc pu les compter au nombre de… neuf, rien que ça Tonton, et vous allez voir ci-dessous que la plupart d’entre eux n’étaient pas là pour remplir les gourdes. Allez, on récapitule tout ça, avec un fort sentiment patriotique, mais rassurez-vous on n’oblige personne à écouter du Sardou :

Nicolas Batum (@Sixers) : 3 points à 1/6 au tir dont 1/3 du parking, 8 rebonds, 3 passes et 1 steal en 30 minutes

Comme toujours l’un des leaders de son équipe malgré une inhabituelle maladresse au tir. Présent dans tous les compartiments du jeu, Nico a fait le taf en défense et l’a plutôt bien fait, sauf quand il a fallu se manger de plein fouet l’ogre Embiid. Quoiqu’il arrive on parle d’un mec qui fait partie des cadres d’une équipe qui joue le titre, alors un peu de respect merci.

Rudy Gobert (vs Indiana) : 13 points à 6/7 au tir (1/4 aux lancers pan-pan cul-cul), 23 rebonds et 4 contres en 38 minutes

Rudy a souffert en première mi-temps face à la mobilité de Domantas Sabonis mais la suite ne fut que démonstration de la solidité française. Une prestation de DPOY, de triple-DPOY même, le genre de palmarès que Rudy pourrait bien valider sur le CV dans deux mois s’il continue à envoyer de telles performances deux fois par semaine.

Timothe Luwawu-Cabarrot (vs Charlotte) : 6 points à 2/5 du parking en 11 minutes

Peu en réussite depuis quelques semaines, TLC a pris ce qu’il y avait à prendre cette nuit et a fait ce qu’on lui demande, à savoir bombarder de loin. Déjà 65 threes inscrits cette saison dans l’une des meilleures franchises de la Ligue, y’a pire comme job, y’a pire comme niveau.

Killian Hayes (vs OKC) : 9 points à 3/10 au tir dont 1/2 du parking et 2/2 aux lancers, 4 rebonds, 7 passes, 5 steals et 1 contre en 27 minutes

Titularisé par Dwane Casey, Killian continue son démarrage en côte avec un nouveau très bon match. Saignant en défense, en témoignent ses cinq interceptions, très utile à la création car nous sentîmes à ses quelques sorties du terrain un vrai manque au poste 1, et le plus important : de nouveau plein de confiance. On y est, on y arrive, Kiki va nous faire une vraie fin de saison, et ça va faire du bien à tout le monde.

Sekou Doumbouya (vs OKC) : 8 points, 1 rebond, 3 passes et 1 steal en 24 minutes

Egalement titulaire cette nuit face à OKC, Sekou a été l’un des hommes du début de match avant de disparaitre peu à peu et de s’occuper des tâches un peu plus défensives et un peu plus sombres. Mais 24 minutes, pour un mec en manque de rythme et qui doit trouver la confiance de son staff, on prend tous-les-jours.

Theo Maledon (@Detroit) : 8 points à 3/14 au tir dont 1/9 du parking, 8 rebonds, 2 passes et 3 steals en 30 minutes

Troisième français titulaire dans le même match, Theo a une fois de plus connu de grandes difficultés au tir, le refrain habituel depuis quelques matchs. Elément central de son équipe néanmoins, il n’aura manqué que quelques ficelles au petiot pour valider un nouveau match plein. Vous savez quoi ? Vue la saison de malade que nous fait l’ancien meneur de l’ASVEL, on va peut-être bien lui pardonner quelques saucissons envoyés en avril.

Jaylen Hoard (@Detroit) : 1 point à 1/2 aux lancers, 5 rebonds, 3 passes et 1 steal en 10 minutes

La Dolce Vita de son arrivée en ville est terminée et aujourd’hui Jaylen a vu l’ancien Sixer Tony Bradley lui prendre quelques unes de ses minutes. Présent néanmoins dans le jeu mais rarement servi en attaque, Jaylen est là et il saisit sa chance au cœur d’une saison où tout peut absolument se passer en matière d’effectif. Allez, si Moses Brown a réussi à prendre 20 rebonds en une mi-temps, l’ailier français est bien capable de nous caler un double-double un de ces quatre non ?

Killian Tillie (@Chicago) : 6 points à 2/6 du parking, 3 rebonds, 2 passes, 2 steals et 1 contre

Mine de rien, l’ancien joueur de Gonzaga fait son petit trou à Memphis. Le rookie a déjà joué onze bouts de match et Taylor Jenkins semble apprécier le profil de son intérieur, utilisé principalement… pour envoyer de la grosse bombe de loin. Plus de la moitié de ses tirs ont été pris cette année derrière la ligne, mais Killian fait ce qu’il sait faire, à savoir représenter au mieux le prénom le plus stylé du sport français en 2021. Plus gros temps de jeu en carrière cette nuit face aux Bulls, et une sortie qui en appelle probablement beaucoup d’autres.

Frank Ntilikina (à Dallas) : 4 points à 1/1 du parking et 1/2 aux lancers en 4 minutes

Alleluia, Tom Thibodeau a utilisé Frank Ntilikina pour autre chose que pour faire l’épouvantail sur une remise en jeu à dix secondes de la fin et à +30. L’absence d’Alec Burks a permis  Franky d’avoir sa chance, un tout petit bout de chance made in Thibodeau, mais le meneur a fait fructifier ses quatre minutes en scorant à 3-points, en provoquant une faute et en défendant le fer chaque seconde qu’il a passé sur le parquet. On ne sait pas si ça servira à quelque chose, mais en tout cas il n’y a que comme ça que quelque chose pourra changer.

Hop, et de neuf. Neuf Français, neuf Français qui jouent et qui servent à autre chose qu’à nettoyer les lignes avec une serpillère. Si vous en doutiez encore la France est un sacré pays de basket, la France a un sacré réservoir, et la fin de saison nous réserve peut-être même de belles surprises, à Memphis, Detroit ou ailleurs. Il fait comment le coq déjà ?