Meilleure progression de l’Année 2020-21 : tiens, on a un nouveau leader au classement, et il s’appelle presque Jeremy

Le 09 mars 2021 à 08:57 par Giovanni Marriette

Jerami Grant 9 janvier 2021
Source image : NBA League Pass

Place à la course au trophée tant convoité de MIP, celui qui récompense l’explosion statistique et globalement un impact grandissant +++ d’une année sur l’autre. Un trophée souvent synonyme de tiret numéro 1 d’un CV bien rempli, puisque l’on rappelle que ces dernières années des zigottos comme Paul George, Jimmy Butler ou encore Giannis Antetokounmpo avaient raflé la mise avant de faire décoller leur carrière.

Statistiques arrêtées au 6 mars

# Mention Nicolas Batum

Munissez-vous de votre plus beau bavoir, sortez le sauciflard, le camembert et le pinard, et veuillez faire un tonnerre d’applaudissements à MONSIEUR Nicolas Batum. Nico qui ne sera évidemment jamais mentionné dans la course au trophée de MIP mais qui a d’ores et déjà remporté celui distribué par nos cœurs. Au fond de la mare il y a de ça un an, passé par Paris pour montrer à la planète entière à quel point il refusait de prendre le moindre tir et logiquement tancé pour un contrat mérité à la base mais qui devenait de plus en plus toxique, Nico a depuis rejoint les Clippers et a su retrouver de sa superbe dans le rôle qui lui convient le mieux : celui de coéquipier parfait, celui du mec qui fait un peu de tout et qui le fait très bien. Au-delà de stats déjà très bonnes (9 points, 4,8 rebonds, 2,4 passes et 1,2 steal, 68 threes inscrits à 43,9%), Nico s’est surtout mué en titulaire de l’une des meilleures équipes de la Ligue, adoubé par ses coéquipiers et ô combien important dans le système de Tyronn Lue. Planqué dans le corner en attaque pour punir les défenses, clutch à de nombreuses reprises et donnant de la voix des deux côtés du terrain, le Nico 2021 c’est le Nico qu’on aime, qui joue le basket qu’il aime, et tout le monde à L.A. réalise aujourd’hui le steal de l’avoir récupéré cet hiver. Pas une progression mais plutôt un retour en grâce, si bien qu’on tend l’oreille mais qu’on n’entend plus vraiment les râles des haters des canapés. Keur keur Nico, hâte de voir ce que ça donnera en Playoffs.

#10 les petits big-ups habituels – honneur aux sophomores

Bail habituel, on évitera soigeneusement d’intégrer dans notre classement des joueurs de deuxième année, saison souvent propice à une logique explosion statistique. Pas une raison pour ne pas les mentionner ici car pour certains le travail est très bon. Parmi eux ? Un Luguentz Dort sophomore mais qui joue déjà le rôle de patron dans la très jeune équipe du Thunder, aux côtés notamment de Darius Bazley et Isaiah Roby, deux joueurs de deuxième année également responsabilisés cette saison. On peut également citer Michael Porter Jr., déjà l’un des joueurs les plus faciles offensivement de toute la Ligue mais parfois énervant de dilettantisme, citons aussi l’ami De’Andre Hunter, pas loin d’être le meilleur joueur des Hawks cette saison, Keldon Johnson et son body (et son jeu) de daron à San Antonio, et bien évidemment… Zion Williamson, incroyable de puissance – ça on le savait – mais surtout de constance, et ça c’est une surprise. Un Zion auteur d’un début de saison si solide qu’il est devenu dès sa deuxième année un All-Star à l’Ouest, la définition de la progression la plus folle qui soit.

#9 Shake Milton

Les Sixers concourent cette saison dans la course au trophée de Most Improved Team mais comme ce trophée n’existe pas, cherchons du côté des progressions individuelles. Ah, tiens, Shake Milton. Le combo de Philly avait explosé la saison passée en collant quelques cartons à l’occasion de matchs “pour lui”, du fait de nombreuses absences dans le roster de Brett Brown, et il confirme cette année qu’il est l’un des leaders offensifs de son équipe, de surcroit la meilleure de la Conférence Est. On est donc plus sur une confirmation que sur une véritable progression même si les moyennes ont évidemment augmenté de manière sensible. Attiré par le cercle mais pas spécialement dispendieux, parfaitement intégré dans le moule Doc Rivers, Shake voit sa saison quelque peu gênée par des soucis de blessure mais pour le reste c’est un sans faute, ça progresse, ça progresse très vite et ça gagne.

Stats 2019-20 : 9,4 points, 2,6 passes et 0,5 steal en 20,1 minutes

Stats 2020-21 : 13,8 points, 3 passes et 0,6 steal en 25,1 minutes

#8 Chris Boucher

Doubler ses stats tout en devenant dans le même temps une vraie menace sur le tir et en étant l’un des meilleurs attaquants ET défenseurs de son équipe ? Une équipe qui revient fort et qui disputera sans trop de doutes les Playoffs en juin ? Disons que le dossier MIP est assez étoffé. Pour aller plus loin on peut même dire que Chris Boucher est un candidat crédible dans la course au MIP, au… DPOY et au… 6thMOY. Aujourd’hui on parle MIP, d’un début de saison incroyable avec quelques folles séries début janvier ou début février, d’un hustle de fou amené du banc et d’un côté valuable parmi les plus sous-cotés de la Ligue. Petit pari perso ? Chris Boucher a déjà été MVP et DPOY de G League (la même année) et on le voit bien devenir un jour MIP mais plutôt… l’année prochaine. Voilà, c’est dit.

Stats 2019-20 : 6,6 points à 47,2% au tir dont 32,2% du parking, 4,5 rebonds, 0,4 passe, 0,4 steal et 0,4 contre en 13,2 minutes

Stats 2020-21 : 13,6 points à 53,4% au tir dont 44,5% du parking, 6,5 rebonds, 1 passe, 0,6 steal et 1,9 contre en 23,6 minutes

#7 Collin Sexton

Il aurait pu monter jusqu’à la quatrième ou cinquième place, clairement ça c’est joué à très peu mais clairement aussi on espère que ça n’empêchera pas sa fanbase de dormir. Début de saison exceptionnel (le match face aux Nets dans nos veines), petit coup de mou avec les copains pendant un petit mois (oui, c’est long), puis retour en pleine forme sur la fin de l’hiver et c’est tout Cleveland qui en profite. Collin c’est un cannibale lâché dans une orgie romaine, un électron libre dans un projet flou, et surtout l’un des joueurs les plus sûrs de lui de toute la ligue. Le talent offensif est incroyable et si ce furent des bribes de sa folie qui nous furent proposées la saison passée, cette fois-ci la constance est au rendez-vous et Collin Sexton est NBA League Passable absolument TOUS les soirs, et à des pourcentages devenus très sérieux. On va essayer d’éviter le fameux TrashTalk Curse, mais ça sent très fort le petiot à 30 pions de moyenne dans deux saisons.

Stats 2019-20 : 20,8 points à 47,2% au tir dont 38% du parking, 3 passes et 1 steal en 33 minutes

Stats 2020-21 : 24,1 points à 48,7% au tir dont 40% du parking, 4,5 passes et 1,2 steal en 36,4 minutes

#6 Nikola Vucevic

Il nous avait déjà fait le coup il y a deux ans mais en pleine année de contrat, c’est de bonne guerre comme dirait l’autre. Cette saison le Duc de Floride a encore passé un cap et vient même de décrocher sa deuxième étoile de All-Star, après être devenu l’une des armes les plus létales de toute la Ligue, de loin comme de près. Le scénario de la saison du Magic aide, c’est vrai, les absences cumulées de Markelle Fultz, Jonathan Isaac, Aaron Gordon lui donnant toujours plus de responsabilités. Rajoutez à cela quelques forfaits d’Evan Fournier et vous vous retrouvez avec un Vooch obligé de tout faire et qui le fait très bien, occasionnant cette saison ses plus grosses moyennes en carrière au scoring grâce notamment à quelques cartons incroyables face à Chicago ou Sacramento notamment. Cinq points de plus par match à 30 piges, ça sent très fort le prime pour Niko, reste désormais à savoir où est-ce qu’il le passera, environ 29 franchises étant logiquement intéressées par le profil de l’un des joueurs les plus indéfendables de toute la NBA.

Stats 2019-20 : 19,6 points à 47,7% au tir dont 33,9% du parking et 78,4% aux lancers, 10,9 rebonds et 3,6 passes en 32,2 minutes

Stats 2020-21 : 24,6 points à 48,3% au tir dont 41,2% du parking et 85,1% aux lancers, 11,6 rebonds et 3,7 passes en 33,9 minutes

#5 Jaylen Brown

Le leader de notre ranking de janvier bascule à la cinquième place, pour plusieurs raisons. Premièrement, contrairement aux zozos dont on va parler plus bas, Jaylen était déjà très fort la saison passée et part donc de “moins loin”, léger désavantage quand on parle de progressions. Ensuite, l’arrière de Boston a légèrement ralenti la cadence depuis un mois, ce qui ne l’a pas empêché de décrocher une méritée sélection pour le All-Star Game mais qui lui met quelques bâtons dans les roues dans ce classement. Ca reste très très solide, une valeur sûre à Boston, mais là encore on est plus sur une confirmation attendue que sur une véritable explosion, plutôt un bon point pour lui car cela signifie qu’il est déjà posé dans la catégorie du dessus, celle des stars de la Ligue, celle qui se rapproche plus d’un ranking MVP que d’un classement MIP. Improved Player oui, Most Improved Player non.

Stats 2019-20 : 20,3 points à 48,1% au tir dont 38,2% du parking et 78,4% aux lancers, 2,1 passes et 0,4 contre en 33,9 minutes

Stats 2020-21 : 24,7 points à 49,5% au tir dont 38,8% du parking et 77,2% aux lancers, 3,9 passes et 0,5 contre en 33,8 minutes

#4 Shai Gilgeous-Alexander

Hey, salut toi. Oui, ça part comme une vieille technique de drague en boîte mais très franchement, SGA a tout de la darling qu’on a envie d’attirer dans les filets de sa fanitude. Le Thunder joue bien, le Thunder est excitant, le Thunder gagne des matchs et c’est évidemment en très grande partie grâce à Shai. Le tutorat de Chris Paul a pris fin et le petit a appris très vite, devenant cette année, à 22 ans, le leader incontesté de son équipe. Le combo guard a mis de l’ordre dans son jeu, en témoigne son adresse, il n’a jamais semblé aussi confiant et commence même à monter en température après un début de saison déjà solide. Aux côtés des très jeunes Maledon, Bazley, Diallo ou Roby, SGA fait déjà preuve d’assez de maturité pour être l’un des darons du groupe de Mark Daigneault et son talent suffit à faire de lui le héros tout désigné de chaque fin de match serrée dans l’Oklahoma, un talent auquel on peut lui rajouter un flow incroyable et, mine de rien, ça ça compte aussi.

Stats 2019-20 : 19 points à 47,1% au tir dont 34,7% du parking et 3,3 passes en 34,7 minutes

Stats 2020-21 : 23,2 points à 51,1% au tir dont 41,2% du parking et 6,2 passes en 34 minutes

#3 Christian Wood

Si Christian Wood ne s’était pas blessé début février, les Rockets ne seraient probablement pas sur une série de 1000 défaites de suite. Si Christian Wood ne s’était pas blessé début février, Christian Wood serait peut-être leader de notre classement. Mais Christian Wood s’est blessé début février, les Rockets ont plongé, et le début de saison de l’ancien joueur de Detroit est désormais un peu loin dans le rétro. Le retour est proche et on surveillera de près les perfs de l’un des seuls points positifs du début de saison à Houston avec le rookie Jae’Sean Tate. Intérieur mobile, doué avec ses deux mains, capable de shooter et de jouer dessous, Wood a tout de la valeur sûre dans la NBA actuelle et son explosion statistique lui garantit quasiment une place sur le podium, minimum, s’il recommence le chantier qu’il avait débuté en décembre et janvier.

Stats 2019-20 : 13,1 points, 6,3 rebonds, 1 passe, 0,5 steal et 0,9 contre en 21,4 minutes

Stats 2020-21 : 22 points, 10,2 rebonds, 1,3 passe, 0,9 steal et 1,5 contre en 31,2 minutes

#2 Julius Randle

Bizarrement pas l’upgrade statistique la plus folle de ce ranking, loin de là même, mais c’est davantage le changement de dimension qui est incroyable dans le cas de l’empereur Julius. L’arrivée de Tom Thibodeau a non seulement fait passer les Knicks de dernier de la classe à candidat crédible pour les Playoffs à l’Est, mais elle a également permis à Julius Randle de passer un cap pour devenir le All-Strar qu’il est aujourd’hui. Cimetière à ballon depuis le début de sa carrière et inconstant à souhait, JR (…) est aujourd’hui le capitaine de route parfait d’une incroyable troupe de badass, aussi durs en défense qu’imprévisibles en attaque. Au milieu de tout ça ? L’ami Julius, qui distribue les pains et les caviars, qui joue juste, qui joue fort, qui score à foison et qui est donc la principale raison de l’incroyable saison des Knicks. De boulet à franchise player de l’une des équipes les plus kiffantes de la ligue il n’y a qu’un… trophée de MIP ?

Stats 2019-20 : 19,5 points à 46% au tir dont 27,7% du parking et 73,3% aux lancers, 9,7 rebonds et 3,1 passes en 32,5 minutes

Stats 2020-21 : 23,2 points à 48,3% au tir dont 40,8% du parking et 80,5% aux lancers, 11,1 rebonds et 5,5 passes en 36,7 minutes

# 1 Jerami Grant

We have a new leader ! Un leader attendu pour certains, mais encore fallait-il le faire. 12 points de moyenne en sortie de banc la saison passée avec les Nuggets, 23 cette année à Detroit, et une transformation plus que réussie pour celui qui est aujourd’hui le leader incontesté de la franchise du Michigan. Attaque, défense, surtout l’attaque désormais, mais Jerami a semble-t-il voulu prouver à quelques détracteurs du dimanche qu’il méritait ses 80 patates sur quatre ans. Quelques cartons offensifs déjà avec Detroit mais surtout une présence au top soir après soir, et un statut qui va même se solidifier avec le départ du gentil mais dérangeant Blake Griffin pour les Nets. Les Pistons sont désormais “sa” franchise, on ne sait pas encore si c’est une super bonne nouvelle pour Detroit d’ailleurs, mais pour lui c’en est une et il ne serait pas illogique de voir sa moyenne grimper jusqu’à 25 ou 26 points d’ici la fin de saison. Et le cas échéant, il faudra se lever de bonne heure pour aller lui piquer le trophée de MIP.

Stats 2019-20 : 12 points, 3,5 rebonds, 1,2 passe, 0,7 steal et 0,8 contre en 26,6 minutes

Stats 2020-21 : 23,4 points, 5,3 rebonds, 2,9 passes, 0,8 steal et 1,1 contre en 36,2 minutes

Jerami Grant profite d’un léger coup de froid de Jaylen Brown pour lui subtiliser la première place, mais si les 3T ont fait le buzz dans les années 2000 (n’allez pas sur YouTube, vous le regretteriez), cette saison ce sont donc les 3J qui devraient se disputer le trophée de MIP. Jerami, Jaylen, Julius, faites vos Jeux, Jouez.