Défenseur de l’Année 2020-21 : Rudy Gobert fait beaucoup parler, mais Rudy Gobert représente toujours l’élite défensive
Le 08 mars 2021 à 18:50 par Alexandre Taupin
Ils sont les gardiens du temple, les body guards, les stoppeurs, les remparts (premier ou dernier peu importe). Eux ce sont les défenseurs, ceux qui dorment bien dès que tu finis à 2/15 au tir et cinq turnovers pour conclure le spectacle de ta propre déchéance. Assurances tous risques de leurs équipes respectives, ils vouent un culte au Defensive Player of the Year, le DPOY. L’an dernier, Giannis Antetokounmpo avait été couronné devant Anthony Davis et Rudy Gobert, quid de cette saison 2020-21 ?
NB : on revient donc un mois après notre premier ranking de la saison et, forcément, quelques changements sont à signaler. Des entrants et des sortants dans le Top 10, du nouveau sur le podium et… un nouveau leader, on vous laisse voir par vous-mêmes. Si l’un de vos chouchous n’apparait pas ou plus ? On mate attentivement les mentions et on se dit que ce sera pour une prochaine fois, la saison est encore longue.
Mentions honorables : les Knicks, Royce O’Neale et Mike Conley, Paul George, Isaac Okoro, Jaylen Brown, Clint Capela, Draymond Green, Larry Nance Jr., Marcus Smart, Jimmy Butler.
#10 – OG Anunoby
Marcus Smart et Larry Nance Jr. blessés, on a fait un peu de ménage dans le bas de notre Top 10 et voilà qu’entre le soldat OG Anunoby. Globalement, la défense des Raptors a step-up ces dernières semaines et c’est donc logiquement qu’OG passe des mentions au classement. Vraie combinaison de puissance et de vitesse, celui qui a succédé à Kawhi sur l’aile des Dinos continue de faire le taf des deux côtés du terrain. Dur sur l’homme, avec des mains actives (troisième intercepteur, top 15 des ballons déviés), OGA a pu faire passer quelques sales soirées à des pointures, LeBron James, Damian Lillard ou encore Luka Doncic pour ne citer qu’eux. Toronto est remonté dans la première moitié du classement au defensive rating (15ème avec 112,2) et ça méritait bien une récompense pour son meilleur défenseur. On n’oublie pas les copains Kyle Lowry, Chris Boucher, Pascal Siakam, Terence Davis ou Fred VanVleet, car cette nomination s’applique vraiment à toute l’équipe de Tampa.
#9 – Bam Adebayo
Encore un qui passe de la case “Mentions” au vrai classement et c’est logique. Miami marche sur l’eau depuis environ trois semaines désormais et le niveau d’Adebayo n’y est pas étranger. Assurance défensive du Heat, Bam Bam brille par sa polyvalence et sa capacité à switcher sur n’importe qui, intérieur ou extérieur. Miami est sur une excellente dynamique, le defensive rating de l’équipe est remonté au neuvième rang, Bam Adebayo est second au classement des box-outs (5,1) et il est dans le Top 10 du Defensive Win Shares. On aurait pu mettre Jimmy Butler aussi dans ce classement mais avec les blessures de l’arrière et notre décision de ne mettre qu’un seul joueur par équipe, cela imposait un choix et c’est donc le pivot qui sort gagnant, pour le moment.
#8 – Luguentz Dort
Quand on parle du Thunder cette saison, trois fois sur quatre, il s’agit de mettre en avant Shai Gilgeous-Alexander pour une grosse perf’ au scoring ou notre Théo Maledon national. Mais si on se posait cinq minutes pour analyser le taf réalisé par Luguentz Dort ? Meilleur défenseur de l’équipe, prêt à aller au charbon tous les soirs sur le meilleur joueur adverse, il est le prototype même du joueur qui prouve que l’apport défensif n’est pas qu’une question de stats. Tu vois ses 0,9 steal et 0,3 block et tu te dis qu’il ne fait pas grand chose celui-là. Mais quelle erreur. Profil même du pitbull qui ne te lâche pas d’une semelle, il avait bien collé James Harden pendant les Playoffs et il continue son travail de sape soir après soir. Cinquième au nombre de tirs du parking contestés, on remarque aussi que, hasard ou coïncidence, le Thunder est la quatrième défense sur les tirs de loin. Le classement du Thunder n’aide pas forcément Dort à viser plus haut mais les joueurs de Mark Daigneault font quand même partie du Top 7 de la Ligue au defensive rating. L’occasion de rappeler que Sam Presti a fait signer ce chieur défensif pour 5 millions sur quatre ans. Et oui…
#7 – Giannis Antetokounmpo (=)
Enfin un visage déjà vu dans ce classement et pour cause, c’est le tenant du titre, toujours septième un mois plus tard. Difficile d’en vouloir à Giannis, il est toujours excellent et capable d’aller s’occuper des postes 1 à 5 mais Milwaukee domine un peu moins de ce côté du terrain (12ème defensive rating) et c’est pas comme s’ils avaient le meilleur bilan de la Ligue non plus. Ce qui fait double-peine pour le Freak c’est qu’après sa première place l’an dernier, on est tout de suite un peu plus exigeant que ce soit pour lui ou ses coéquipiers. Quand tu passes de la meilleure défense du championnat à la douzième ça ne coule pas de source de vouloir te récompenser une seconde fois. Pourtant, c’est pas faute de faire des efforts, on voit bien les grosses actions défensives dans les highlights, son leadership sur les ballons sauvés, sa troisième place sur les tirs du parking contestés mais il manque une domination collective pour gagner des places. Pour rappel, aucun des DPOY des saisons précédentes n’évoluait dans une équipe en dehors du Top 3 des meilleures défenses au rating. Vous pouvez checker.
#6 – Kawhi Leonard (-1)
Une place de moins pour Kawhi les grandes mains par rapport au mois dernier. Pas forcément de choses négatives à dire sur le double MVP des finales mais son équipe n’a pas vraiment bétonné ce mois-ci. Comme pour le Freak juste au-dessus, impossible d’espérer atteindre une meilleure place quand ton équipe est seizième au rating et sixième aux points encaissés. Des mains actives (top 10 intercepteurs), une belle science du placement et l’un des rares à pouvoir se vanter de peser autant en attaque qu’en défense. On sait que le Klaw peut vite devenir injouable de ce côté du terrain mais sans doute que le DPOY n’est pas sa priorité cette saison et qu’il préfèrera tout donner pendant les joutes du printemps.
#5 – Mikal Bridges (+1)
Lui, c’est un peu un vent de fraîcheur et de nouveauté qui monte les échelons aussi vite que les Suns montent au classement. On pourrait mettre en avant les vraies progrès des hommes de Monty Williams cette saison et l’apport de plusieurs défenseurs dans cette équipe (Crowder, Paul, Ayton) mais on reste fans de ce petit jeune aux dents longues qui s’occupe sans trembler des meilleurs extérieurs tous les soirs. Phoenix est deuxième à l’Ouest, ils ont l’avantage d’avoir step-up d’une année sur l’autre, ce qui a toujours de l’impact sur les récompenses individuelles. Défensivement, ils sont troisièmes au rating et pareil aux points encaissés, ce ne sera sans doute pas suffisant pour viser la victoire finale mais c’est déjà une superbe performance.
#4 – Myles Turner (=)
Si on regardait seulement les stats collectives, Myles Turner serait max Top 5 de ce classement et pas plus haut. Les Pacers sont dans le dur en ce moment, la défense n’est pas assez forte pour le mettre à cette place (13ème au rating, 19ème aux points) mais individuellement, il fait le boulot. Véritable machine à baffes (3,4 par match), il sanctionne les attaquants qui attaque le cercle avec un peu trop de certitudes. Déjà cinq matchs à plus de six contres : il est le seul à pouvoir s’en vanter cette saison. Le mois dernier, il était à 4,1 ce qui le mettait dans les pas des Dikembe Mutombo, Mark Eaton ou encore Manute Bol. Depuis, il s’est un peu calmé mais sur les dix dernières années, seuls Serge Ibaka et Hassan Whiteside ont su dépasser les trois contres chaque soir. Assurément le mister rejection de la NBA.
#3 – Anthony Davis (-2)
C’est un peu la douche froide pour Anthony Davis et ses fans. Un mois après lui avoir octroyé la première place, on se doit de le rétrograder sur la troisième marche du podium. Pourquoi nous direz-vous ? Les Lakers ont toujours le meilleur rating défensif de la NBA, la deuxième défense aux points encaissés. Qu’est ce qui ne va pas alors ? Déjà, il y a le fait qu’il a déjà eu pas mal de blessures. Ensuite, on remarque que L.A ne s’effondre pas en défense malgré son absence et cela montre donc qu’il est moins indispensable de ce côté du terrain qu’on pourrait le croire. Dans l’impression également, il semble moins flippant que l’an dernier où il y avait vraiment ce côté Twin Towers avec McGee ou Howard. Plus globalement, on sent les Lakers, et donc Davis, jouer un peu avec le frein à main. Quelque chose nous dit que le niveau sera tout autre dès que les Playoffs auront commencé.
#2 – Ben Simmons (+1)
Contrairement à notre premier ranking, on ne laissera pas le duo Embiid / Simmons partager une place. Comme pour Adebayo et Butler, la décision a été prise de ne prendre qu’un joueur de chaque équipe et Ben Simmons a donc pris le lead. Cela n’ôte en rien la domination défensive de JoJo et le travail qu’il accomplit chaque soir pour shut down ses opposants. Malgré tout, on sent que Benny est vraiment en train de se faire un dossier complet pour aller se battre avec le numéro un (on se demande qui hein). Il y a bien sûr quelques matchs références comme ce gros duel remporté contre Luka Doncic mais aussi des chiffres qui ne mentent pas. Top 8 aux interceptions et il mène aux ballons déviés (3,9 par rencontre) et aux ballons sauvés (avec Giannis). Il prend le meilleur adversaire chaque soir, il peut défendre les cinq postes avec la même efficacité. Il manque peut-être un peu plus d’efficacité collective pour rêver plus haut. (5 au rating, onze aux points)
#1 – Rudy Gobert (+1)
Allons enfants de la patrie, Rudy Gobert est… premier ! Par où commencer ? Le meilleur bilan de la Ligue, leader de la quatrième défense du pays (au rating et aux points), second aux contres, second aux tirs contestés, meilleur rating défensif de la Ligue avec AD, premier aux defensive win shares. Voilà ce qui en est des chiffres. Comme à ses plus belles heures Gobzilla est en train de faire flipper beaucoup de gens par sa présence défensive. On l’a vu salir du monde, il y a aussi les stats qu’on ne voit pas, ceux qui font demi-tour en voyant la montagne se dresser devant eux. Forcément, cela n’apparaît pas dans le boxscore mais ça compte quand tu veux gagner un match. Ses détracteurs diront sans doute que Jokic et Embiid lui ont fait mordre la poussière mais on serait curieux de savoir qui n’a pas morflé contre ces deux monstres depuis le début de saison. Si on devait voter aujourd’hui, la première place de Gobert nous semble assez logique.
Rudy Gobert prend le lead et pas sûr qu’il ne le lâchera d’ici la fin de la saison. Monstrueux individuellement, leader d’une équipe qui n’en finit plus de surprendre, le natif de Saint-Quentin a peut-être déjà posé un doigt sur le trophée, ce qui lui en ferait trois dans sa collection.