Bilan de mi-saison – on les attendait et… on les attend toujours : Buddy Hield, Victor Oladipo ou les Hawks, ici ça tire la gueule

Le 09 mars 2021 à 08:32 par Alexandre Taupin

Victor Oladipo
Source image : Youtube

Pause du All-Star Break oblige, voilà qu’on a un peu de temps pour dormir (ou pas) mais surtout pour se repencher sur la première partie de saison. Beaucoup ont fait parler, certains se sont fait oublier, d’autres nous ont bluffé, et ça méritait bien un gros dossier. Troisième et dernier volet, celui réservé aux joueurs qui n’ont pas totalement répondu aux attentes sur ce début de saison. 

NB : on se doute que certains vont monter au créneau en voyant certains noms, du coup on va poser quelques éléments au préalable. L’idée ici n’est pas de critiquer gratuitement ou de tacler à la gorge. Chaque joueur, du fait de son talent, des ambitions de sa franchise, de la hype, de la construction de sa carrière, a des objectifs en début de saison et tous ne parviennent pas à les remplir, pour une raison ou pour une autre. Tout ne dépend pas des joueurs et on se fera une joie de prendre en compte les circonstances atténuantes dans notre jugement. On commence ?

Dans la même collection :

  • On les attendait et ils n’ont pas déçu
  • On ne les attendait pas… et pourtant

#Hawks

C’est peut-être l’équipe qui déçoit le plus sur ce début de saison. Oubliées les éloges sur une Free Agency réussie, c’est désormais l’heure de sortir la boîte à baffes pour la franchise de Géorgie. On vous a déjà parlé en longueur du cas des Hawks en apéro mais on se permet d’en remettre une couche vu la différence entre le niveau affiché et celui qui était attendu. Une défense en carton, des leaders sur courant alternatif (et/ou dans l’attente d’un contrat) et finalement un coach dont le message ne passait plus du tout auprès de son vestiaire, notamment des éléments les plus jeunes. Petite circonstance atténuante néanmoins pour la troupe à McMillan, nouvellement intronisé, le fait que le roster a été plombé par des blessures depuis deux mois et que le groupe n’a jamais pu travailler au complet. Ça paye pas de mine mais c’est quand même plus facile de mettre une alchimie en place quand tout le monde peut mettre la main à la pâte. Autre avantage pour eux, le fait que la Conférence Est est vraiment très ouverte quand il s’agit de remonter au classement. La preuve en est, ils n’ont aujourd’hui que deux victoires de retard sur la huitième place.

#Detroit French Connection

Cela peut paraître assez dur de mettre Killian Hayes et Sekou Doumbouya parmi les déceptions de ce début de saison mais vu la hype qui entourait le premier et les progrès du second (selon son coach), on s’attendait à voir un peu plus de French Touch dans nos boxscores tous les matins. On parle quand même de deux lottery picks qui étaient annoncés comme particulièrement prometteurs. Ce n’est pas ici un manque d’envie mais surtout un jeu de malchance qui entoure les deux jeunes. L’un a subi une grosse blessure alors qu’il était encore en pleine phase d’adaptation (et un peu dans le dur, il faut le dire) et le second a vu Jerami Grant débarquer et tout défoncer sur son poste. Résultat des courses, ils sont les seuls à ne pas profiter pleinement de cette reconstruction et de la redistribution des cartes. Il reste du temps pour se montrer d’ici la fin de saison mais attention à ne pas laisser trop d’avance à la concurrence, on a notamment vu que Josh Jackson avait pu ressusciter depuis son arrivée à Detroit et il ne manquerait plus que l’air du Michigan donne des ailes à Dennis Smith Jr. Un meneur français qui est mis sur le banc derrière DSJ, on a déjà vu, non merci.

#Buddy Hield

Il fallait bien qu’un mec de Sacramento tombe dans ce papier et le couperet est donc tombé sur Buddy Love, clairement celui qui montre le moins depuis le début de saison. Difficile de trouver des circonstances atténuantes à Hield cette année. Il a eu les thunes qu’il pensait mériter (24 millions de dollars en 2021), le départ de Bogdanovic lui a redonné un boulevard au poste d’arrière et, pourtant, bien peu de progrès aperçus. On pourra toujours nous dire qu’il a battu le record de précocité de Steph Curry à 3-points mais cela ne permet pas de sauver les meubles pour autant. Une défense gruyère, des stats en baisse dans presque tous les secteurs dont l’adresse et le scoring. Et puis, on a souvent l’impression que c’est tout ou rien, comme s’il pouvait enchaîner six bombes de suite ou finir à 5/20, bref : ça manque cruellement de régularité. Il avait fait la gueule l’an dernier quand Luke Walton l’avait mis sur le banc mais l’idée de le voir plus comme un sixth man capable de flamber n’est pas si stupide, surtout quand tu ne veux pas défendre. En plus, c’est pas pour lui mettre la pression mais il y a un gamin qui pousse fort sur le banc pour lui prendre sa place.

#Deandre Ayton

Sur le papier, Deandre Ayton ne fait pas une mauvaise saison. T’es presque en 15/12 de moyenne, tu montres une défense solide tous les soirs, vraiment pas mal. En plus, Phoenix carbure à la seconde place à l’Ouest mais, encore une fois, tout est une histoire de curseur et d’attentes. Tu as un joueur qui tournait déjà en 18/12 l’an dernier, qui est first pick on le rappelle, et tu lui donnes Chris Paul à la mène. On parle là du Point God, le mec qui met en lumière tous les pivots qui sont passés à ses côtés (DeAndre Jordan, Tyson Chandler, Clint Capela) et qui leur assure le pactole. Et pourtant on ne voit pas de step-up et il manque encore un petit truc à Deandre Ayton pour devenir LE pivot dont les Suns ont besoin. DAY donne parfois l’impression de manquer de hargne ou d’idées, particulièrement en attaque. C’est un vrai monstre physique et il a tout pour faire un chantier dans les raquettes adverses mais encore faut-il s’en donner pleinement les moyens. En imaginant le pick-and-roll entre CP3 et Ayton on se disait que les camions de la Brinks allaient faire une grosse halte par l’Arizona mais pour le moment c’est pas gagné. Rien d’alarmant hein, mais juste une once de déception, c’est tout, c’est comme ça.

#Matisse Thybulle

C’était l’un de nos chouchous l’an dernier et cette saison, c’est plus poussif pour Matisse Thybulle. Toujours utile en défense (leader des déviations sur un temps de jeu de 36 minutes) mais un peu faible en attaque, le constat assez sévère mais montre aussi l’intérêt qu’on avait pour lui il n’y a pas si longtemps. Ensuite, il a aussi certaines circonstances qui poussent à la tolérance : il joue dans une équipe qui carbure fort, avec des joueurs qui font le taf à son poste (hello Shake Milton, hello Seth Curry). Matisse n’a pas forcément à assumer de grosses responsabilités puisqu’une bonne partie du boulot est déjà assuré par le trio Ben Simmons – Joel Embiid – Tobias Harris et des roles players solides mais c’est juste dommage de voir ce résultat quand tu sais qu’avec quelques progrès offensifs (beaucoup), on a vraiment moyen d’avoir un two-way player intéressant sous la main. Doc Rivers peut se satisfaire d’avoir un soldat défensif à envoyer depuis son banc mais qu’il n’en espère pas trop de l’autre côté du terrain, il pourrait être déçu. Une saison sophomore pour le moment un peu stagnante pour l’ancien Huskie, à suivre.

#Tyler Herro

Encore une fois on sort les pincettes, Tyler Herro est loin d’être au fond du trou. Il y a eu des blessures, du protocole sanitaire à gérer et on sent que, comme le Heat, il va monter tranquillement en température. Pourtant, difficile de ne pas se rappeler mélancoliquement du bonhomme qui avait enflammé les Playoffs à l’automne dernier. Ce rookie qui n’avait peur de rien et qui n’hésitait pas à prendre le shoot du match si celui-ci tombait entre ses mains, le même qui avait affolé les rumeurs de transfert quand James Harden avait été rendu disponible par sa franchise. On se souvient encore de ceux qui sortaient les barbelés en mode “Herro va devenir un freak d’ici six mois, ne l’échangez pas contre Harden, cela n’en vaut pas la peine”, et on aime bien le feu follet de Miami mais peut-être que sa hype est montée un peu vite pour son propre bien. On ne dit pas qu’il ne deviendra pas un grand malade du scoring mais lui mettre la comparaison avec Harden si vite… Un scoreur solitaire, on rappelle que ce n’est de toute façon pas trop le genre de la maison ces derniers temps à Miami, alors keep la confiance en Tyler Herro et rendez-vous… en Playoffs ?

#Kristaps Porzingis

Même s’il y a quand même quelques performances qui laissent de l’espoir pour la suite, on se doit de rester sur notre faim en voyant jouer Kristaps Porzingis. Les chiffres sont là, super, ça fera plaisir aux amoureux des stats. Sur le terrain par contre, c’est moins glamour. Faiblard en défense, donnant parfois l’impression de partager le bain moussant de LaMarcus Aldridge, on a vraiment envie de voir The Unicorn se faire violence. Il n’a évidemment pas choisi de se blesser si souvent dans sa carrière et encore moins cette année mais à un moment, tu dois justifier les 158M de ton contrat. C’est peut-être anodin mais certaines rumeurs de transfert sont même sorties courant février pour parler d’un éventuel trade, rapidement démenties par Mark Cuban. Un pivot de 2m21, capable de courir, de shooter de loin (même s’il manque de régularité) tout en pesant au poste dans la NBA actuelle c’est du pain béni, et si la plupart des équipes se doivent de choisir entre la taille et le shoot, Dallas peut se permettre d’avoir les deux. Encore faut-il qu’il mette à profit tout son potentiel, en particulier en défense.

#Victor Oladipo

La vie de Toto Dipo ces derniers mois c’est un peu Dallas mais pas les Mavericks, plutôt la série télé. On a eu les rumeurs sur son mal-être à Indiana, son tampering avec des joueurs adverses en Playoffs, finalement un trade vers Houston et enfin des rumeurs qui l’annoncent intéressé par… Miami. Si on laisse Gala de côté cinq minutes pour parler terrain, on voit surtout un joueur qui est à côté de ses pompes. Son début de saison avec les Pacers n’est pas à jeter mais dès qu’il met le maillot des Rockets… ça part en vrille. Un ou deux matchs pas mal, certes, mais le reste c’est quand même bien dégueu. C’est simple, il n’a jamais si mal shooté en carrière, de près comme de loin. Avec James Harden parti, John Wall qui doit retrouver ses sensations et Christian Wood blessé, il avait la possibilité de prendre le lead de cette équipe, quitte à tirer la couverture sur lui. C’est raté. Libre cet été et dans l’espoir d’un deal max, il a plutôt intérêt à redresser la barre très rapidement s’il veut avoir des coups de fil. Encore pire, Totor va finir par nous plomber notre légende sur les joueurs en fin de contrat.

#Davis Bertans

Cela peut paraître dur à croire mais cet automne, Davis Bertans faisait partie des free agents les plus convoités sur le marché. 15 points en sortie de banc, une adresse diabolique du parking pour retourner des matchs, il y avait de quoi être intéressé, c’est vrai. Depuis qu’il a récupéré ses 80 patates sur cinq ans (WTF), le Letton est descendu de son nuage pour compter son oseille, billet par billet. Son début de saison est crade de chez crade, comme son équipe de Washington. Une défense à faire pleurer, une adresse en berne, puis… un peu de mieux néanmoins depuis la mi-février, dans la lignée de son équipe qui revient fort sur les places de Playoffs. T’as le meilleur scoreur de la Ligue à côté de toi pour attirer les prises à deux ainsi qu’un des meilleurs passeurs de la Ligue pour t’offrir des spots ouverts, alors le temps des excuses c’est fini. Dans le cas contraire, 2025 risque de paraître bien loin pour toute une fanbase.

#Anthony Davis

Whaaaat ? Anthony Freaking Davis dans une liste de déceptions ? Arrêtez tout ! Avant que la Lakers Nation ne nous tombe dessus, on va essayer de sortir quelques arguments et beaucoup de nuances dans ce choix. La saison d’AD est loin d’être mauvaise et il avait sa place au All-Star Game, sans problème. Pourtant, on se souvient de pas mal de bruit lors de l’avant-saison où on entendait que cette année… c’était celle de Davis, que LeBron allait se mettre en retrait pour lui offrir le MVP qu’il méritait, bla, bla, bla. Deux mois et demi plus tard, le Brow est sur les bases de son année sophomore, c’est à dire sa troisième pire année en carrière. Le doublé MVP-DPOY ? Le second hésite plutôt entre Philadelphie et Utah alors que le premier a plus de chance de finir à Philly, Denver, Brooklyn ou directement chez le nouveau pote de Bugs Bunny. Des stats en baisse, des blessures persistantes et globalement l’impression que Davis joue un peu le pied sur le frein, avant sans doute d’accélérer un grand coup en Playoffs. Il n’y a rien de mal à cela et on applaudira tout autant si L.A fait le back-to-back, mais on est loin de la mixtape de malade qu’on nous avait mis sous le nez.

On vous laisse checker la liste ci-dessus et nous envoyer d’autres noms dans les commentaires si ce n’est pas déjà fait et nous, on a fait le tour alors on va tranquillement passer à autre chose. A plus tard ? Allez, à plus tard.